EDC de Hornstein~50693

Je suis là, dans ce lieu, quelque part, je ne sais où.
Je m'éveille et pas la moindre once de lumière ne traverse la fine épaisseur de chair que sont mes paupières.
Je reste un instant à même le sol; du moins je le suppose de part la sensation abrupte que je ressens le long de mon échine.
J'entr'ouvre mes mirettes, confirmant ainsi mes pensées en n'apercevant pas la moindre lueur autour de moi.
Je me lève sans plus attendre faisant craquer mes doigts en bout de course.
Ce son produit par l'éclat de mes phalanges me parvient de manière étrange. L'environnement de ce lieu rend les bruit sourds accompagnés d'un léger échos en fin de parcours.
Je place mes pattes en porte-voix, poussant un râle légèrement poussé en une tonalité. Aucune réponse ne se fit et cela ne me surprit pas le moins du monde. Je vis seul, par conséquent, où que je sois, il ne pouvait y avoir quelqu'un d'autre, même à mon taff.
Je sourit en coin, me frottant les pattes. Une sensation tactile me préoccupait. Mes paluches étaient humides. Mais humide de quoi ? Le liquide qui les recouvrait n'était sans doute pas une ressource commune que l'on trouve à la vente comme de l'eau par exemple. Les plis de mon visages se mirent à se froncer lorsque je ressenti des gouttes de je ne sais quoi ruisseler le long de mon dos. Il semblerait que je baignai dans un fluide.
Je levai une patte du sol pour tenter d'avancer lorsque je fus surprit à en attraper un crise cardiaque. Une sorte de projecteur se déclencha, me provoquant une stupeur lorsque je vis ce qu'il éclairait. Ce spot forma un cercle de lumière en un éclair sur un unique visage encapuchonné, juste face à moi, à quelques pas.

Cet être, cette chose, cette conscience présente à mes cotés m'immobilisait de ses globes oculaires rouges flamboyants à m'en rendre aveugle, sans oublier son large sourire psychotique. Son regard de feu me congela sur place. L'espace de cet instant, je me sentis paralysé.
Je ne voyais que son visage, le reste de ce qui pouvait le constituer était toujours plongé dans les ténèbres de l'environnement.
Un simple instant plus tard, une fois ma torpeur évanouie, il n'avait toujours pas bougé, bronché où quoi que se soit d'autre. Il se contentait de me fixer.
L'atmosphère qu'il dégageait, lui, tout comme le lieu me faisait frémir. Moi qui habituellement me foutais de tout et ne redoutais rien; ce "courage" semblait être happé. Je ne m'en rendis pas forcément compte sur le moment, mais j'avais de plus en plus froid.
Une seconde frayeur intervint lorsqu'il se mit à rire à gorge déployé. Rien ne me disait le pourquoi de cette raillerie.

Alors, surprit Horn ?

Je fronçai gravement les sourcils à l'entente de mon diminutif. Je reculai même d'un pas sans m'en rendre compte.

T'es qui toi ?
Allons... Tu ne me reconnais pas ?

Je me mis simplement à grogner.

Tssss... Tu vas pas me dire que Kessaëlle ne te rappelle rien !?

L'unique mention de ce nom produisit en moi un flashback.
Mon visage commença à se décomposer.

HAHA, tu me fais bien rire Horn.
T'ES QUI TOI ?? TU VAS RÉPONDRE ?
Tout doux, tout doux le kob. Je vais te le dire, où plutôt, te le montrer.

Sur ces paroles vaines de sens à l'origine, leur divulgation n'en fut pas moins significative. Un nouveau projecteur s'alluma, sur moi-même cette fois, en plongée. J'écarquillai les yeux le temps de m'habituer à ce nouveau flux de luminosité. Et, à l'instant où je vis ce dans quoi je dormais, je crus que cela provoquerait en moi un choc tel que j'en aurait une crise. Cependant, cela ne se produisit, et je ne sus pourquoi qu'un peu plus tard.
Cet endroit, cette époque, cet événement, je ne le connais que trop bien.
Je me trouvais dans une flaque de mon propre sang exactement comme par le passé, à l'exception près que j'étais conscient cette fois. Contrairement à ce que je pensais, cela ne fit qu’amplifier cette peur lancinante. Il a été créée à mon arrivé par mon sang et mon agonie, et Il est apparut pour la première fois face à Kessa. Elle qui désormais est en cryo et a rejoint mes proches disparus. La quatrième sur six.
Une fine pluie débuta, elle s'accentua au fur et à mesure que le temps défilait. Cette flotte n'avait rien de normal, elle était aussi rouge que le grenat, c'était une pluie de sang. Mais je n'y prêtai pas la moindre attention.

Regarde-toi donc Horn !!

Mon regard se faufila sur mon épiderme. Je perdis le souffle à la vu de mes cicatrices qui s'étaient rouverte et qui pissaient le sang. Ce dernier s'écoulait le long de ma fourrure, venant ainsi rougir le sol déjà bien imbibé. Je compris la raison de ma froideur de corps et de mes légers tremblements. Je commençais à manquant de cet or rouge.

Tu es... moi ?
Non, je ne suis pas toi Horn, et tu n'es pas schizophrène non plus. Je suis le mal que tu as personnifié. Je suis l'allégorie vivante de tes souffrances. Quand la douleur, le choc est trop fort, tu passes dans un état second, ta psychose prend le dessus. Je la représente en toi.
Mais tu ne te poses pas les bonnes questions.
Vois-tu à quel point tu perds ton sang ??
C'est ton attachement qui te détruit à petit feu !
Kessa n'a fait qu'accentuer ton mal en plus d'avoir provoqué ta dégénérescence !

Il se tint soudainement à quelques centimètre de moi. J'eus à peine le temps de distinguer son corps, identique au mien, qu'il me poignarda de ses griffes en pleine gorge et, en profitant de son élan, m'éleva du sol pour m'abattre sèchement contre ce dernier. L'orage de sang cessa de suite son activité.

Tu as le choix Horn !
Si tu poursuis sur cette voie de l'attachement et du martyr, ton mal ne sera qu'amplifié, JE ne serais qu'amplifié. Tu ne feras que souffrir davantage et cela causera ta perte.
Ou sinon, tu cesses immédiatement ces futilités, et il y a fort à parier que tu ne me verras plus.

Il me dit ces derniers mots avant de retirer violemment ses griffes de ma gorge.

Je me réveillai, sursautant dans mon lit. Il me fallut à peine le temps d'une respiration pour sentir mon souffle rauque et agonisant. Je fixai rapidement mon buste et je vis du sang; mais il ne provenait pas de mon torse. En suivant l'écoulement du liquide rougeâtre, je me rendis compte qu'il était issu de ma gorge. Immédiatement, je pointai mes griffes du regard et vis celles de droites recouverte de mon sang.
Certes le lit en était trempé, mais ça ne pouvait pas en provenir vu le foisonnement.
Le souffle court, affaibli, sous le choc et pissant le sang, je saisis mon communicateur comme je le pus, appuyai sur des boutons au hasard, me sentant partir. Un appel vidéo se lança, destiné à je ne sais qui. J'eus à peine le temps de marmonner un que je m'évanouis.