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Temps anciens...
Ses paupières étaient lourdes, il les ouvrit avec difficulté.
Ses yeux furent tout d’abord éblouis, beaucoup trop de lumières, bien qu’en vérité ses yeux n’étaient simplement plus habitués même à la plus simple lumière.
Ses premiers gestes semblèrent pour lui une véritable épreuve, cela faisait maintenant bien des années que l’homme avait été cryogénisé, bien plus qu’il aurait dû.
L’homme finit par réussir à sortir du tube cryogénique mais trébucha. Il resta à genoux un moment sur le sol, il avait un mal de crâne pire que n’importe quelle gueule de bois qu’il avait pu avoir dans ses jeunes années.
Au prix d’un grand effort il finit par réussir à se redresser en s’appuyant sur le tube mais de nouveau se figea en voyant la date inscrite sur le tube. A l’origine il ne devait se faire cryogéniser que pour quelques mois, une façon de prendre du repos sans risquer sa vie, mais au lieu de cela les années avaient défilées.
Il regarda autour de lui, comme à son habitude, le centre de cryogénisation était vide, pas une âme pour aider le vieil homme qu’il était maintenant à tenter de comprendre ce qu’il avait bien pu se passer.
A nouveau à genoux, l’homme avait trébuché en sortant du centre, et il sentit une main dans ses poches mais avant même d’avoir pu réagir l’ombre qui avait tenté sa chance dans les poches de Gus était déjà loin.
« Etrange » se dit-il, les pickpockets n’agissaient pas de plein jour, hormis les quelques rebelles qui avaient franchit le sas, le secteur Impérial était-il devenu plus dangereux, moins contrôlé ?
Il se leva, réfléchir en pleine rue n’était pas sûr, il fouilla dans sa poche et retrouva sa carte avec l’adresse de sa villa, il était temps de se reposer confortablement pour réfléchir à tout ce qui se passait.
Arrivé devant l’édifice, il hésita, plus sûr lui-même de ce qu’il savait. Il finit par rentrer et taper la clé de sécurité sur le digicode de la salle qui lui faisait office de bureau, la porte s’ouvrit donnant sur une large pièce remplie de livres et un grand bureau devant une baie vitrée qui semblaient donner une vue imprenable sur un parc baigné par le soleil. Il mit du temps avant de comprendre que cette vue était sans doute un hologramme car le Smog ne laisserait jamais filtrer autant de lumière. Il s’installa finalement dans son fauteuil rouge aux accoudoirs d’un bois sombre puis commença la lutte… se souvenir, pourquoi, comment, et surtout qui, qui était-il maintenant ? Alors même que ces pensées commençaient à affluer, il se pris la tête entre les mains, ses veines gonflèrent sur ses tempes, il hurlait, il hurlait de douleur comme si le fait de tenter de découvrir la vérité le faisait souffrir.
L’homme s’écroula et resta inconscient plusieurs minutes avant qu’un Bip persistant ne le sorte de sa torpeur. Un message… Qui pouvait bien lui écrire ? Vu le temps passé il y avait-il une seule de ses connaissances encore en vie ? Il agrippa l’appareil.
En lisant le message il fut surpris, la personne en question n’était ni plus ni moins que celle qui avait tenté de fouiller dans ses poches et qui ironiquement le mettait en garde de transporter autant de choses de valeur.
Amusé de l’ironie et intrigué par ce message, il se dit que cette personne qui voulait semble-t-il l’aider pourrait peut-être le renseigner sur ce qui c’était passé durant son absence.
Sa vue, c’était améliorée et il se sentait un petit peu plus fort, il regarda dans ses sacs et en sortit son arme fétiche, l’Agrimensor avec lequel il avait combattu Vushnak ainsi que son armure.
L’homme tenta de la revêtir mais l’armure semblait bien plus lourde qu’avant, il avait du mal à respirer et à se mouvoir, il la laissa de côté et agrippa son arme mais là encore la cryogénisation faisait des miracles pour préserver le corps mais le temps lui faisait des ravages… Quelques moulinets seulement avec l’arme suffirent à rappeler au vieil homme à quel point il n’était plus tout jeune.
A regrets il laissa son ancien équipement de côté et se contenta de s’équiper de deux pistolets, un de chaque côté de ses flancs.
En fouillant dans le sac il retrouva un emblème, un écusson avec des armoiries, le sigle de l’Imperium bardé de deux androïdes ailés. Le souvenir fut immédiat, Gustave Mc Fenrith… Lord Gustave Mc Fenrith, la Noblesse… A nouveau un mal de crâne, les souvenirs étaient décidemment vraiment douloureux, il fallait procéder calmement et y aller par étape.
