EDC de Helina

Naïve.

Et puis oui, je le remets ce mot, puisque c’est le mot qui me désigne bien. Naïve, inexpérimentée, j’ai dit ça avant non ? Oui, ben maintenant, c’est approuvé par ma colère. Je me répète si je veux, c’est mon journal, je fais ce que je veux dedans.

Enfin, si je dis ça c’est que je me suis faite jetée comme un jouet quand on en a trouvé un nouveau. Voilà, c’est bizarre, j’avais un pressentiment, même si les autres le disaient que non. Et bien si quand même, au milieu de la nuit, sur mon lieu de travail, il était en calbut, totalement normal. Je n’ai même pas envie de savoir ce qu’il faisait derrière mon dos, sans évidement prendre compte de son jouet qui ne l’amusait plus, moi.

Bon évidement, j’ai pleuré, un petit peu, cinq minutes. Je suis émotive après tout, et conne, surtout. Tss, je me suis fait avoir, bêtement, comme une enfant. J’étais tranquille, je me prenais pas la tête, enfin, c’est ce qu’on me répétait, mais en fin de compte j’avais juste raison ! J’ai toujours eu l’impression que quelque chose n’allait pas, mais bon, je ne voulais pas écouter la petite voix riante qui résonne dans ma tête et qui dit s’appeler Raison. Pourquoi je serais sortie d’un rêve si beau ? Pourquoi je mets une question dans un livre que jamais personne ne lira ? Tiens, c’est que j’en mets une deuxième, je suis stupide.

Revenue sur terre par une bonne claque de la vie, je suis réveillée et mon sang chaud bout dans mes veines alors que ma tête est froide. Et pourtant, cela ne m’empêchera pas d’être toujours Hélina, la vraie Hélina, et pas une poupée vide, les yeux rouges et regrettant tous les événements malheureux.

Mais au-delà des quelques larmes versées lâchement et pitoyablement, la colère a enflammé mes pensées. Toute cette haine n’est pourtant pas tournée vers lui –même si j’aimerais le voir manger la table et ses dents avec- bien sûr, il méritait beaucoup de choses, mais par principe, utile ou non, je n’aime pas la violence. La violence gratuite, même si ce n’en serait pas vraiment une. Non, ce qui fait bouillonner mon sang dans tout mon faible corps, c’est moi. Moi qui me suis faite avoir comme un petit enfant, j’ai été heureuse de ne plus être seule, contente d’avoir pu m’appuyer sur quelqu’un. Mais tous les rêves finissent par se briser abruptement pour nous ramener à la dure réalité qu’est la vie. Si seulement je ne m’étais pas endormie, et que je n’avais pas pris mon rêve pour ma propre réalité. Je suis faible de ne pas pouvoir faire la différence. Je suis faible et ça me met en colère. Cependant, cette colère, jamais plus elle ne sortira de mes veines. Je ne me mets pas en colère, je suis toujours calme, sauf le débordement que j’ai eu juste après les larmes. Jamais plus je ne laisserais cette émotion corrompue me dominer, je suis maître de moi-même, et je ne laisserais pas une seule chose me faire faire des choses regrettables.

Enfin, étrangement j’ai découvert que mon entourage semble pus enjoué que moi à me venger, étrange, moi je me fous d’une quelconque vengeance, c’est un choix qu’il a fait, il a choisi sa femme, allons bon, c’est pas grave, tant pis pour moi, je vois pas pourquoi je me vengerais. J’ai pas besoin de ça moi. C’est ce que je me répète, même si je n’arrive même pas à me convaincre moi-même. Je me dis que je serais heureuse de voir les autres lui pourrir la vie. Mais c’est tellement égoïste, pourquoi m’en prendre à lui, alors que c’est moi qui me suis laissée emportée ?

