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Le commencement
« Et aux premières lueurs du jour renaît encore et encore la mélopée silencieuse des sens éveillés. »
Cendres clairsemées d’or logé dans l’obscurité. Vapes desquelles elle s’extirpe, l’œil dérivant vers ce simple apparat du décor, premièrement apparenté à un mirage. De ceux qui naissent dans les songes et s’estompent lorsque la réalité advient. Douloureux et singulier, lavés par la pluie et dérivant vers d’autres cimes, celles de l’imagination. Brouillard insidieux dans son esprit torturé par ces quatre murs qu’elle ne connaît. L’absence de connaissances, le pire des quotidiens au milieu de ce réveil dont elle ne sait le rôle. Assise au bord d’un lit qui grince, les deux pieds au-dessus d’un monde factice où tous ses repères sont perdus car ils n’ont jamais existé. Vide intersidéral matérialisé par l’enceinte et seule cette paire d’yeux à qui se raccrocher.
Ses pieds reposent désormais sur le sol. L’appui de ses mains sur le lit lui permet de se lever. Titubant, Haven doit se raccrocher car ses membres sont encore engourdis. S’offre à son regard le spectacle de couloirs, dédales imbriqués probablement et de lits multipliés dans l’espace où elle se trouve. Décor sommaire, semblable à celui d’un hôpital. Premier réflexe, observer qu’aucun bandage ou marque néfaste n’affecte sa silhouette. Le soulagement se lit sur son minois quand elle s’échappe de ce lieu cloisonné d’où un bruit sourd s’échappe pour chercher un air moins chargé en émotions. Ces dernières l’étreignent comme des chaînes lacèrent les côtes. Le sang ne perle mais le carmin aux joues au fur et à mesure que l’air empli ses poumons et que sa respiration reprend un rythme plus régulier. Les billes d’or se sont enfuies et c’est le seul raccord qu’elle possède à l’instant, alors, elle s’engouffre dans le couloir pour parvenir au sein d’une pièce du même acabit mais exempts de couchages, sûrement un hall ou sas central pour se regrouper. Ses doigts frôlent les murs pour rester tangible, garder ce pied dans ce royaume foulé. Premières minutes semblables à une éternité quand la lumière aveugle l’ancienne pénombre de ces yeux clos. Lancinantes plaintes de son palpitant contre dans sa poitrine, main portée sur celle-ci, froissant le vêtement de fortune cachant son corps tout de blanc strié. Mains moites serrées désormais contre ses flancs lorsque s’interrompt la course de ses pas sur les carreaux.
Brèves paroles échangées lorsque se fixe dans sa rétine, la silhouette de la créature. Élancée et dépassant sans difficulté la donzelle échouée en terres rebelles. L’écho d’un lointain passé ne revient pas et, vierge de toutes rencontres et tous idéaux, elle se laisse guider. Méfiance murmurée car les connaissances ne sont acquises mais l’envie de faire confiance lui traversant l’esprit. Il se dresse sur ses pattes certainement pour mieux l’observer et elle clame son incompréhension. Mots posés au milieu du bruit assourdissant qui bourdonne dans sa tête, ces pensées incohérentes, chute de sa relevée mais dans le chaos permanent de cette nouvelle arrivée demeure la constante avérée, celle du regard mordorée. Le naufrage certain mais l’adjoignant de quelques banalités, il est le repère quémandé sans qu’elle l’ait appelé. Hasard ou destin prescrit quand elle quitte le centre d’accueil, c’est sous ses indications. L’angoisse renaît, solitaire au milieu des rues disparates mais la seule obsession raisonnable, comprendre qui elle est.
Informations sur l'article
Récits portés sur le monde
08 Février 2023
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9☆
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◊ Commentaires
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Haven (62☆) Le 09 Février 2023
Tu sais pourquoi. Les mots restent, j'avais besoin de me souvenir, au cas où. -
Phylène (1945☆) Le 09 Février 2023
👌 -
Haven (62☆) Le 10 Février 2023
@Phylène, venant de ta part c'est un privilège.