EDC de Hornstein~50693

En ces cycles du soir perdu, noyés par la volée de poussières étouffantes,
me déplaçant comme une ombre sous le regard sinistre et malicieux du smog.
Il me fixe, emprisonnant ma funeste vie dans sa geôle inébranlable,
laissant pourrir mon être intérieur dans mes cycliques mésaventures,
avec comme unique échappatoire, une petite ouverture accompagnée de barreaux, laissant seulement un filet d'espoir s'en réchapper.

Vu de l'extérieur, je ne suis qu'une ombre, un fantôme, le smog lui-même en quelque sorte.
Je me déplace silencieusement, la voix en sourdine, mon visage entièrement dissimulé, tentant de masquer le manque qui m'afflige, mon bon sens qui régresse, mon mal qui s'amplifie.

Cela commence à perdurer… Deux ans au moins maintenant. Deux années que je tournicote, que je déambule dans cette cité qui ne fait que m'enfoncer, que m'abattre.
Mais comment espérer vivre lorsque vous n'existez que par le biais des personnes que vous aimez,et que ces dernières disparaissent sans la moindre trace de leur passage à vos cotés ?
Leurs existences ne sont désormais guère plus que des rêves qui s'effacent dans le temps.
Ils apparaissent accompagnés d'une chaleur rassurante et disparaissent en compagnie d'un pétrifiant glacier mécanique.
Ces aigles de passages embellissant ma vie de leurs beaux plumages m'achèvent en un carnage.

Turyë, Hush, puis Descole… Ces trois personnes emblématiques qui se volatilisent tel un rêve trop réel.
C'est ainsi, c'est mon lot. Tel l'a voulu Imperator. Souffrir continuellement, sans trêve, et ce depuis mon arrivée.

Sed, nulum magnum malum.
Mais, nul malheur n'est grand.

Ma vie n'est que souffrance, cette ville n'est qu'enfer, ces êtres chers ne sont qu'un délicieux nectar qui tourne au poison.
Cette existence, loin d'une romance, cruelle à outrance, n'attend que vengeance.
Instrument du passé comme je l'ai toujours été, vivant selon ces cycliques décrets, me voilà désormais le supplicié séquestré aux plaies béantes ne pouvant cicatriser.

Ô toi, source de ma torpeur, je te rémunère de ce don calamiteux que tu m'as cédé, m'offrant entièrement à tes supplices, devenant ainsi ton martyr.
Ô toi Imperator, je suis le seul qui puisse te servir comme il se doit, me dédiant à toi, à ton héritage.
Memento, mihi nomen scriptum manebit, historia id recordam.