La colère avait un peu éclaté, juste un peu, juste assez pour ne pas frapper quelqu’un, mais plutôt me ruiner les doigts sur les rebords d’une table. J’ai pu sentir la douleur piquer et monter au fur et à mesure que la peau s’arrachait, laissant une trace bordeaux sur la table. Je n’ai même pas réagis, je regardais la tache d’un air presque content. Des blessures pareilles laissent des cicatrices, c’est exactement ce que je veux, en plus de la douleur pour punition, et pour me refroidir.

Il me fallait une marque, pour me rappelle de mon erreur de parcours. Parce que c’est juste une erreur, une tache, un défaut. Pas besoin d’en faire un plat. Il me fallait quelque chose pour me montrer pour longtemps la faute, et que je me fasse plus avoir, que je me rappelle cette nuit où je suis revenue brutalement à la réalité, non sans prémices que j’avais beau avoir vu, je ne voulais pas les interpréter correctement, et les ignorais. Simplement. Et les premiers qui disent que je suis masochiste ne me connaissent pas du tout. Ça ne me plait pas de me faire mal, mais faut bien que je retienne la leçon, pas besoin de rejeter la faute sur les autres.

Ho, et puis il y a eu un petit inconvénient, je me suis cassé le majeur. Je pensais pas que la table allait gagner. Je pensais pas qu’elle se fâcherait parce que je la frappe sans raison. Méchante table, je l’aime pas. J’ai l’impression qu’elle non plus. Je passerais mes nerfs autre part. Une plante en plastique, pourquoi pas. Et puis là, j’ai l’impression que je perds la boule, je deviens folle ? Non, je suis juste un peu étrange, c’est un simple délire, pour détendre l’atmosphère.

Quoiqu’il en soit, maintenant, j’ai la main bandée et une atèle au majeur, et du coup j’ai l’impression de faire des doigts d’honneur à tout le monde. C’est amusant. Même si ça m’ennuie pour le boulot. Heureusement que je suis gauchère et que c’est ma main droite. J’avais pensé à tout moi.

Maintenant, quelques petites informations en vrac, oui, je fais comme dans un journal public, ça m’amuse, aussi, ça me fait oublier un peu tout ce qui s’est passé, et que j’ai écrit plus haut.

Un homme qui fait peur est venu me donner un holo tract pour être comédienne dans des films pornos. Pff ! Comme si c’était mon genre, n’importe quoi ! C’est quoi ce mec qui va vers une fille qui se cache par tous les moyens et qui bégaie pour aller faire un film érotique, il est tapé ! Enfin, puisqu’il me faisait peur, j’ai dit que je réfléchirais, mais bon, il a quand même volé majestueusement dans la poubelle dès qu’il est parti.

J’ai commencé le decking, avec un vieux deck qu’on m’a prêté et qui servait au début comme arme blanche par un orc. C’est ma partenaire d’entrainement qui me l’a prêté, elle a même décidé de me donner des cours, je me demande pourquoi, mais je ne dis pas non. Et puis, puisque je suis nulle, mais perspicace, je dois m’améliorer, du coup je tape en boucle le code « carte » pour passer le temps. Ça devient au fil du temps comme une litanie étrange ou je tape comme une machine sans rien penser, l’esprit vide, endormi.

Bref, info importante, d’autre non, j’ai une écriture de merde, j’ai plus envie de voir un garçon trop près de moi, mon doigt me fait mal –pas étonnant si je frappe avec pour entrainement-, j’ai toujours mon putain de rhume. On dirait que je suis pas moche, je me rends compte que je peux m’énerver, et que je suis incapable de me venger parce que je suis faible. Ma vie va recommencer tranquillement, sans aucune accroche, je n’oublierais pas, sinon ça n’aura servi à rien –remarque avec ma main je risque pas d’oublier- et tout va bien.

J’aime les biscuits fais maison de ma patronne. Si, c’est important, j’écris ce que je veux encore. Mmhf. Et j’essaye aussi de faire des onomatopées en écrit, même si ça donne rien.