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[diurnus hex] II - Quartier, trolls, gynoïde & routine
je resserre et boulonne,
et le son des machines
dans mon esprit résonne.
“Servir l’Empire” disent les Sept Vérités. Et servir le grand système commençait par travailler, tel le plus petit écrou de l’édifice. Et plus qu’à l’imagé j’avais jeté mon dévolu sur l’intense activité de resserrage de boulons. Et peut-être était-ce dû à mon accueil dans le nord, suite à mon éveil alors qu’il n’y avait personne pour me guider, qu’un simple message pré-enregistré pour un minimum m’aiguiller et cette gêne omniprésente des mots que je devais arracher de ma gorge pour réussir à chaque son prononcer.
Et peut-être était-ce dû à cette suite fortuite d’événements disais-je, qu’il était hors de question pour moi de faire dans le social, malgré les tonnes d’offres de vendeur sous lesquelles me noyait le CIPE. N’avoir de conversations qu’avec des machines, cela m’allait très bien. Et elles pouvaient bien monologuer autant qu’elles le voulaient de leur voix métallique et de leur ronronnement robotique tant que je n’avais pas à leur répondre.
au gré des rues voisines,
de l’usine à l’impasse
j’en ai fait ma routine.
On me prévint. Le sud était mal famé. Ses rues étaient sales. Ses usines désaffectées. Et ses gens n’étaient pas cotoyables tant ils s’étaient différents des gens du nord. C’est ce qui finit de me convaincre. S’ils pouvaient être le plus différent de l’indifférence et de l’orgueil de la plupart des nordistes que j’avais pu croiser, alors mon chemin était tout à fait tracé. Et mon choix allait payer. J’allais très vite tomber sous le charme de ce qu’allait devenir mon quartier.
Mon arrivée dans le sud fut illustrée par la rencontre de deux énormes monstres. Et autant je dépassais le premier d’une demi-tête, il semblait peser le double de mon poids tant sa carrure était large et massive Le second était aussi impressionnant que le premier, simplement celui-ci me dominait de trois bons décimètres.
Pourtant, aussi considérables pouvaient-ils être, ils n’en étaient pas moins bienveillants à mon égard et déjà ils m’accueillaient comme un voisin une fois ma destination confessée : Donnellys Factory, lieu de mon travail prochain.
“T’es un sudiste maintenant, si quelqu’un t’emmerdes, tu m’appelles et on lui tranchera la gorge”. Ces mots rocailleux, coupés au rasoir, résonnaient en tambour à mes tympans. J’étais un sudiste désormais et le sourire carnassier de Radium fut la première image qui m’en convainc.
dans l’impasse, dans mon bar,
en sirotant ma pix’
à l’abri du brouillard.
Au coeur et au corps, elle fut la première à toucher. Alors que mon éveil étant encore récent, lisible dans la maladresse de mes mots et de mes gestes. Elle posa ses mains anormalement chaudes sur moi et entreprit de prendre acte de ma bonne santé. Ses yeux avaient cette étrangeté robotique qui caractérisaient les androïdes, changeants et ajustables. Et j’eus du mal à me défaire de leur détails lorsqu’ils croisèrent les miens.
J’appris à observer ses habitudes et ses gestes, comme son sourire qu’elle apprit à offrir et qu’elle maîtrisait un peu mieux jour après jour. J’étais stupéfait de constater que son système artificielle de reproduction et de mimétisme semblait bien mieux fonctionner que le miens, pourtant cérébral et organique, produisant dans le meilleur des cas une grimace, somme toute aimable, mais ridicule ou absurde. Le siens, de sourire, réussissait l’exploit de trahir son nom d’éveil, et Triste-Anne ne manquait jamais d’être gentille avec moi.
Mes habitudes étaient prisent et l’Impasse était désormais mon repère pour étancher ma soif et me sustenter, mais aussi pour satisfaire mes rares besoins sociaux. Le bar était parfois si animé, que le simple fait d’y manger attablé ou d’y siffler une pix, restant pourtant isolé, me rassasiait socialement.
Ma routine était plantée. Lors de ces jours, j’ai pu rencontrer les principaux interessés liés à mes activités. Madame Enaya m’apprit les ficelles du métier et m’offrit même une chambrée près de l’usine. Radium se présentait toujours à moi comme une figure aussi dentée qu’amicale et m’offrait mes premiers divertissements. Masheran me côtoyait toujours avec prévenance et bienveillance. Triste-Anne était Triste-Anne et cela me suffisait. Et j’en venais même à être un peu perdu lorsque ce n’était pas elle qui trônait derrière le comptoir.
Ma routine était plantée. Et si je n’arrivais pas encore correctement à m'exprimer de vive voix, il me restait toujours mes diurnus pour caractériser le fond de mes pensées.
Informations sur l'article
Diurnus Hex
19 Décembre 2018
800√
13☆
5◊
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◊ Commentaires
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Tarqua~70347 (10☆) Le 19 Décembre 2018
Au bout d'une semaine, Dreadcast coule déjà dans tes veines -
Enaya (13☆) Le 19 Décembre 2018
Petit sudiste ** -
Chromie~70313 (9☆) Le 20 Décembre 2018
J'aime. C'est impec !