Gus sortit et rejoignit le lieu de rendez-vous qu’on lui avait donné, il se situait dans un quartier visiblement bien loin de toute Organisation Impériale et du luxe qui les entourent. Il rentra dans l’habitation, un petit appartement légèrement décoré mais très sobre, de toute évidence ce lieux était plus un lieu de passage qu’un foyer.
Il regarda la personne qui l’avait convié dans cet endroit afin de discuter plus calmement que dans n’importe quelle ruelle ou bar de la cité.
Une orque au teint violet et aux yeux orangés, elle lui dit s’appeler Aewyn. Elle l’invita à s’asseoir et tout deux échangèrent un petit moment, elle lui raconta sa vie, triste et douloureuse, une vie d’ex-rebelle, une vie de criminelle, une vie de souffrances dédiée à la vengeance. Pour un homme qui avait consacré un partie de sa vie à la Justice au sein de la cité le discours de cette femme le touchait en plein cœur.
L’homme finit par prendre congé de l’orque, elle n’avait pu lui donner beaucoup de renseignements si ce n’est que l’Empire avait changé bien plus qu’il ne le pensait, il avait envie de l’aider, il avait envie de faire quelque chose, de faire bouger les choses.
Gus se rappela ce que cela faisait d’avoir une cause, de vouloir agir pour aider son prochain. Il se dirigea vers le Tribunal Imperial, bien des choses avaient changées mais la ville restait la même et des années à faire ce chemin était plus efficace que n’importe quelle carte. Il rentra d’un pas confiant dans l’édifice afin d’aller consulter les bornes pour tenter de voir si la Première Noblesse avait survécu au temps.
Il posa sa main afin que la machine identifie son niveau d’accréditation, après un long moment où la borne émit des bruits étranges, elle finit par le reconnaître. Un message s’afficha :
« Bienvenue Gustave Mc Fenrith »
Gus regarda ce message, troublé de ne pas y voir la mention « lord », il vérifia l’historique des décisions mais n’y trouva nulle part de résolution à son encontre pourtant le constat était clair, il n’était qu’un citoyen comme les autres. Il poussa les portes du Tribunal et regarda vraiment pour la première fois la ville, le Smog était bien plus présent que dans ses souvenirs, les rues en paraissait d’autant plus inquiétantes. Sombres, crades et ce même à deux pas d’un édifice tel que le Tribunal.
Gustave finit par de nouveau rentrer chez lui, il se plaça à nouveau dans son fauteuil, laissant sa main se balader sur le bureau, il ouvrit machinalement le premier tiroir et intrigué par son geste regarda à l’intérieur de celui-ci et y sortit un miroir qu’il plaça face à lui.
Fouillant dans ses poches, il sortit un paquet de cigarettes ainsi que l’écusson où l’on voyait ses armoiries, ce qui semblait être le dernier vestige de son statut d’Alte Nobilis. Il sortit enfin une bouteille de scotch ainsi qu’un verre du tiroir en dessous duquel il avait trouvé le miroir.
Il se tourna vers l’hologramme du parc qui faisait maintenant place à une vue du sommet d’un grand immeuble depuis lequel on pouvait voir une ville éclairée ainsi qu’une large et vaste lune.
La vision paru absurde il se retourna à nouveau face à son bureau se servant un verre et tirant une cigarette du paquet qu’il alluma à l’aide du briquet à l’intérieur du paquet. Il resta là un moment à regarder son propre reflet alternant alcool et cigarette. Le « Vieux Loup », c’est un surnom qui ne m’ira jamais aussi bien que maintenant se dit-il. Il voyait un visage qui était bien loin de refléter son âge réel mais ses yeux, eux ne pouvaient mentir, on y voyait la fatigue et surtout, ils ne brillaient plus de cette flamme, cette conviction qui avait toujours animé l’ex-Lord, il n’avait plus la foi…
Cette douleur, ce n’était plus le crâne, mais ses côtes, ses poumons, il ouvrit les yeux difficilement, il était allongé en plein milieu de son bureau, du sang tout autour de lui. Il rampa pour atteindre la trousse de premier secours qu’il planquait sous une des bibliothèques.
