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Sic transit gloria mundi

3/267.5
Peuple de la Cité Impériale,
Voilà huit années que j'ai l'honneur de gouverner l'Empire, en Son nom. En l'an 259, le Haut Conseil m'a fait l'honneur de sa confiance pour succéder à feu Lord Czevak. Cette confiance, il me l'a unanimement renouvelée après cinq années tandis que je remettais en ses mains le pouvoir qu'il m'avait confié. Le temps est cependant venu de transmettre ma glorieuse charge à qui en sera digne.
Du premier cycle au dernier qui approche, l'Honneur, la Loyauté et la Probité ont guidé mon action. Mes choix ont été dictés par l’intérêt supérieur de l'Empire, sans considération pour la vénalité où la bassesse de l’intérêt. D'une société dont les divisions étaient profondes, je me suis attachée à ce que l'unité de la Paix Impériale dépasse les clivages. A ce que l'Empire retrouve son unité et sa puissance, alors compromise, afin de reprendre l'initiative de son destin, être la lumière flamboyante de la Civilisation.
"Fortitudo mea civium fides"
Ma force me vient de citoyens fidèles.
Sous Son Regard, je me suis attachée à Le servir avec droiture et impartialité. Si je n'ai la prétention d'avoir toujours fait les choix les meilleurs, je me suis toujours donnée pour seul horizon l’intérêt général. Aucune faction, aucune ligue n'aura dicté mon jugement. Le seul parti dont je me sois jamais réclamée, ici et tout au long de ma vie, est celui de l'Empire.
J'assume pleinement les décisions, errements ou réussites, qui ont marqué mon gouvernement. De mon initiative, ou face à la contrainte d’événements, des choix ont été faits sous l'autorité souveraine de l'Ambassade.
J'ai la conviction que la sagesse est de savoir se retirer et le terme que je m'étais fixée est depuis longtemps outrepassé. Des réformes ont été menées, des projets accomplis. Ce qui n'a été fait en huit années ne saurait l'être d'avantage en une neuvième. S'il me reste encore quelques projets, je suis seule responsable de n'avoir su les concrétiser. Si je me suis refusée à la vanité d'un ouvrage de pierre ou légal dont l'existence n'aurait pour but que de flatter mon orgueil, bien des politiques ont été menées. Le Droit a été rationalisé, l'inflation législative circonscrite. Les rebelles qui avaient donné un éclat sanglant à mon avènement ont été contenu et réduits. La Justice s'est imposée, contre le faible comme contre le puissant. Cependant que la Méritocratie s'est affirmée, voyant nombre de Primo-Délégation et l’émergence d'une nouvelle génération nobiliaire. Mais le bien de cette époque réside avant tout dans son unité. Là où des citoyens se refusaient à combattre ensemble, là où les plaies de la guerre civile restaient purulentes, l'unité est restaurée. Épaule contre épaule, bouclier contre bouclier, les enfants de l'Empire ont pu s'unir pour repousser les menaces, exogènes et rebelles.
Cette cohésion ne saurait être un acquis, elle est une exigence, celle de l'honneur et du devoir. Je laisse à mon successeur un Empire uni et fort. Puisse t'il accroître encore sa puissance et lui donner un cap sur les traces de la gloire antique de notre cité.
Imperator et l'Histoire jugeront de ce mandat qui s’achève.
Rien ne s'arrête ce jour, tout continu. J'ai offert humblement ma modeste contribution à l'édifice impérial, et formule le souhait qu'elle puisse asseoir un peu plus les augustes desseins de mes successeurs pour la grandeur de l'Empire. Demain est riche de défis, certains que nos dirigeants choisiront, d'autres qui s'imposeront à nous. L'Impérialisme est un défi sans cesse renouvelé et le chemin par lequel l'Humanité s’élèvera sous l'égide d'Imperator.
Je veux croire laisser à mon successeur un contexte plus apaisé que ne le fut le mien, tant face aux menaces extérieures qu'en regard de notre politique intérieure. Je veux croire que en sa sagesse le Haut Conseil a arrêté son choix sur une noble personnalité dont les mérites et compétences sauront renforcer notre Etat. Que sa prestance et que son autorité inspirent chacun dans le soucis de l'Empire car elle sera alors le bouclier protecteur de Son héritage et le glaive qui frappera Ses adversaires.
Au cycle présent, je me tiens prête à remettre à mon successeur les accréditations et symboles de son auguste fonction lors de la passation de pouvoir prévue à cet effet, charge sera alors sienne de veiller à l’intérêt suprême de l'Empire.
Je n'oublie pas celle que j'étais, si le temps et les épreuves ont pu m'apprendre quelque sagesse, je reste celle-ci. La simple barmaid à peine NI qui écrivait sur l'AITL son soutien à l'Empire à une période où il dépérissait. La jeune Nobilis impulsive qui au confort de la corruption avait préféré la chute au nom d'un idéal plus grand qu'elle. La paria qui même sans espoir ne s'est jamais détournée de Lui. L'exilée enfin, qui à son retour par l'accomplissement de son devoir s'est élevée de simple recrue jusqu'à la plus honorable des fonctions.
Je sais les souffrances et les espoirs des plus humbles de Ses serviteurs. Je sais combien la grandeur de l'Empire dépend de ces gens qui discrètement accomplissent leur devoir. Le soldat dévoué qui au bout de la nuit patrouille dans les souterrains. L'ouvrier consciencieux qui produit l'équipement de nos forces ou bien encore le fonctionnaire impérial qui accompli loyalement son office. Chacun du plus humble au plus grand apporte sa contribution à l’édifice impérial. Un rapport donné, une alerte signalée, une arme réparée, ces éléments insignifiants peuvent sauver une vie, une escouade... La Victoire repose sur une multitude d’éléments insignifiants qui se conjuguent. Chacun a un rôle à y jouer, qu'il s'agisse d'une victoire sur l'adversaire ou sur l'adversité.
En ce dernier message je salue donc respectueusement ceux et celles qui modestement ont donné leurs concours à nos réussites. Car la volonté seule de l'Ambassade ne saurait suffire à mouvoir l'Empire. Je ne suis pas différente d'eux, nous servons Imperator, chacun à notre mesure. Et je mesure humblement l'honneur qui a été le mien que de gouverner à ceux-ci.
Je laisse la plume ambassadoriale en d'autres mains. Je n'ai pas la prescience de connaître demain. Mais je sais que le Légat à venir en dessinera les grandes lignes et qu'il appartient à tous d'en écrire les mots chacun à sa mesure. Demain s'écrit aujourd'hui.
L'Empereur nous a offert la Civilisation, l'Empire nous la conserve, le Devoir commande de l'étendre. Nous devons aller au delà de Son héritage, nous devons le transcender ! Pour Sa plus grande Gloire.

Ad Victoriam !
Nuntia Imperatoris Halinna Louvenuit,

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