EDC de Helina

Enfin, enfin je rouvre mon cahier noir! C'est trop cool! Franchement, je me demandais quand j'aurais le temps de réécrire. J'ai beaucoup de choses à dire, vraiment beaucoup.

Enfin, c'est bizarre mais ça va tourner autour d'une même personne, de Lipa, de mon Lipa. Franchement, ça doit être la personne que je côtoie le plus, je suis vraiment attachée à lui, je lui fais vraiment confiance, autant qu'à mon vrai père. Il m'a offert un logis, on a beaucoup parlé et une vraie complicités s'est installée. Si bien que ma patronne a cru bon de nous en parler en privé, pour savoir notre réelle relation. Hey, c'est quoi le délire là? Lipa, mon petit ami? Arg jamais de la vie. C'est mon Lipa et rien d'autre, non mais faut pas s'imaginer n'importe quoi! Depuis quand on ne peut plus passer du temps avec une personne du sexe opposé sans que ce soit un petit ami? C'est débile... Moi j'aime mon Lipa, mais pas dans ce sens-là du tout... Mais il y a autre chose... J'écrirais plus tard...

Sinon, ma vie n'a rien de reposant. Peut-être parce que je me couche très tard tous les jours, mais je ne pense pas que ce soit ça. J'avais déjà dit que j'étais peureuse? Facilement intimidée et stressée? Ben je le redis encore alors. Par exemple, j'ai été "arrêtée" pour un interrogatoire car un rebelle était venu au bar et que moi j'étais pas au courant qu'il fallait prévenir le CdO. Ben oui je savais pas, on m'a jamais rien dit! En gros, je me suis retrouvée en face de deux flics qui m’ensevelissaient de questions sans s'arrêter. Bon, j'ai paniqué. Et pas un petit stress, non, une panique. J'ai frotté mon avant bras jusqu'à me brûler un peu. J'ai même pas remarqué que je me brûlais moi -même, j'étais trop stressée. D'ailleurs, j'ai raconté un peu n'importe quoi. J'ai perdu tous mes moyens, je suis faible, c'est chiant. C'est quoi se réflexe de se faire mal quand je suis inquiète, en colère ou stressée? Je suis vraiment trop bizarre. Je vais finir par mettre des protections contre moi même. Au moins j'arrêterais je me blesser toute seule. Je suis pas masochiste moi. Du coup, j'étais légèrement brûlée, rien de grave, ça piquait un peu, mais ça devait vite se soigner avec un peu de crème. Malheureusement, ça c'est pas terminé là, évidement.

C'était un bête soir comme les autres. Y avait mon Lipa, on discutait tranquillement. Puis voilà ti pas les flics. Ça devient le bordel, puis ma patronne et Lipa me disent de partir chez moi. Je vais en réserve. Je sais qu'ils ne veulent pas que je vois quelqu'un se faire étriper, sinon ils ne m'auraient pas dit de déguerpir comme ça. Et puis je fais encore ce que je veux. Mais bon, je ne faisais pas la fière à ce moment-là. J'étais inquiète, mais TRÈS inquiète. Du coup, je me suis déchiquetée le bras. Franchement, je me demandais qui allait mourir, s'il allait souffrir. Et je sais toujours pas pourquoi, j'étais sûre que ça allait être mon Lipa, c'était comme si une petite voix narcissique me disait qu'il allait cuver. Du coup, sous la pression, j'ai complètement brûlé et déchiqueté mon bras des deux côtés avec mes ongles. J'aurais pas cru ça possible, mais j'ai des ongles assez longs, et le frottement avec mon gilet est fatal. J'ai beaucoup saigné, d'ailleurs j'ai eu la tête qui tourne pendant un bon moment.