Assis après s’être rafistolé il tenta de rassembler le puzzle, il se souvint le scotch, en effet, la bouteille vide était renversée sur son bureau, des mégots de cigarettes jetés ça et là. Puis le flash, il s’était assoupis après tout cet alcool et un homme était rentré, il avait tenté de lui faire les poches, par reflexe gus avait agrippé son 9mm et avait tiré, maladroitement, l’agresseur beaucoup moins alcoolisé l’avait attrapé, jeté au sol et criblé de balles.
Ce sentiment, se réveiller à l’agonie, à deux doigts de la morts, des souvenirs antérieurs encore lui revinrent en mémoire et soudain le cri, le son de sa voix. Les veines de ses tempes palpitant nerveusement comme si elles préféraient être n’importe où qu’ici.
Il fallait se rendre à l’évidence, son corps lâchait, la cryogénisation avait finit par faire des ravages, le clonage atteignant lui-même ses limites. Une cervelle humaine ne peut contenir autant de souvenirs, autant d’expériences. Une cryogénisation, une mort, peu importait, si cela arrivait, il finirait en légume incapable de quoi que ce soit.
Gus se releva difficilement, il resta contre la bibliothèque des minutes, des heures, impossible à dire. Dans un monde dans lequel la mort avait depuis des décennies plus aucun sens grâce au clonage le concept même de la fin d’une existence était difficile à assimiler. Il se retourna et dans un excès de rage, rare pour un homme tel que lui, vida les étagères de ses livres, les faisant tombés, en agrippant certains pour les jeter contre le mur.
« Quitte à en finir, hors de question que ce soit entre ces murs » se dit-il.
L’homme inspira un grand coup et récupéra sa veste ainsi que son haut de forme, il envoya un message à la seule personne qui semblait s’intéresser à lui. L’orque avait semble-t-il continuer dans son chemin destructeur en cherchant la vengeance et était incarcérée dans la Prison Impériale. Il sortit en prenant son jetpack, plus une minute à perdre, après tout il n’était pas sûr que son cerveau n’était pas en train de subir une dégénérescence, les crises semblaient plus violentes avec le temps.
La Prison, ce lieu lui semblait plus familier que les autres, en rentrant dans le bâtiment il agrippa machinalement sa ceinture où il triturait un objet invisible, là où sa plaque de DI du Cercle de l’Orient brillait il y a quelques années encore, répandant la lumière de la justice de l’Empereur. Encore un souvenir violent, cette fois-ci il ne cria pas mais eu une absence et se retrouva contre un mur près des cellules. Il sentit une présence derrière lui, un gardien était là furieux, une arme dégainée prêt à agir au moindre mouvement suspect.
Gus leva les mains en l’air en signe d’apaisement lui indiquant qu’il n’était pas armé, qu’il était juste venu rendre visite à une prisonnière.
Le gardien était visiblement tendu, il lui signala qu’il était dans une zone interdite et voulait savoir comment il avait franchit les portes blindés. Gus ne savait quoi répondre, les crises devenaient incontrôlables, il sortit de la zone et se posa dans le hall sur une chaise qui trainait.
Une orque lourdement armée lui demanda de quitter les lieux, l’homme hésita un instant à protester contre le traitement qu’on lui infligeait mais se ravisa, après tout il n’était plus rien, un simple citoyen, inconnu aux yeux de tous.
Son engagement politique, ses différentes bataille, son rôle de bâtisseur de la cité, sa carrière dans à la tête des différentes Organisations impériales n’avait plus aucune valeur, elle faisait partit de l’histoire méconnu de la cité et il n’y avait guère personne pour se rappeler d’un aussi vieil homme.
Un hurlement, encore un, en ouvrant les yeux il se rendit compte qu’il n’était plus à la Prison, il était allongé en position fœtale contre un mur. Il se décrispa lentement avant de se remettre debout.
Il regarda autour de lui et se pencha pour ramasser son chapeau qu’il épousseta avant de mettre au sommet de son crâne. En se retournant il comprit enfin où il était, c’était le mur d’enceinte de la ville.
Gus regarda attentivement le mur, de nos plus personne n’y fait attention, après tout, après le Cataclysme tout le monde a accepté le fait qu’il n’y avait plus rien dehors, sinon la mort.
Le Smog semblait bien plus épais si près de l’enceinte, mais une partie du mur semblait échapper au phénomène, le Smog s’y engouffrait laissant une petite partie du mur épargnée par cette purée de pois morne qui noircit la vie de la ville.
