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Cauchemars

Marran, l'an 321.
À cette époque les rebelles surplombent les impériaux, un massacre a débuté dans la nuit et tu t'éveilles tôt ce matin là, observant la nécrologie qui dépasse les 150 clonages. Tu cilles alors en percutant : Tu es encore en vie.
Il faut que tu te secoues l'Humaine, car de toi dépend surement la survie de plusieurs cercles. Alors tu commences à changer de lieu, régulièrement, craignant de passer en cuve avant que suffisamment de gens reprennent vies. Il semble que les rebelles prennent en otage le centre de clonage.

Alors en milieu de journée, tu te décides à y aller sous module de furtivité pour voir ce qu'il en est de tes propres yeux. Tu le désactives et te cache dans la masse de personnes présente en te disant que de toute façon, ils ne pouvaient pas remarquer et avaient surement perdu le compte.

Mais c'était sans compter l'odorat gnoll.

Tu vois les deux exogènes commencer à renifler, grogner, un mauvais pressentiment t'étreint et tu décides de fuir, vite. Le gobelin qui te court après depuis des décennies hurle pour dénoncer ta présence alors qu'une course effrénée débute hors du centre de clonage, dans les rues de Marran.
Ton fils tente de venir t'aider, en vain, et la chasse se termine bien assez rapidement, toi petite Rousse t'étalant de tout ton long sous un ultime coup. Le sang bat, frappe dans ta tête lancinante alors que tu fermes les yeux en attendant le coup de grâce... Qui ne vient pas. Une corde plus tard te voici ligotée, et embarquée comme un trophée hors de ton secteur chéri.

Marran, l'an 323.
Tu es sur le point de devenir Commissaire, mais le spectre de la matriarche n'a cessé de peser sur toi. Elle veut te briser, te faire sombrer dans des abysses bien plus sombres et tu le sais. Jusqu'à ce qu'inexorablement tu ne la vois, acculée par tes propres démons qui ne jouent pas en ta faveur. Un bal étrange débute : Envoutement, sortilège ou malédiction ? Quoiqu'il en soit tu n'en sors pas indemne, ton âme prise dans tes toiles invisibles, scellant un avenir incertain dont tu n'as encore pas conscience.

.
Orion, l'an 332.
Te voici transfuge. Et l'une de tes plus grandes craintes n'est autre qu'elle. Cependant elle t'ignore et tu en sembles rassurée. Tu construis peu à peu ta vie, accepte la proposition d'embauche d'un ancien impérial devenu gnoll. Une histoire de défi également pour combattre tes craintes et tes démons en te défiant de cette proximité professionnelle.

Les semaines passent, te voici bien plus sereine. Une fois tu vas même à l'hôpital pour gérer une quarantaine de la matriarche revenue de l'extérieur. Evidemment tu ne peux la soigner, mais tu lui apportes le matériel. Au fil des heures écoulées, tu finis par craquer et lui demander pourquoi. Bien sûr les réponses sont vagues, elle ne veut pas perdre son temps à te dire ce qu'il en est, prétendant avoir d'autres personnes à qui s'expliquer d'abord.

Encore ce mauvais pressentiment qui te ronge et s'immisce au plus profond de toi. Tu as l'impression d'être dans un piège qui se referme lentement alors que pourtant tu as toute ta liberté.

Une liberté qui tout du moins, fût éphémère. Bientôt la matriarche intervint, te menaçant si tu ne quittais pas ton emploi et ne t'éloignais de deux de ses congénères qui y étaient. Ils ne voulaient pas que tu partes, tout comme toi. La menace fût donc totalement ignorée... Mais à quel prix.

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Orion l'an 337.
Le temps s'était écoulé, la guerre était enfin terminée. Tu crois être enfin en sécurité, d'autant que la coopération durant cette guerre a été maîtresse. Mais te voici bien désillusionnée ce jour là, sortie de ton lit par l'alarme du logement, voyant bientôt les deux inséparables gnolls se ruer vers toi... Quelques minutes plus tard tu es agonisante à te vider de ton sang alors qu'elles évoquent les multiples possibilités... Et tu finis finalement sombrer dans l'inconscience, et que ton corps ne serve de repas à la fille bien-aimée de la matriarche, jusqu'à ce que l'apoptose se déclenche.

Tu as du mal à renouer avec tes amis du bar, à refouler ton instinct de survie qui te dit de ne surtout pas les approcher, mais tu luttes et prends sur toi, tu ne veux pas redevenir une victime, une proie.

Mais c'est sans compter sur ton âme ébréchée. Tu ne peux t'empêcher d'user de ton implant pour decker régulièrement les actions de tes deux ennemies. Lorsque tu n'es pas en zone sécurisée, tu as l'impression d'entendre des grognements d'outre-tombe, de sentir cette odeur caractéristique, ou une présence sombre et pesante.

Mais d'expression tu t'essayes à demeurer imperturbable, petite Rousse, alors que ton esprit lui, hurle au danger qui menace de t'engloutir, à moins que ce ne soit simplement de la folie qui peu à peu te submerge...

Tes nuits quant à elles, bien que longues grâce à ton programme de régulation, sont toujours hantées de divers cauchemars. Cependant les plus récurrent sont ceux d'un lieu qu'on pourrait penser hors des murs, d'un chaudron, et d'un crochet suspendu au dessus. Ou encore, toi courant dans un tel décors pour fuir alors qu'une démarche lourde quadripède te poursuit.

.Et tu t'éveilles inéluctablement au matin, trempée de sueur froide mais hébétée tandis que ton âme hurle. Le programme t'aide à faire tes nuits, mais t'emprisonne dans tes sombres cauchemars qui se démultiplient.

◊ Commentaires

• 

  Nero (343☆) Le 28 Mars 2022
  Un 1234 ! M'vite un 1234 !

• 

  Alexf (56☆) Le 02 Avril 2022
  descente au enfer, ou un long chemin de douleur !