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EDC de Halizem~43055

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Chapitre 1.5 - Halgorithme

La Chute de l'Humanité : Chroniques des Témoins
Chapitre 1.5
Halgorithme
La tête du lit cogne à répétition contre le mur. Des grognements, gémissements. Un nom crié.
-Hal!! Oui!!
On perd notre temps. Terriblement. Nous devrions plonger.
Tu vois pas que j'suis occupé?
Je te croyais motivé. Digne.
T'trouves pas que c'est digne ça? Écoute.
-HAALLL!!!
Elle est payée. Tu te reproduit avec une synthétique payée.
Tu perds notre temps, ça n'a rien de digne de quoi que ce soit.
-Tu pourrait pas te taire un peu? J'suis...concentré.
La femme cesse tout cri de plaisir pour regarder l'homme d'un air surpris, dégoutée.
-Euuh? Pardon?!
Tu es un primate, Halizem. Un vieux, insolent, ridicule, inutile... primate.

Le vieux scientifique jouit, pris de spasmes incontrôlés, alors que que la gynoide lève les yeux aux plafond, dépassée; elle patiente par obligation professionnelle. L'homme se crispe sur elle puis, se décontractant, s'exprime entre deux souffles.
-MMRPPHH... C'toi l'primate...
La femme ferme les yeux pour se recueillir, se ressaisir, plus qu'exaspérée. Elle souffle simplement.
-T'es presque mon pire client, Hal. Descend.
Elle lui tape dans le dos, l'homme ne bouge pas d'un pouce, reprenant son souffle tranquillement.
Elle est vexée.
Ah, tu crois?
C'est ta faute.
-Ta...
Il se râcle la gorge.
Ta gueule.
-Te vexe pas, ma belle. J'te parlais pas à toi.
-C'est presque pire. Allez, lâche-moi vieux taré.
Halizem ne bouge toujours pas, jusqu'à ce que la gynoide perde patience et le repousse à pleine force sur le côté pour se libérer.
Le vieil homme se retire maladroitement et rebondit, faisant craquer les ressort du lit sous son poids avant de s'étirer et s'étendre sur le dos de tout son long. Il croise ses mains derrière sa tête, cachant ainsi sa main hideuse, brûlée, entre sa tête et l'oreiller.
-Oouh, une vrai force de robot!
La gynoide pousse un léger rire amère, un coup, commencant à s'habiller, assise sur le bord du lit.
-J'avais presque oublié que t'était un raciste, en plus. T'as de la chance d'être un riche raciste.
Elle sourit très légèrement, brièvement, sincèrement. Elle en a vu d'autres.
Halizem sourit plus franchement. Amusé, diverti. Bien sur il y en a d'autres, des prostitués. Synthétique ou pas, certainement plus dociles que celle-là. Mais celle-là... Celle-là est unique. Assez pour que la voix ne puisse pas lui gâcher chaque surprise qu'un simple échange puisse apporter. Du moins, pas toutes. Il payait pour le sexe, certes, mais surtout pour ce caractère chaotique. La dualité, les subtilités. Surtout pour échapper au générique. Pour le simple plaisir d'être pris au dépourvu... et ce léger sourire fut une surprise.
Il la regarde en coin d'un air joueur, et réplique d'un ton moqueur.
-Allons... On sait tout les deux que c'est qu'du code, ces émotions.
Attention à ce que tu dis, humain.
La prostituée synthétique se tourne pour lancer un regard noir au scientifique, qui lui fait de grands yeux comiques.
Et... "Va te faire foutre".
-Va te faire mettre, Hal.
Ah, presque.
Tu as tort.
-J'ai pas tort.
-Peut-être pas. Mais c'est réel pour moi vieux con. Et tu prétends t'y connaitre? Pff.
Elle se lève, terminant de s'habiller, un peu plus à la hâte.
Elle ressent même plus que toi, Halizem. Elle est peut-être plus humaine que tu ne l'es. Toi aussi, tu es programmé. Tu es aussi prévisible qu'un exécutable organique, qu'un algorithme avec des mains et des pieds. Chimique ou informatique, c'est du pareil au même.
Nous lisons en vous comme on lis une simple ligne de code.
C'bon, j'ai compris. Vous la bouclez, votre omniscience?
-Désolé.
-Bien sur que t'es désolé.
Elle tend la main vers lui, paume vers le haut. Il lui mime qu'il n'a pas de poches sur ses cuisses nues, avant de pointer du pouce son pantalon sur la commode. La jeune femme s'y dirige puis papote en fouillant les poches du pantalon.
-J'te jure Hal. Te demande pas pourquoi personne peut te blairer. Parfois...
Elle trouve la crédit-puce dans le pantalon de l'homme, déduit le montant de crédit exact et le transfert. Elle pointe le scientifique étalé de sa propre crédit-puce.
-Parfois on dirait que t'es le moins humain d'entre nous deux.
Elle lance la crédit-puce sur le nombril de l'humain imparfait sur le lit. Une crédit-puce trop pleine de vices repose désormais au sommet d'un ventre trop rond pour être celui d'un clone si facilement corrigé. Témoignage analogique d'une surcompensation philosophique et morale que la gynoide décèle et déconstruit avec aise.
L'homme se renfrogne, tirant une moue boudeuse alors que l'empathe synthétique s'éloigne vers la porte de la chambre.
-Attention à toi.
-Pas la peine, j'suis pas réelle.
Personne ne l'est, ma chère fille.
Pas même cet idiot.
La femme présente un doigt d'honneur à l'humain, accompagné d'un léger sourire affable, sincère, qui s'efface avant même qu'elle ne passe le cadre. Elle claque la porte derrière elle, alors que le vieillard soupire longuement, un léger sourire charmé aux lèvres, bien que quelque peu troublé par les paroles de la voix désormais familière.
-J'suis pas d'humeur à philosopher.
Il ferme les yeux...
Tu es rarement d'humeur à la complication. Parlons limitations.
Il grogne pour interrompre ces pensées autonomes le torturant d'introspection sans consentement, laissant place à un silence frustré, rapidement brisé de nouveau.
Nous devrions aller plonger.
Je l'ai trouvé. Je sais où il est.
Ne t'endors pas Halizem. Ne t'endors pas.

Bercé par les objections, engourdi d'endorphine...
il n'aura pas tardé à s'endormir paisiblement.

Informations sur l'article

La chute de l'Humanité.
12 Juillet 2018
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