Le vieil homme tâta les murs avant de pousser une partie qui finit par céder. C’était une porte qui donnait sur une sorte de tunnel de service. Un dernier regard sur la rue, un dernier regard sur sa « vie »…
Ses yeux furent tout d’abord éblouis, beaucoup trop de lumières, bien qu’en vérité ses yeux n’étaient simplement plus habitués même à la plus simple lumière.
Ses premiers gestes semblèrent pour lui une véritable épreuve, cela faisait maintenant bien des années que l’homme avait été cryogénisé, bien plus qu’il aurait dû.
L’homme finit par réussir à sortir du tube cryogénique mais trébucha. Il resta à genoux un moment sur le sol, il avait un mal de crâne pire que n’importe quelle gueule de bois qu’il avait pu avoir dans ses jeunes années.
Au prix d’un grand effort il finit par réussir à se redresser en s’appuyant sur le tube mais de nouveau se figea en voyant la date inscrite sur le tube. A l’origine il ne devait se faire cryogéniser que pour quelques mois, une façon de prendre du repos sans risquer sa vie, mais au lieu de cela les années avaient défilées.
Il regarda autour de lui, comme à son habitude, le centre de cryogénisation était vide, pas une âme pour aider le vieil homme qu’il était maintenant à tenter de comprendre ce qu’il avait bien pu se passer.
A nouveau à genoux, l’homme avait trébuché en sortant du centre, et il sentit une main dans ses poches mais avant même d’avoir pu réagir l’ombre qui avait tenté sa chance dans les poches de Gus était déjà loin.
« Etrange » se dit-il, les pickpockets n’agissaient pas de plein jour, hormis les quelques rebelles qui avaient franchit le sas, le secteur Impérial était-il devenu plus dangereux, moins contrôlé ?
Il se leva, réfléchir en pleine rue n’était pas sûr, il fouilla dans sa poche et retrouva sa carte avec l’adresse de sa villa, il était temps de se reposer confortablement pour réfléchir à tout ce qui se passait.
Arrivé devant l’édifice, il hésita, plus sûr lui-même de ce qu’il savait. Il finit par rentrer et taper la clé de sécurité sur le digicode de la salle qui lui faisait office de bureau, la porte s’ouvrit donnant sur une large pièce remplie de livres et un grand bureau devant une baie vitrée qui semblaient donner une vue imprenable sur un parc baigné par le soleil. Il mit du temps avant de comprendre que cette vue était sans doute un hologramme car le Smog ne laisserait jamais filtrer autant de lumière. Il s’installa finalement dans son fauteuil rouge aux accoudoirs d’un bois sombre puis commença la lutte… se souvenir, pourquoi, comment, et surtout qui, qui était-il maintenant ? Alors même que ces pensées commençaient à affluer, il se pris la tête entre les mains, ses veines gonflèrent sur ses tempes, il hurlait, il hurlait de douleur comme si le fait de tenter de découvrir la vérité le faisait souffrir.
L’homme s’écroula et resta inconscient plusieurs minutes avant qu’un Bip persistant ne le sorte de sa torpeur. Un message… Qui pouvait bien lui écrire ? Vu le temps passé il y avait-il une seule de ses connaissances encore en vie ? Il agrippa l’appareil.
En lisant le message il fut surpris, la personne en question n’était ni plus ni moins que celle qui avait tenté de fouiller dans ses poches et qui ironiquement le mettait en garde de transporter autant de choses de valeur.
Amusé de l’ironie et intrigué par ce message, il se dit que cette personne qui voulait semble-t-il l’aider pourrait peut-être le renseigner sur ce qui c’était passé durant son absence.
Sa vue, c’était améliorée et il se sentait un petit peu plus fort, il regarda dans ses sacs et en sortit son arme fétiche, l’Agrimensor avec lequel il avait combattu Vushnak ainsi que son armure.
L’homme tenta de la revêtir mais l’armure semblait bien plus lourde qu’avant, il avait du mal à respirer et à se mouvoir, il la laissa de côté et agrippa son arme mais là encore la cryogénisation faisait des miracles pour préserver le corps mais le temps lui faisait des ravages… Quelques moulinets seulement avec l’arme suffirent à rappeler au vieil homme à quel point il n’était plus tout jeune.
A regrets il laissa son ancien équipement de côté et se contenta de s’équiper de deux pistolets, un de chaque côté de ses flancs.
En fouillant dans le sac il retrouva un emblème, un écusson avec des armoiries, le sigle de l’Imperium bardé de deux androïdes ailés. Le souvenir fut immédiat, Gustave Mc Fenrith… Lord Gustave Mc Fenrith, la Noblesse… A nouveau un mal de crâne, les souvenirs étaient décidemment vraiment douloureux, il fallait procéder calmement et y aller par étape.
