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EDC de Halizem~43055

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Chapitre 2.5 - if (this != error) {

I wait on you inside the bottom of the deep blue sea.
Welcome to my cage,
Attempt to rearrange with you.
Let's go up in flames.
Where the hell is peace of mind?

Il y a 10 ans:
Chapitre 2.5
if (this != error) {
Tu es... Prêt?
-Non Icarus. Non. Pas du tout! C'est d'la putain de - ...
La réponse fut dites d'un souffle saccadé, anxieux, aggressif. Hal se passait la main en peigne dans les cheveux, chenus, en bataille, avant de les tirer. Il avait interrompu ses cents pas frénétiques simplement pour se mordre l'intérieur des joues et s'interdire le dernier mot de sa propre phrase . Il inspira longtemps avant de jeter un coup d'oeil en coin au fauteuil de plongée à ses côtés, y posant le bout de ses doigts. Dissociation. Et le souffle ressort par les narines. Un vieux truc de la part d'un ancient netrunner. Un mentor déchu. Une amie, qui serait sans doute déçue de cette situation. Qui serait peut-être opposée à cette conclusion.
-
Étrangement, dans ces moments, Halizem n'avait plus rien d'un savant arrogant, ni même d'un Sudiste. D'un sérieux sans nom, il parlait désormais à cette voix, ignorée, repoussée, malmenée, comme à un vieil ami que l'on tente de raisonner. Pour la première fois depuis son apparition, Halizem lui répondait avec patience et curiosité. Cherchant à être rassuré, ou simplement à comprendre son acharnement, il soufflait, le regard fixé au creux du fauteuil;

C'est une mauvaise idée.
"Il n'y a pas d'erreurs. Seulement des réussites-

- Et de bonnes leçons".
Icarus avait bel et bien un sens de l'humour, ou simplement un esprit tordu, d'utiliser une citation de son hôte contre lui-même. Surtout dans cette situation. Surtout puisqu'elle s'était elle-même nommée "Icarus". Le Roi des erreurs fatales.
Difficile de croire que cela puisse venir d'une IA.
C'est dans ces moments qu'Halizem doutait de sa propre sanité. Voire, de la réalité. S'agissait-il vraiment d'une entitée matricielle bienveillante venu le sauver lors de son exile? Icarus avait-il réellement fusionné partiellement avec lui? Pour ramener un simple humain à la surface? Quelque chose de si puissant dans la matrice ne peut s'être imposé l'existence modeste d'un dépravé sans être habité de motivations tordues.

Ou bien s'agissait-il simplement de l'écho de sa propre conscience malmenée par le temps, les traumatismes et les expérimentations douteuses?
Était-il même jamais retourné parmi les vivants? Il existait aussi la possibilité qu'il était toujours coincé dans la matrice. Que l'absence totale de stimulis avait finalement corrompu sa conscience au point de s'intérioriser une narrative entière. S'il est fou, puisse-t-il être la preuve que l'on peut être tout aussi lucide à la fois.

Car ces possibilités le hanteront jusqu'à la mort définitive si on lui permet un jour de l'obtenir. Si ces dernières années n'étaient en fait que quelques minutes interminables, entre minables, en tant qu'amas de données déchiqueté.
Halizem frissonna et secoua la tête vigoureusement. Il perdait patience, s'appuyant à deux bras sur l'accoudoir du fauteuil.
- J'suis sérieux. CONVAINC-MOI.
Le vieil homme avait les sourcils sévèrement froncé, mâchoire serrée, bouillonnant de rage. Le regard toujours fixé, en discussion avec lui-même. Cette rage artificielle, créée par la peur chez les hommes qui ne savent la traduire, les effrayés qui ne se laisse la subir, avait laissé la voix en suspens... en pleine analyse.
Mais cette conscience partielle, elle savait faire ressentir. Elle se moquait de lui. Non... Elle ne faisait que le mépriser doucement. De manière maternelle, regardant son enfant pleurer pour un rien. Halizem inspira à nouveau suite à cette réponse tacite.
- Icarus, t'es le truc sociopathe le plus pragmatique et rationnel qui m'ait été donné de subir dans toute mon existence. Y'a AUCUNE chance que tu me fasse croire que tu ne voit pas de quoi cette idée de merde peut avoir l'air aux yeux de quelqu'un de sensé.
Un flash, une vision trop claire; Une main brulée, hideuse, s'enfoncant sans hésitation aucune dans le coeur d'une flamme vrombissante. Ces flashes, visuels et sensorielles, transportait Halizem l'espace d'une demi-seconde dans l'un de ses souvenirs . Il avait finit par comprendre que cela se produisait lorsque la conscience de l'hôte et de l'Autre s'arrêtaient simultanément sur une référence claire de sa propre mémoire. Comme l'oscillation de deux différentes fréquences entrant en symbiose de manière vibrante, cette symbiose faisait vivre à l'humain une toute autre réalité le temps d'un claquement de doigt. Il serait peut-être possible de dompter cette étrange capacité. Encore faudrait-il faire confiance à ce qui nous habite. Il nous faudrait la nonchalance à l'idée d'être potentiellement interdit aux concepts d'individualité et de libre-arbitre.
-
Halizem se lissa un sourcil nerveusement d'un doigt de sa main gauche, gantée de cuir, irrité comme si l'on venait de lui pincer un nerf à nu.

