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Haut les Masques (Non référencé)
Publié le 04 juin 2024
HAUT LES MASQUES
Toute l’heptade passée, ce fut l'effervescence dans les boutiques du secteur Impérial. Depuis l'annonce faite d'un bal masqué, les citoyens se sont précipités pour dénicher les tenues les plus somptueuses auprès des ateliers du secteur, ou retrouver les petites pépites qui dormaient au fond de leurs coffres en banque. Tel un sursaut de vie entre les murs de la cité, le bal est une échappatoire à la rigueur du quotidien. « Ca fait bosser et bouger le secteur sous différentes coutures », confie un citoyen à propos de la soirée.
Samedi soir, le Museum Artis a offert un spectacle éblouissant. Tissus soyeux, dentelles, douces fourrures et costumes de qualité, un parfum de luxe planait dans les rues du secteur menant à la fête. Dès le 21ème cycle, les invités ont défilé sous les lumières tamisées de la salle de réception, leurs tenues resplendissant de mille feux. « J'ai été ravi de voir que de nombreuses personnes issues de tous bords aient joué le jeu », se satisfait l'un des masqués.
En effet, tous ont joué le jeu du carnaval pour une soirée tout en anonymat. « A la croisée des mondes entre mode et anonymat, chacun(e) a pu sortir sa plus belle tenue afin de se sentir soi-même. Cela sans la moindre crainte d'être jugé puisque le voile de la connaissance d'autrui n'était pas levé, incarné par ce tissu distinctif à chacun. », explique l'un des participants au bal. Les masques, traditionnellement utilisés pour cacher les identités, ont ici joué un rôle paradoxal : ils ont permis aux gens de se révéler.
Que ce soit en lâchant-prise, ou en laissant derrière lui son identité quotidienne pour embrasser un nouveau personnage, chacun a été encouragé à explorer de nouveaux aspects de sa personnalité, à se livrer à des comportements qu'il n'oserait pas adopter en temps normal : flirter plus ouvertement, danser plus librement, ou encore engager la conversation avec des inconnus sans craindre le jugement.
Cependant, même si le bal « était agréable [...] les gens ne se mêlaient pas, alors que la discrétion du masque poussait à aller vers des inconnus ». Pour certains l'abandon vers un nouveau personnage était difficile puisque « parfois, on avait l'impression que les gens arrivaient à se reconnaitre », nous confie un autre participant. En effet, bien que les visages soient cachés, les voix, les postures et les manières demeurent reconnaissables. La peur d'être découvert ou de se trahir empêche donc certains de se laisser aller pleinement.
D'autres ont exprimé leur déception face à l'affluence. « Il y avait trop de monde, j'étais très mal à l'aise, j'avais l'impression d'étouffer. Je me suis trouvée un coin un peu à l'écart et je me suis obligée à y rester un cycle avant de m'en aller. », a témoigné une invitée.
Sur une musique trop classique pour les uns ou exquise pour les autres, une dédicace, toute aussi anonyme que celle dans laquelle nous plongeait le bal, a sonné le moment pour moi de quitter la mascarade pour retrouver mon identité, et un peu plus de magie dans les yeux pour le reste de la nuit...
Informations sur l'article
Neon Noice
18 Octobre 2024
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