EDC de Full

Les jours s'écoulent sans remords dans la ville, sans attendre ni retenir ceux qui partent.
Accepter les décisions de ses proches est sûrement une étape de tolérance difficile à concevoir et encore plus à appliquer. Mais souvent nous n'avons pas le choix et il faut avancer.
Il avançait dans les rue de la ville, avec son havresac sur le dos. Quelques goûtes de pluie certainement acides s’écrasèrent sur son visage. Il n'avait pas envie de prendre le T-cast ce jour la, il fallait réfléchir, mettre en ordre ses idées.

Tenant la lanière du sac sur son épaule droite, l'humain extrait maladroitement d'une de ses poches avec la main gauche un tube cancérigène. Son regard s'envola vers les hauteurs des grattes ciel avant que le briquet ne se frotte au pantalon pour apporter la flamme jusqu'à ses lèvres.
Il venait de quitter la manufacture de viande d'écureuil Impérial, la ou une visite gratuite lui fut accordée grâce a son statut de Duumvir. Aujourd'hui il avait vue le garde-manger de l'Empire et cela fut très instructif.

Quel soulagement une fois arrivé dans l'atelier. Ce petit havre de paix, la ou règne création et imagination. D'une pression du pied, le tabouret sur roulette glissa jusqu'aux bureau de l'humain. Son deck était ouvert, il en profita pour mettre un peu de musique et regarder ses mails.
Ses sourcils froncèrent quand il vit l'intitulé des messages, parlant de cristaux, points et autre questions surement débile dont il avait certainement pas envie de répondre dans l’immédiat. Il quitta sa messagerie et posa le sac sur la table pour en sortir une dent d'écureuil géant, mesurant a vue de nez une vingtaines de centimètres. Vingts putain de centimètres taillé pour tuer dans les souterrains. Sacré rongeurs.
Full n’était pas dentiste mais il pu deviner que c'etait une incisive bien que la pièce était étonnamment épaisse.
Il jeta un œil a son plan, et après réflexion il alluma une plaque de cuisson qui aller bientôt faire chauffer une petite casserole en inox.

Pour commencer, munie d'une scie il découpa dans la pièce, pour en faire un bloc de 7 centimètre. Techniquement il avait vue large, mais on sait jamais au cas ou. L’élastique de ses binocles claqua dans la nuque de l’artisan alors qu'il saisit un genre de gros stylo.. Sa pointe était en forme d'obus et elle était rugueuse. Il avait commencé a murmurer depuis un moment, avant de réciter a haute voix.
Bénis soient les guerriers qui ont chassés la nuit,
Armés de leur zèle, protégés par la foi.
D'une légère pression du doigts, il fit ronronner la bête dans un sifflement aiguë alors que le moteur faisait tourner la tête deux mille cinq cent fois par minute. Full saisit le bloc dentaire fermement quand un panache de poussière blanche s'envola dans la lueur des néons.
Ils protègent les faibles et abattent le mal,
Et jusqu’au dernier souffle affronte l’adversaire.
L’opération fut longue et minutieuse, seulement une fois le bloc évider Full souffla dessus.
D'un revers de main il enleva la poussière logée sur sa moustache et renifla sèchement d'une narine. C’était du beau travail visiblement, il mit son doigt a l’intérieur pour trouver des irrégularités ou simplement des défauts.
Après quelques corrections il s'occupa des autres pièces.

Cela faisait maintenant 3 heures que l'humain était cloitré dans son atelier, il y avait un nuage blanc qui régnait désormais. Alors qu'il cracha un mollard poudreux dans la poubelle, Maellynn s'approcha, intrigué par les travaux de son mari. Il sourit en l’apercevant alors qu'il faisait couler le plastek fondu dans un moule en céramique. Madame Tarvitz se mit alors contre son dos pour l'enlacer, et de la pointe des pieds elle mit sa tête sur l'épaule de son époux afin d'observer ses gestes. Curieuse, elle lui demanda :

-Full, que fais tu ?

L’Homme se retourna une fois la dernière goûte tombée dans le moule et lui dit d'un sourire complice.

- Une pipe, en attendant ton retour.