Gus sortit et rejoignit le lieu de rendez-vous qu’on lui avait donné, il se situait dans un quartier visiblement bien loin de toute Organisation Impériale et du luxe qui les entourent. Il rentra dans l’habitation, un petit appartement légèrement décoré mais très sobre, de toute évidence ce lieux était plus un lieu de passage qu’un foyer.
Il regarda la personne qui l’avait convié dans cet endroit afin de discuter plus calmement que dans n’importe quelle ruelle ou bar de la cité.
Une orque au teint violet et aux yeux orangés, elle lui dit s’appeler Aewyn. Elle l’invita à s’asseoir et tout deux échangèrent un petit moment, elle lui raconta sa vie, triste et douloureuse, une vie d’ex-rebelle, une vie de criminelle, une vie de souffrances dédiée à la vengeance. Pour un homme qui avait consacré un partie de sa vie à la Justice au sein de la cité le discours de cette femme le touchait en plein cœur.
L’homme finit par prendre congé de l’orque, elle n’avait pu lui donner beaucoup de renseignements si ce n’est que l’Empire avait changé bien plus qu’il ne le pensait, il avait envie de l’aider, il avait envie de faire quelque chose, de faire bouger les choses.
Gus se rappela ce que cela faisait d’avoir une cause, de vouloir agir pour aider son prochain. Il se dirigea vers le Tribunal Imperial, bien des choses avaient changées mais la ville restait la même et des années à faire ce chemin était plus efficace que n’importe quelle carte. Il rentra d’un pas confiant dans l’édifice afin d’aller consulter les bornes pour tenter de voir si la Première Noblesse avait survécu au temps.
Il posa sa main afin que la machine identifie son niveau d’accréditation, après un long moment où la borne émit des bruits étranges, elle finit par le reconnaître. Un message s’afficha :
« Bienvenue Gustave Mc Fenrith »
Gus regarda ce message, troublé de ne pas y voir la mention « lord », il vérifia l’historique des décisions mais n’y trouva nulle part de résolution à son encontre pourtant le constat était clair, il n’était qu’un citoyen comme les autres. Il poussa les portes du Tribunal et regarda vraiment pour la première fois la ville, le Smog était bien plus présent que dans ses souvenirs, les rues en paraissait d’autant plus inquiétantes. Sombres, crades et ce même à deux pas d’un édifice tel que le Tribunal.
Gustave finit par de nouveau rentrer chez lui, il se plaça à nouveau dans son fauteuil, laissant sa main se balader sur le bureau, il ouvrit machinalement le premier tiroir et intrigué par son geste regarda à l’intérieur de celui-ci et y sortit un miroir qu’il plaça face à lui.
Fouillant dans ses poches, il sortit un paquet de cigarettes ainsi que l’écusson où l’on voyait ses armoiries, ce qui semblait être le dernier vestige de son statut d’Alte Nobilis. Il sortit enfin une bouteille de scotch ainsi qu’un verre du tiroir en dessous duquel il avait trouvé le miroir.
Il se tourna vers l’hologramme du parc qui faisait maintenant place à une vue du sommet d’un grand immeuble depuis lequel on pouvait voir une ville éclairée ainsi qu’une large et vaste lune.
La vision paru absurde il se retourna à nouveau face à son bureau se servant un verre et tirant une cigarette du paquet qu’il alluma à l’aide du briquet à l’intérieur du paquet. Il resta là un moment à regarder son propre reflet alternant alcool et cigarette. Le « Vieux Loup », c’est un surnom qui ne m’ira jamais aussi bien que maintenant se dit-il. Il voyait un visage qui était bien loin de refléter son âge réel mais ses yeux, eux ne pouvaient mentir, on y voyait la fatigue et surtout, ils ne brillaient plus de cette flamme, cette conviction qui avait toujours animé l’ex-Lord, il n’avait plus la foi…
Cette douleur, ce n’était plus le crâne, mais ses côtes, ses poumons, il ouvrit les yeux difficilement, il était allongé en plein milieu de son bureau, du sang tout autour de lui. Il rampa pour atteindre la trousse de premier secours qu’il planquait sous une des bibliothèques.
