EDC de Gayeva~55561

Je n'apprécie vraiment pas ce sentiment qui flotte en moi depuis plusieurs jours.
Est-ce du à la fraîcheur de mes seize printemps ?
Mon incapacité à faire des choix indubitables ?
Ai-je pris trop de détours ?
Ma curiosité, ma soif de savoirs, d'expériences me lézarderaient ?
Est-ce du au fait que je n'ai été produite qu'il y a à peu près trois heptades ?

Jusque là je ne savais pas grand-chose d'eux.
Je n'aime pas apporter des conclusions sans avoir pu étudier les choses sous plusieurs angles mais ce soir là c'est en pleine tronche que je me suis prise un angle.

Je suis allée le retrouver après deux jours de réveil les yeux dans le vide…
Un large sourire aux lèvres, empressée de partager avec lui mes dernières découvertes mais ce fut de coutre durée…
Son ami est entré.
- « Besoin de docs expérimentés… T'as ta blouse ? C't'une boucherie au SAS ! »
Il enfilait déjà sa blouse que j'essayais vainement de remuer les lèvres et de les suivre quand d'une parole son ami me cloua sur place.
_ « Expérimentés j'dis ! »
Il plongea son regard dans le mien comme si il espérait une réaction, un mot, un consentement…
Le temps de me ressaisir, je lui dit « Vas-y ! Je ferais de même si je le pouvais... »
Il est partit et je suis restée là les bras ballants.

Les pas lourds je me dirigeais à présent vers l'entreprise qui me trouvait un minimum utile quand deux dames interrompues ma route.
L'une d'entre elle, une vautour, me fascinait par sa parure aux couleurs chatoyantes, alors je me suis assise là, au milieu de la rue à les observer, les écouter parler de tout et de rien un bon moment, comme j’apprécie parfois, trop souvent, soulevant en moi interrogations, recherche, analyses, incompréhensions, réponses,… quand soudain deux autres femmes main dans la main accoururent dans notre direction.
- « Le SAS est attaqué ! On y va mais vous ne restez pas là ! »
Sans bouger et dans un long soupir, je rétorquai - « Ah oui... le SAS... »
La vautour à la magnifique parure s'interloqua - « Oh non la liste nécro doit certainement s'allonger et... » et sans qu'elle ai pu finir je sortais mon AITL et pour la première fois je ressenti la nécessité de consulter cette maudite rubrique.
À peine allumé, un nom s'ajouta, mes doigts tremblant lâchèrent ce porteur de peine sur le sol.
- « Non, non,... » Tout ces sentiments qui se bousculait en moi me recroquevillaient dans ma position de tailleur et me pétrifiaient la tête si proche du sol, comme un réflexe de repli pour pouvoir les contenir mais sans pouvoir maîtriser quoi que ce soit, mes lèvres entrouvertes laissaient échapper un cri de douleur.
Son nom résonnait à présent dans toutes les ruelles voisines.
- « Viens ! Il ne faut pas rester là ! » La vautour me prit d'un geste brusque par le bras qui me soulevant du sol et m’entraînant dans les rue avant de me pousser dans une boutique de fringues.
Elle avait perdu cet objet qui vous submerge de pubs en tout genre, de provocations et de peine et me demandait de lui faire la lecture de cette maudite rubrique pendant qu'elle veillerait à changer le digicode seule façon de de pouvoir faire face à cette situation, vu nos faibles capacités.
Une profonde amertume s'intensifiait en moi à chaque nom prononcé.
Le désarroi d'être impuissante, d'avoir du endurer cette peine, de les voir débarquer abîmer et supprimer des vies de la sorte.
Ce soir là j'ai découvert ce sentiment qui parfois pousse à être irréfléchi, démesuré, impulsif, imprudent.
Je pense avoir découvert la haine1'...