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VII. Verres infinis et au delà
Réveil. Douleur du cœur battant au rythme effréné des horreurs ésotériques. L'odeur d'alcool et de clope dans les cheveux me donne la nausée.
J'extirpe ma carcasse titubante hors des draps froissés. Quelques vêtements perfidement éparpillés sur le sol me font trébucher. Bouche pâteuse, yeux vitreux, teint verdâtre et maux de crâne s'invitent, compagnons du matin. Un juron en guise de premier mot. Les tremblements du manque prennent contrôle de mes mains. La froideur du matin engourdit mes muscles. La fumée de la première cigarette rejoint le smog nauséabond.
La sobriété ne me va pas bien.
La sobriété ne me va pas bien.
Verre n°1
Le calme du bar vide accompagne la pixelienne du matin. Tête sur le zinc, le cœur au bord des lèvres, luttant contre le sommeil, j'envisage la drogue pour survivre la journée. Oublie cette idée. Les souvenirs désagréables m'enserrent de leurs griffes acérés. Voilà un peu plus d'alcool dans le gosier pour les arroser.
Verre n°2
Le service commence. Il est l'heure de se réveiller. Le skiwi accompagne le cafey. Premier collègue, premier client. Se concentrer, servir les verres, allumer la gazinière, ne pas se brûler, faire bonne figure, forcer quelques sourires, empocher les pourboires. Attendre que l'alcool daigne l'emmener dans son paradis. Je me donne du courage. Pense à ce soir. Bois un peu plus et tout ira bien.
Verre n°7
Au revoir la sobriété. Bonjour le vertige de l'ivresse. Les tremblements ne sont plus. Je suis prête pour le service de midi. Les souvenirs se noient dans un mélange de pâté d'écureuil et d'alcool. Les visages défilent dans une netteté incertaine. Quelques rires se fraient un chemin à travers le voile de morosité.
Ce n'est pourtant pas suffisant. J'ai si soif. Je ne sais plus m'arrêter. Un semblant de joie me gratifie à nouveau de sa présence. J'en veux plus. Un petit peu plus. Toucher ne serait-ce que du bout de l'index un bonheur bien qu'artificiel.
Verre n°17
L'automatisme de mon corps me maintient à flot dans cet océan de spiritueux. Le bar n'est plus qu'un tourbillon de couleurs et de bruits. Ne pas s'asseoir, bouger, danser. Bouger ou vomir. Bouger ou s'endormir. Pas de place pour la fatigue. Quelques claques, un shot de rhôme et on redémarre.
Rires, sous-entendus sexuels. Faire boire ses collègues, saouler les clients, amasser le fric, proférer quelques propos hérétiques, oublier tout le reste. Une musique entraînante se joue dans ma cervelle.
Tourbillon nauséeux. Sauter sur place, secouer la tête, tenir le coup. Rencontrer des visages dont je ne me souviendrai pas le lendemain. Proposer à boire. Boire avec eux. Boire, encore, un peu, beaucoup, à la folie.
Rires, sous-entendus sexuels. Faire boire ses collègues, saouler les clients, amasser le fric, proférer quelques propos hérétiques, oublier tout le reste. Une musique entraînante se joue dans ma cervelle.
Tourbillon nauséeux. Sauter sur place, secouer la tête, tenir le coup. Rencontrer des visages dont je ne me souviendrai pas le lendemain. Proposer à boire. Boire avec eux. Boire, encore, un peu, beaucoup, à la folie.
Verre n°J't'emmerde, j'ai une tête à pouvoir encore compter ?
Le goût acide de la bile attaque ma bouche. Je crache dans la cuvette et tire la chasse. Je descends les escaliers, cramponnée à la rambarde. Je suis toujours debout. Le bar s'est vidé. La nuit s'est déjà bien installée. J'ai survécu à un autre jour. Un léger sourire flotte encore sur mes lèvres.
Je vais bien.
Le fond d'alcool de mon verre accueille ses amis dans mon estomac déjà hors service.
Trou noir.
Je vais bien.
Le fond d'alcool de mon verre accueille ses amis dans mon estomac déjà hors service.
Trou noir.
Réveil. Gueule de bois. Un vomissement comme premier grognement de la journée. Un seau traîne à côté du lit pour ces occasions. La fatigue me cloue au lit. La prise de drogue m'effleure à nouveau l'esprit. Je prends toujours plus de temps à m'y refuser.
Glisser des draps, vomir quelques dernières gouttes. Ne pas regretter. La sobriété amène ses potes haine de soi et souvenirs indésirables. Quelques larmes roulent discrètement le long de mes joues face à mon pitoyable reflet dans le miroir. D'un coup de manche, elles disparaissent aussitôt sont-elles venues. Je pourrais jurer qu'elles sont alcoolisées.
Mais tout va bien. Je connais la recette du bonheur.
Verre n°1
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La Laide Époque
27 Septembre 2021
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