EDC de Gecko~2722

J'entre dans ce bar comme dans une maison familiale, pas de jardins, de grandes tables ni d'accolades.. juste des visages amicaux, quelques invités et mon tabouret. Un rituel necessaire pour faire le point d'une journée difficile..

Le plaisir semble repousser les tracas d'une vie a Dreadcast, libéré de mes chaines je profite du moment présent, j'offre quelques sourires et une tournée.

Le brouara ambiant camoufle le bruit d'une porte enfoncée... apaisé, ou simplement sourd à cet avertissement, il ne prend pas garde et laisse revenir ses démons sans s'y être préparé.

Il fait subitement frais, qui a laissé cette porte ouverte? Je regarde mon verre, les bulles de mon champrko, immobiles, m'intriguent et je m'en rapproche pour comprendre.
Je pose ma main sur le verre pour... ... Mon cœur se crispe, un immense douleur me ronge le bras, je ne peux que renverser le verre pour m'en libérer.
Un acte désespéré qui fait tomber le contenu de mon verre gelé sur le bar: un cône de glace translucide qui tombe du comptoir et glisse jusqu’à' à la source de ce froid, la porte entrouverte.

Il la fixe puis tourne la tête, scrute et observe.
Le temps s’arrête, il est seul.
Impossible de pouvoir compter sur l'elfe immobile qui a l'autre bout du comptoir se cache derrière un nuage de fumée de cigarette.. Ni le nain qui, enlaçant sa kobolde, semble lui offrir un baiser sans fin..
Il regarde a ses cotés, et soulagé de voir le sourire de sa sœur discutant avec un outrilien tatoué .. il accepte.

Je ferme les yeux et résigné, je me laisse faire.
Un poids vient m'appuyer sur les épaules, je tente de garder ma posture mais il n'en n'est rien et les pieds de mon tabouret cèdent.
Ce n'est pas qu'une simple chute, je m’effondre et glisse a travers ce monde... J'ai a peine le temps de regarder une dernière fois ma famille et de chuchoter: Je suis a toi maintenant

Ma chute s’accélère et les lumières de la ville se font plus douces.
Des petits cliquetis résonnants au loin se transforment peu à peu en un vacarme assourdissant, je reconnais le bruit des machines de l'usine, cela devient douloureux et insupportable, je hurle!

Tout s’arrête, le bruit, la lumière, ma chute. Je m'écrase sur un sol froid.
Un bruit de pas trouble rapidement le calme ambiant, il tourne autour de moi, et dans ce noir absolu je reconnais le son des bottes militaires. Il se rapproche et m'assène un coup au visage.
La bouche en sang je me lève et gonfle le torse, je suis prêt a me battre.
Il fait mouche à chaque coup et disparait avant l'impact des miens, mais qui est il? Pourquoi?
...Une lame froide transperce mon abdomen...
Je tombe a genoux.
Il ne lui reste plus qu'a m'achever.. à terminer ce qu'il a si bien commencé
Pourtant il s'en va, et fuit.. à son tour d’être la proie.

Des grognements se font entendre, certains semblent chercher les bottes d'autres sont la pour moi.
Un regard contrarié et des dents acérées.. Cette louve ne me veut pas de mal ni même me punir, elle me rappel simplement qu'il ne faut jamais baisser les bras...

Il regarde autour de lui et découvre sa famille, sa meute.

Je me relève et me laisse guider.. plus de douleurs, plus de craintes, juste l'envie d'avancer.

Il est accompagné de sa meute jusqu'aux abords d'une falaise. Ils échangent un dernier regard, lui s'avance et saute.

Encore un peu plus profond dans ce monde, je dois être proche de son centre..
Serein, j’attends la suite .. quelques secondes, quelques minutes et cette main.
Elle me retient du vide.
Juste un regard, nous n'avons pas besoin de mots pour nous comprendre.
Je souffle, me voila enfin arrivé au centre de mon monde.. nous voila enfin..
Un petit murmure s'échappe de moi: J'ai besoin de savoir ..
Pas de réponse, juste une bourrasque de vent et un morceau de tissu qui s'envole.

Elle le voit s’envoler et me regarde... elle doit choisir..je vais savoir..

Une petite tape sur l'épaule.
Tout se brouille, devient flou.
Une lumière tamisée me laisse distinguer un tabouret, un comptoir et de l'alcool.

Alors on dort au bar?

Un sourire diplomate et une bonne excuse.. Me voila à nouveau au point de départ.
Je me lève, et dépose quelques crédits sur le comptoir.
Ce n'est pas ce soir que j'aurais une réponse, mais rien ne presse...

Il sort du bar.
Laissant derrière lui la porte ouverte,un courant d'air glacé se faufile dans le bar et s'approche d'un autre client.. A chacun son tour et ses vertiges.
Pour ce soir il ne restera de lui que quelques mots qu'il s'est murmuré: j'ai toute une vie...