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Cacher
Vertige
Allongée sur le canapé, jambes sur l’accoudoir, sa main bandée serre doucement celle de son époux. La naine les regarde s’élever au rythme de sa respiration, posées sur son ventre. Imbriquées sans l’être, l’une inerte, l’autre abimée mais vivante. Momifiée dans un bandage devenu lâche et sale, conséquence d’une intervention qui a mal tourné, on y devine la poussière des souterrains.
.
Elle aurait pu appeler Tam à la rescousse, pour l’aider à changer ces pansements qui laissent à sa peau brûlée le temps de se régénérer. Mais il aurait alors fallu lui dire qu’Il ne se réveillait pas. Et elle n’était pas prête pour ça. Prétendre que l’inquiétude ne la rongeait pas aurait été mentir. Alors pour ne pas mentir, elle ne parlait pas, elle ne voyait quasiment plus personne.
.
L'humain était le plus difficile à esquiver, ils avaient pris l’habitude de parler quotidiennement, et l’écureuil était aussi tenace qu’attachant. La veille, au milieu des tas de déchets de la zone de la CEV, elle avait fini par lui murmurer Chlore ne s’reveille plus…
Il avait resserré son étreinte sur elle, sans rien ajouter, tandis que dans la crasse de la rue et le smog, elle avait lutté contre ses larmes. Etrangement, son nouveau génome semblait augmenter la maitrise de ses canaux lacrymaux.
.
Mais là, les yeux posés sur cette main sans vie sous la sienne, elle ressent la peur jusqu’au plus profond de ses tripes, la peur qu’elle ne connait pourtant plus en bas.
Au début, elle le regardait lui. Il lui fallait un peu de repos après les dégâts physiques qu’il avait subis, alors elle veillait tendrement sur son sommeil, le couvant du regard. Mais ce repos qu’elle avait imaginé court s’étire en longueur comme un martial dont on ne voit plus le bout.
.
Aussi lorsqu'on la contacte pour s’entraîner, lui proposant de frapper à coups de pieds puisque ses mains sont encore en convalescence, elle n’hésite pas très longtemps. Dans l’angle de la pièce, le compresseur du frigo semble la narguer de son ronronnement. D’un frigo alimentaire à une cuve de cryo, il n’y a plus que quelques jours qu'elle passera cramponnée à lui s'il le faut, pour qu’être sûre qu’on l’emmène avec.
Pour l'heure, se défouler sur une cible consentante lui fera peut-être du bien.
.
Flèche s'équipe en silence, fourre son over sous son bras et poing serré, bras tendu, dresse un majeur rageur en direction du refroidisseur.
Ta gueule, ou j't'emmène à la CEV !
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Elle aurait pu appeler Tam à la rescousse, pour l’aider à changer ces pansements qui laissent à sa peau brûlée le temps de se régénérer. Mais il aurait alors fallu lui dire qu’Il ne se réveillait pas. Et elle n’était pas prête pour ça. Prétendre que l’inquiétude ne la rongeait pas aurait été mentir. Alors pour ne pas mentir, elle ne parlait pas, elle ne voyait quasiment plus personne.
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L'humain était le plus difficile à esquiver, ils avaient pris l’habitude de parler quotidiennement, et l’écureuil était aussi tenace qu’attachant. La veille, au milieu des tas de déchets de la zone de la CEV, elle avait fini par lui murmurer Chlore ne s’reveille plus…
Il avait resserré son étreinte sur elle, sans rien ajouter, tandis que dans la crasse de la rue et le smog, elle avait lutté contre ses larmes. Etrangement, son nouveau génome semblait augmenter la maitrise de ses canaux lacrymaux.
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Mais là, les yeux posés sur cette main sans vie sous la sienne, elle ressent la peur jusqu’au plus profond de ses tripes, la peur qu’elle ne connait pourtant plus en bas.
Au début, elle le regardait lui. Il lui fallait un peu de repos après les dégâts physiques qu’il avait subis, alors elle veillait tendrement sur son sommeil, le couvant du regard. Mais ce repos qu’elle avait imaginé court s’étire en longueur comme un martial dont on ne voit plus le bout.
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Aussi lorsqu'on la contacte pour s’entraîner, lui proposant de frapper à coups de pieds puisque ses mains sont encore en convalescence, elle n’hésite pas très longtemps. Dans l’angle de la pièce, le compresseur du frigo semble la narguer de son ronronnement. D’un frigo alimentaire à une cuve de cryo, il n’y a plus que quelques jours qu'elle passera cramponnée à lui s'il le faut, pour qu’être sûre qu’on l’emmène avec.
Pour l'heure, se défouler sur une cible consentante lui fera peut-être du bien.
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Flèche s'équipe en silence, fourre son over sous son bras et poing serré, bras tendu, dresse un majeur rageur en direction du refroidisseur.
Ta gueule, ou j't'emmène à la CEV !
Informations sur l'article
Ecorchures
02 Juillet 2023
428√
16☆
3◊
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◊ Commentaires
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Ipomée (159☆) Le 02 Juillet 2023
:( Chlore faut se réveiller ! Petite Flèche est à la dérive ! -
Kröm (93☆) Le 04 Juillet 2023
Une étoile pour que brille un peu d'espoir