Assis après s’être rafistolé il tenta de rassembler le puzzle, il se souvint le scotch, en effet, la bouteille vide était renversée sur son bureau, des mégots de cigarettes jetés ça et là. Puis le flash, il s’était assoupis après tout cet alcool et un homme était rentré, il avait tenté de lui faire les poches, par reflexe gus avait agrippé son 9mm et avait tiré, maladroitement, l’agresseur beaucoup moins alcoolisé l’avait attrapé, jeté au sol et criblé de balles.
Ce sentiment, se réveiller à l’agonie, à deux doigts de la morts, des souvenirs antérieurs encore lui revinrent en mémoire et soudain le cri, le son de sa voix. Les veines de ses tempes palpitant nerveusement comme si elles préféraient être n’importe où qu’ici.
Il fallait se rendre à l’évidence, son corps lâchait, la cryogénisation avait finit par faire des ravages, le clonage atteignant lui-même ses limites. Une cervelle humaine ne peut contenir autant de souvenirs, autant d’expériences. Une cryogénisation, une mort, peu importait, si cela arrivait, il finirait en légume incapable de quoi que ce soit.
Gus se releva difficilement, il resta contre la bibliothèque des minutes, des heures, impossible à dire. Dans un monde dans lequel la mort avait depuis des décennies plus aucun sens grâce au clonage le concept même de la fin d’une existence était difficile à assimiler. Il se retourna et dans un excès de rage, rare pour un homme tel que lui, vida les étagères de ses livres, les faisant tombés, en agrippant certains pour les jeter contre le mur.
« Quitte à en finir, hors de question que ce soit entre ces murs » se dit-il.
L’homme inspira un grand coup et récupéra sa veste ainsi que son haut de forme, il envoya un message à la seule personne qui semblait s’intéresser à lui. L’orque avait semble-t-il continuer dans son chemin destructeur en cherchant la vengeance et était incarcérée dans la Prison Impériale. Il sortit en prenant son jetpack, plus une minute à perdre, après tout il n’était pas sûr que son cerveau n’était pas en train de subir une dégénérescence, les crises semblaient plus violentes avec le temps.
La Prison, ce lieu lui semblait plus familier que les autres, en rentrant dans le bâtiment il agrippa machinalement sa ceinture où il triturait un objet invisible, là où sa plaque de DI du Cercle de l’Orient brillait il y a quelques années encore, répandant la lumière de la justice de l’Empereur. Encore un souvenir violent, cette fois-ci il ne cria pas mais eu une absence et se retrouva contre un mur près des cellules. Il sentit une présence derrière lui, un gardien était là furieux, une arme dégainée prêt à agir au moindre mouvement suspect.
Gus leva les mains en l’air en signe d’apaisement lui indiquant qu’il n’était pas armé, qu’il était juste venu rendre visite à une prisonnière.
Le gardien était visiblement tendu, il lui signala qu’il était dans une zone interdite et voulait savoir comment il avait franchit les portes blindés. Gus ne savait quoi répondre, les crises devenaient incontrôlables, il sortit de la zone et se posa dans le hall sur une chaise qui trainait.
Une orque lourdement armée lui demanda de quitter les lieux, l’homme hésita un instant à protester contre le traitement qu’on lui infligeait mais se ravisa, après tout il n’était plus rien, un simple citoyen, inconnu aux yeux de tous.
Son engagement politique, ses différentes bataille, son rôle de bâtisseur de la cité, sa carrière dans à la tête des différentes Organisations impériales n’avait plus aucune valeur, elle faisait partit de l’histoire méconnu de la cité et il n’y avait guère personne pour se rappeler d’un aussi vieil homme.
Un hurlement, encore un, en ouvrant les yeux il se rendit compte qu’il n’était plus à la Prison, il était allongé en position fœtale contre un mur. Il se décrispa lentement avant de se remettre debout.
Il regarda autour de lui et se pencha pour ramasser son chapeau qu’il épousseta avant de mettre au sommet de son crâne. En se retournant il comprit enfin où il était, c’était le mur d’enceinte de la ville.
Gus regarda attentivement le mur, de nos plus personne n’y fait attention, après tout, après le Cataclysme tout le monde a accepté le fait qu’il n’y avait plus rien dehors, sinon la mort.
Le Smog semblait bien plus épais si près de l’enceinte, mais une partie du mur semblait échapper au phénomène, le Smog s’y engouffrait laissant une petite partie du mur épargnée par cette purée de pois morne qui noircit la vie de la ville.
Le vieil homme tâta les murs avant de pousser une partie qui finit par céder. C’était une porte qui donnait sur une sorte de tunnel de service. Un dernier regard sur la rue, un dernier regard sur sa « vie »…