Un long moment s'est écoulé, les gens sont passés, mais moi j'attendais mon Lipa. Juste pour voir s'il allait bien, s'il avait pas changé ni perdu la mémoire, parce que ça arrive, faut pas croire. Ça me stress moi, oui, très beaucoup. Et je dis très beaucoup même si c'est pas français. J'ai eu le temps de me massacrer le bras avant qu'il n'arrive. Il m'a ramenée au manoir, j'ai beaucoup tremblé. Bon, je pense que j'ai été un peu beaucoup touchée par la situation, j'ai commencé pour la première fois à regarder le vide. Mon esprit s'envole et part dans un endroit inconnu. Je pense à rien c'est bizarre. Mais bon, à ce stade là c'était pas encore trop grave, je ne le faisais que très rarement. Mais bon, puisque cette heptade le destin a décidé de s'amuser...

Les jours ont passé, tout allait bien, un nouveau serveur qui est sympa, les clients passent, je deviens co DG parce que ma patronne trouve que je travaille très bien. J'étais vraiment heureuse d'ailleurs, qu'on me fasse confiance ainsi. Alors tout allait bien, même si mon bras me faisait mal, que l'on me posait beaucoup de questions, que j'ai des moments d'absences et d'autres petits trucs. Mais...

C'était le soir, un bête soir avec mon Lipa, mais il m'annonce qu'il part au frigo. Pour se reposer il dit. Il s'en va, comme ça, sans vraiment d'explication. Il se congèle, et c'est tout. Voilà. Je n'ai pas su comment le prendre au début, j'étais triste, je me sentais seule et sans protection. Je me demandais comment j'allais survivre sans lui.

Du coup, pendant deux jours, j'ai été amorphe, j'ai rien fait, je déprimais dans mon coin. Je pense à mon Lipa avec de stupides choses, je me sens faible... Deux jours, c'était déjà trop. Trop.
"Je dois arrêter"
C'est ce que je me suis dis. Et j'avais raison. Je ne dois pas me morfondre pour quelque chose comme ça. Je dois avancer, être plus indépendante et autonome, enlever l'étiquette de "fille en détresse" et "A protéger" sur ma capuche.

J'ai réfléchit longuement. Je ne savais pas comment faire, je voulais m'inscrire à l'Académie, mais j'ai toujours trop peur. Il me fallait quelque chose de plus simple au début. J'ai réfléchi pendant toute une nuit. J'étais assise dans le grand lit vide dans ma chambre du manoir de Lipa. Même ça me faisait penser à lui. Du coup, j'ai loué un appartement. Pas grand du tout, juste deux canapés pour dormir, un frigo et cinq-six meubles. C'est peu, mais c'est chez moi maintenant. Je ne dépends plus de personne en ce qui concerne le logement. Je paye mon loyer, je n'ai plus besoin d'aide pour ça. C'est peu de choses, mais je suis déjà contente d'avoir fait ça.

J'ai aussi décidé de faire des efforts pour parler correctement. Je n'en suis pas vraiment capable, je fais autant d'efforts que je peux, mais je bégaye quand même. A la place, je me suis entraînée à dire les mots quotidiens. Bonjour, bonsoir, bonne journée, bonne soirée... Et puis, j'avance lentement mais sûrement pour "que puis-je vous servir". Bon, c'est pas encore ça, mais voilà. J'ai envie de grandir un peu, de prendre confiance en moi. C'est pas gagné, mais je veux le faire. Je ne me souviens plus quand Lipa reviendra, je ne sais même pas s'il reviendra. Alors je veux être plus forte et moins ressembler à une petite fille.

Est-ce que j'en veux à Lipa? Je ne sais pas, je n'y pense pas, ni à ce que je vais faire quand il sortira du frigo. On y est pas encore, alors j'ai le temps pour réussir à dire "Je vous sers quelque chose?" sans bégayer, et tout le temps. Et peut-être sourire correctement, je n'arrive plus à sourire vraiment, ce ne sont plus que de léger sourire. Manque de confiance en moi, c'est tout le problème, je dois régler ça, un jour. Dans un prochain futur indéterminé.