EDC de Hatton
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L'aède chante sous son Mélèze.
C'est derrière une vitre sans tain que la figure catastrophée d'Hatton fixe les étranges mouvements des humains décantés. Ils se meuvent en une espèce de danse simiesque pour passer d'une rue à l'autre, ou claudiquer d'un point de fouille à un puits à farin temporaire sinon rarissime. Il égare sa patte contre le verre fumé, la truffe écrasée et déjà un profond soupir qui fait effet d'un brouillard lugubre. D'un mouvement las, il se décolle et lui-même, déambule à l'humaine, mimant un égarement ou la traversée des rondes dunes de Galibran. Ses rétines transforment alentour en ce paysage si mirrifique que catastrophique, pourtant regorgé de bien des mystères et évènements que de simples mots ne pourraient expliquer.
Seul, il arpente les couloirs qui regorgent encore de la fragrance fruitée sinon musquée d'étreintes fleurissantes. Pourtant rien, pas une ombre, pas un mouvement. Même pas ce petit crissement de ses ongles contre la pierre des piliers, ni ce sourire machiavélique et si irrésistible qui sabre et qui s'incurve si bien sur ses joues. Elle n'est pas là. Cette Aède joueuse, elle qui incarne ces heures aux silhouettes déifiques. L'aimée est loin, mais pourtant, il ressent ce poids, cette ambiance, un regard insistant. Lui qui s'est totalement isolé pour n'avoir d'yeux, de vie, et d'intérêt que pour Helle.
La balade est longue, incertaine, d'autant que les oreilles d'Hatton perçoivent comme des murmures venus des recoins occultes, la réalité de son monde s'est vu blessée d'une brèche de folie. Des voix, des soupirs et des invectives percent et percutent alentour, les murs.
Le Graal de ma quête épisodique et lorsque je t'aurai face à moi.
Hatton ? Hatton...
Haaaa...on.
Tu me suffis.
Il tourne le museau, renifle légèrement, tortille sa truffe, cherchant à percevoir la fragrance. Or il n'en est rien, qu'un reliquat de particules quantiques qui gloussent dans la noirceur d'un coin, de ce couloir, celui qui ceinture le salon, là où quelques pilliers sculptés et façonnés des héros de naguère servent de forêt à cette ombre qui parle à la place d'Haven, ou alors, serait-ce elle et ses particules de son modulateur d'invisibilité ? Hatton soulève sa mâchoire supérieure, bavardant quelques palabres.
- Les rêves ne reconnaissent pas les frontières de la réalité. Ô toi agonie des ombres, toi qui sais que de toutes les douleurs, la mort est la plus dure. Ne vêt pas la plus belle des silhouettes de ce monde, et ne joue pas de ta flûte la voix d'Haven.
Il agite sa caudale derrière sa silhouette redressée, le corps habillé que d'un espèce de pagne en haillons et un glaive dont la lame est décorée, colorée d'un blanc crémeux à en croire de l'Ivoire exogène, mais qui sait refléter les flammes synthétiques générées par le système domotique de la villa. Les yeux du Gnoll se plissent, il fixe ce nuage de Kuiper de mystère et d'inconnu, une silhouette réelle s'échappe et se laisse deviner par les billes occulaires d'Hatton morphées comme deux soucoupes.
Haven.
Tu es le centre de mon existence. Je passerai mes diurnes et mes nocturnes à faire ce que toi seule sait derrière le soc de l'Havenir, plutôt que demeurer et m'étendre par delà les murs et m'allier aux spectres damnés qui n'ont de divin que la machine à éternité.
Tu es ma boussole Haven, celle qui me permet l'astrogation dans ce monde sans dessus dessous où la loi du qui mieux-mieux prime sur le travail et la dévotion. Tu es mon unique saveur, ma préférée de toute les damnations, un portail vers un Havenir bercé par bien des mirages, et cette attraction qui me phagocyte, je crois que j'aime ça, moi, l'esprit dégingandé avec ma silhouette aussi raide qu'un épouvantail. Mais à jamais je resterai, jamais ne m'envolerai. Tu me trouveras toujours.
Je t'aime infiniment. Mais ne le dis pas trop.
Bon j'ai faim.
Tournant ses talons, Hatton s'éloigne et disparaît dans la nocturne période qui frappe sa villa, en quête d'un quelque chose à ronger, le temps de reprendre de la force, du mojo.
Informations sur l'article
[RP] - Chroniques de Hatton
08 Juin 2023
355√
7☆
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◊ Commentaires
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Haven (62☆) Le 08 Juin 2023
Mes yeux sont embués et mes mots perdus depuis longtemps. Tellement de poésie -
Vimaire~76030 (17☆) Le 09 Juin 2023
[z'étes trop meugnon!]