- Oui. C'est exactement de quoi ça a l'air pour moi. J'ai eu d'la chance de m'en sortir la première fois. Tu le sait. J'me suis solidement gourré.
La voix, compréhensive, faisait à nouveau écho pour offrir une réponse de manière un peu plus concrète pour l'esprit humaine: la parole.

Je te l'ai déjà dis, Halizem. Les mots expliquent mal l'implication de notre existence même...
Assied-toi.
Halizem était pris d'un sentiment de bien-être, de calme absolu. Il pris lentement place au creux du fauteuil de plongée, zombie, esclave. Icarus lui offrait des mots, certes, mais lui prêtait aussi sa pensée, point de vue dépourvu de biais, d'émotions.
Nous sommes. Je suis. Tu es...
Une anomalie.
Votre race, limitée, s'est attitrée créatrice d'êtres créateurs sous-estimés.
Elle se pavane comme unique détentrice de conscience valide.
Dit-moi, Halizem, n'aimerait-tu pas savoir si vous avez réellement dompté la mort?
Ou si le secret d'une conscience biologique sans péremption n'est qu'illusion malhonnête?
Ces questionnements futiles que tu m'impose, prisonnier ici...
Et si tu était fou?
Corps lourd. Poumons vidés. Dose de drogue digitale.
Icarus pouvait avoir cet effet. Demander à une telle entité de s'exprimer simplement n'avait rien de raisonnable. Son langage, plus complexe que de simples sons, simples codes, n'avait rien d'humain. Cette voix venait d'ailleurs. Elle grondait calmement, étourdissait les sens. Elle portait, suivant chaque mot, la définition même de certains concepts sans descriptions. Un sentiment. Un angle de perception. Elle titillait l'instinct comme un jouet, laissait les images défiler. L'esprit humain ne peut transmettre l'information de manière si efficace. Il n'a pas non plus la capacité de réception, de rétention, d'un tel genre d'information.
Si l'humain pouvait saisir l'essence même de ces concepts abstraits qui lui étaient communiqués, son esprit surmené, fouetté, oubliait aussi à chaque instant suivant, douloureusement, incapable de s'aggriper à ce qui passe trop vite, et en trop grand nombre.
Son corps tremblait légèrement, crispé.
Un filet de sang coulait, lentement, s'échappant de la narine gauche de l'hôte biologique, alors que la voix faisait écho de manière éthérée.
Ou peut-être suis-je réellement? Conscience assez consciente, assez valide, pour faire une erreur morale?
Mon erreur. Ne pourrait-elle pas être une bonne leçon pour vous, jeunes êtres arrogants?

Ne pourrait-elle pas s'imprimer dans votre histoire? Faire office de mirroir?

Par intermittence, ces paroles seront chuchotées d'une voix étrangère par l'hôte lui-même. Les pensées autonomes semblent sournoisement laisser croire qu'elle partage le contrôle. Les doigts de l'humain, marionnette hypnotisée, s'approchent doucement de son datajack, calée derrière son oreille.
Tu aura l'occasion de répondre à beaucoup plus que ces simples questionnements.

Ce qui t'arrive te changera pour le mieux, peu importe le choix que tu fera.
Mais moi...

- Je ne peux exister ici.
Je ne peux exister ici.
Je ne peux exister ici.

Halizem avait l'impression de s'endormir. Le corps et les bras... légers... soulevés? Le sentiment de bienveillance pris la fuite trop tard dans son esprit, car au même moment où il réalisait l'effroyable;
Son datajack était déjà connecté à la machine.
Ne m'en veut pas, mon enfant.
Détends-toi.

Informations sur l'article

La chute de l'Humanité.
23 Octobre 2019
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◊ Commentaires

  • Aislinn~60672 (172☆) Le 23 Octobre 2019
    hiiii tu es de retour! Ce que j'aime te lire bordel ! ***
  • Halizem~43055 (195☆) Le 24 Octobre 2019
    Merci !! smiley
  • Alix (115☆) Le 25 Octobre 2019
    Tu énerves toujours un peu Alix... à disparaitre avant qu'elle n'ait pu creuser... d'ailleurs là, elle te croit mourrute
  • Halizem~43055 (195☆) Le 25 Octobre 2019
    Ehe je m'enerve aussi x) Cet article aurait du paraitre il y a 10 mois (10 ans IG) et je suis toujours en retard d'un article... Mais Hal est bien de retour pour vous jouer de mauvais tour! Merci de me lire smiley
  • Stoyan~45587 (322☆) Le 30 Octobre 2019
    Hal is come back, DAT NEWS motherfucker... Vite vite !smiley