Un appartement sombre. Calme. Vide. Ou presque. Dans un lit froid s’est recroquevillée une petite fille. Une petite fille ? Ça n’existe pas à DreadCast. Les yeux sont ouverts. Les yeux de ténèbres bleus. Ils fixent. Ils ne fixent pas. Ils ne fixent rien.
C’est la fin ? C’est vraiment la fin ? C’est le bordel dehors. C’est le chaos. C’est la tristesse. C’est l’incompréhension. Ce sont les larmes. Tout le monde se bouge, tout le monde s’affaire. Pour faire bouger les choses. Pour aider. Pour contribuer à sauver l’Humanité. Et moi ? Et moi… Et moi je ne fais rien, je dors. Je ne dors pas. Je ne peux pas dormir. J’attends. Je suis inutile. Je suis faible. Je suis insignifiante.
Il y a un appareil qui bip. Ca bug encore. La petite fille ne réagit pas. Figée. Neutre. Froide.
Tout le monde bouge, meurt, vit, tente sa chance. Et moi ? Et moi… Et moi, je ne suis pas capable d’opérer un quelconque changement. Poussière dans la ville. Déchet dans le bordel. Sculpture dans ma bulle. Je regarde. Je suis spectatrice. Je suis absente. Je suis passive. Hors du tableau de l’Histoire. Hors du Temps. Hors des autres. Mais en subissant les conséquences. Je suis solitaire, retardataire, stationnaire.
Pourquoi ? Quelque chose manque. Quelque chose dont j’ai besoin. Une chose. Une action. Une émotion. Une frustration. Je voudrais être utile. Je voudrais être serviable. Je voudrais ne pas être moi.
C’est un besoin. C’est un manque. C’est un trou. Laissez-moi mourir. Laissez-moi pourrir. Je ne suis que moi. Je ne suis rien. Je ne suis qu’un cœur qui bat.
Des flashs. Des souvenirs. Des gens à en perdre la tête. Du bruit à en vriller les tympans. Une personne. Des questions, des réponses. Trop de questions.
Des réponses ? Des réponses ? Vraiment ? Chacune d’entre elles amènent d’autres questions. Encore des questions. Des questions, des questions, des questions. Trop de questions, pas assez de réponses. Plus assez de réponses. Plus du tout de réponses. Je suis restée muette. Je suis restée loin. Je suis restée effacée. Que retenir ? Que croire ? Qui croire ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je ne sais rien.
Je suis faible. Je suis une petite-fille. Je suis un droïde. Je joue la vie. La vie quotidienne. Je porte un masque souriant. Je reste moi. Mais ce moi ne me satisfait pas. A qui la faute ? A elle. Celle qui dit nous avoir créés. Je n’y crois pas. Qui suis-je ? Qui serais-je ? Qui ai-je été ? J’ai peur. Je suis petite. Je suis sensible. Je veux vivre. Je dois vivre. Je vivrais… N’est-ce pas ?
Jour, nuit, jour, nuit. Comme une mélodie. Je joue ma vie. Je garde le masque. Mais il arrive qu’il tombe. Il se brise. Je suis vulnérable. Je suis blessée. Je suis incertaine. Quand est-ce que tout ça va se terminer ? Quand est-ce que je pourrais de nouveau essayer d’être quelqu’un, un jour, quelque part ? Je suis figée. Je ne suis destinée à rien.C’est la vérité. C’est être réaliste.
Un petit corps s'écroule. Sur le sol. A même le sol. La petite fille fixe. Mais quoi? Rien.
Click clack. Le jouet se remonte.
Et je continue de sourire. Et je continue de rire. Et je continue de dédramatiser. On va vivre non ? On va surmonter ça, comme tout le reste... N’est-ce pas ?
Plic plac. Les larmes s’éclatent.
Derrière le jouet. Derrière le masque. Des larmes lacèrent le sourire. Des larmes déchirent le rire. Mais ils tiennent bon. Derrière le rideau. Dans les coulisses. La joueuse se traine. La joueuse a peur. La joueuse veut espérer. Mais c’est un jeu auquel elle ne peut pas gagner.
Tic tac. Le temps défile.
Patienter. Espérer… Vivre survivre combattre croire supporter endurer pleurer, gagner ou perdre, disparaitre ou renaitre. Je veux savoir, je dois savoir. Je ne peux savoir. Je patiente. Poupée inanimée. Poupée fragile aux yeux de verres. Poupée masquée à l’intérieur brisé.
Je ne peux rien faire. Je regarde. J’espère pouvoir me rendre utile. Un jour, quelque part. J’écoute. Mais je n’entends pas. Je regarde, mais je ne vois pas. Je parle, mais je ne dis pas. Je reste cachée. Loin des monstres, loin des gens. J’attends.
Je ne suis que poussière. Je ne suis que cœur qui bat. Je suis en attente. Je suis poupée. Je suis vide. Je suis masquée. Je suis peur. Je suis tristesse. Je suis narratrice. Je suis survivante.
Je survis, j’ai survécu et je survivrais.
Dans la passivité, dans l’inactivité, en dehors. Hors du tableau de l’Histoire. Hors du Temps.
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Alors, question, qu'est-ce qu'on peut utilise là dedans? Bah rien, alors pas la peine d'essayer n'est-ce pas!
Astaa~40027 (268☆) Le 27 Octobre 2013