EDC de Helina

Je ne sais pas comment commencer une page de journal. Et puis, je sais pas ce que je vais dire en premier, pas que tout soit tellement important pour qu’il mérite la première mention, le contraire presque. Enfin, il se passe des choses au moins, parce qu’en ce moment-là, je suis avec ma collègue outrilienne maniaque qui n’aime pas son travail et qui fait toujours aussi peur, surtout quand elle sourit. Heureusement c’est pas souvent.

D’ailleurs elle est presque prête à m’ouvrir le ventre parce que j’éternue, c’est quoi ce lézard ? Bon ok j’éternue, mais bon, y a des limites, elle désinfecte le tabouret avant de s’asseoir, c’est abusé. En plus elle voulait être gardienne de prison ! Ha, je l’imagine bien avec son désinfectant et un masque anti-bactérie, asphyxiant tous les prisonniers.

Ho, mon père arrive tient ! Je ferais la suite après…

Voilà ! C’était vraiment cool de voir mon père pour une fois, il travaille beaucoup, plus que moi d’ailleurs. On a pas l’occasion de se parler tous les jours, alors dès qu’il le peut, il vient me voir ! Ce soir aussi ça été amusant. Je n’ai plus mon atèle, j’ai enfin la main guérie, et j’ai des petites taches blanches sur les mains, de jolies cicatrices. C’est parfaitement ce que je veux. J’ai un peu mal quand je ferme le doigt, mais j’imagine que c’est normal, pas besoin de me plaindre. Je peux enfin faire de tresses correctement, sans un gros poids mort. Vois journal comme j’enchaine les sujets aisément. Parlant tresse, j’ai appris à Papa comment en faire une. Résultat… Ça ressemblait à une tresse… C’est tout. Et puis, avec ses mains qui font deux fois les miennes, c’est normal, je me demande comment il fait ses lacets, s’il en a. Remarque, je me demande si je sais en nouer moi, je n’ai jamais porté de chaussure depuis mon réveil, et puis je me porte bien comme ça. Je suis très bien pieds nus, même si j’ai l’air d’une sauvage.

Changement de sujet, mais je reste quand même dans le registre familial. Enfin, je sais pas vraiment si c’est possible, moi je vois de quoi je parle. Peut-être que oui, peut-être que non. J’aurais du en parler à mon père, mais ça m’est sorti de la tête. Faudra quand même que je lui demande, c’est important, et je serais vraiment très heureuse que ça puisse être possible ! Sinon, y a toujours moyen de s’arranger, y a toujours un autre moyen. Donc je ne m’inquiète pas trop !

Autre chose qui n’a rien à voir, il y a eu une guerre de nourriture en pleine nuit au bar. Je discutais avec un client orc, assez régulier, qui me demandait de le tutoyer et d’arrêter de bégayer. Hého, je fais ce que je peux ok ? J’arrive plus à parler normalement à des mâles, sauf à mon père. Sinon y a ma patronne, ma partenaire d’entrainement, mon ex-collègue outrillienne, mais pas toujours. Enfin bref, je parlais de l’orc. Je lui dis que j’essaye du mieux que je peux et puis… J’ai reçu une sucette en pleine face. Puis un steak, venant d’une jeune femme, qui…. Je sais même pas pourquoi elle l’a fait ! Et du coup l’orc a voulu riposter, et ça a fini en guerre totale. J’étais collante d’œuf à la fin, c’était dégueulasse. Mais, c’était vraiment amusant, même si les deux ont fini par se battre vraiment. Moi j’étais avec un autre ex-collègue pris dans le feu de l’action.

Se lancer des œufs et du ragoût est vraiment amusant, nettoyer le jour d’après ça l’était moins. Mais bon, on m’a aidé, j’étais crevée, j’ai réussi à confondre des gens, c’était n’importe quoi.

Dis-moi, livre inanimé sans âme, c’est quoi le problème avec mes yeux ? Pourquoi tout le monde me dit qu’ils sont jolis, didjuu. Moi je les cache pour éviter de croiser un regard, parce que ça me gêne. Et puis, bon, ils sont bleus. Bleus foncés, youpi, y a quoi d’extraordinaire là-dedans ? Rien, je suis nor-male. Roh. Et puis je vais arrêter avec ça, puisque quand je le dis, on me regarde bizarrement et me raconte le contraire.

Alors, pour mon travail, et bèh. Y a un truc qui a augmenté vachement, sans raison valable pour moi. Attention, c’est peut-être dangereux, enfin, c’est ce qu’on me dit. Moi je ne le pense pas, mais prudence est mère de sûreté, alors je reste sur mes gardes. Je n’en dirais toujours pas plus, on m’a dit que certaines personnes lisaient des journaux intimes pour trouver des choses intéressantes. Du coup je garde mon journal sous mon gilet, entre celui-ci et mon débardeur. Il y a aussi un crayon, un autre cahier, et une gomme. Oui c’est beaucoup, mais mon gilet est tellement large qu’on ne remarque rien. Et j’arrive à faire tourner mon crayon dans tous les sens maintenant, et même le lancer un peu, et le rattraper, sans l’arrêter de faire des pirouettes.

Sinon, je voudrais parler d’une chose assez importante pour moi. Je parle de cette personne, cette personne avec qui je passe pas si beaucoup de temps que ça, mais vraiment, j’adore cette personne. Et alors qu’on discutait, tranquillement, cette personne m’a avoué qu’elle aurait été fière de m’avoir comme fille. Suis-je si spéciale ? Bien sûr, ça me fait tellement plaisir ! Je voyais aussi, sans m’en rendre compte, cette personne comme un parent. Malheureusement, mais pas tant que ça, j’ai déjà un père, et peut-être plus, alors je ne peux me permettre, sauf si je peux être adoptée un nombre incalculable de fois. Je le considérerai quand même comme un parent « de cœur ». Sans que s’en soit un officiellement. Je suis vraiment heureuse, tellement contente de l’aider, comme mon parent de « cœur » me l’a avoué. Hey, mais ça veut pas dire que je renie mon vrai père, j’aime mon vrai père, c’est mon père après tout. Haha

Je vais surement aller à l’Académie, c’est mon parent de cœur, bon, c’est trop long à écrire, disons… Je sais pas, tant pis. Enfin, c’est mon faux parent qui m’a proposé, et franchement, la médecine m’intéresse assez. Sauver des vies, aider les gens, être utile, c’est vraiment ce que je veux. Et puis j’aime apprendre, et j’ai du temps libre avec mon travail pour étudier. Faudra que je cherche des informations.

Si un éventuel lecteur qui n’a rien à faire ici se demande pourquoi il n’y a aucun nom dans mon journal, enfin, plus aucun, c’est juste que n’en ai pas besoin. Ça m’aidera à me rappeler, au fil du temps, et moi je sais parfaitement de qui je parle. Puisque personne n’est censé lire, personne n’a besoin de nom. C’est logique !

Écureuil, rouge, cafey. Apparemment, ce sont des choses qui font penser à moi…