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Gueules de bois

~-~ Bonne cuite ~-~
Flèche aimait l’idée de pouvoir aider comme on l’avait aidée il y a encore peu de temps. Mady l’avait initiée au combat, elle avait ensuite participé à initier Black – son frère de short – et s’était tout naturellement proposée à Shrik lorsqu’il avait dit n’avoir jamais combattu. Le petit kobold, d’allure plutôt inoffensive, avait fait la veille un nouvel adversaire parfait.
Il était plus judicieux qu’il commence par l’attaque, ils allaient donc combattre pour la deuxième fois avec le kanuf ; sans arme, il avait encore du mal à l’atteindre. S’étant déjà entrainée avec plusieurs adversaires, Flèche avait acquis quelques compétences de base qu’il n’avait pas encore. Il fallait donc travailler l’agilité du kobold.
Comme chaque fois, la vaut’ quitta la plupart de ses vêtements pour rester en « tenue de défense ». À savoir sous-vêtements de sport bleu-nuit, plumes à l’air et pieds nus. Le kobold récupéra le short et le béret qu’on avait offert à Flèche.
Shrik était attentif et appliqué, il rangeait le kanuf dès que la vautour le lui demandait, quand les soins lui demandaient plus d’énergie qu’elle n’avait. La lame glissait régulièrement sur sa peau, occasionnant des entailles parfois profondes qu’il fallait soigner en parant les coups. Le budget pansements du secteur devait être faramineux.
Genoux fléchis, avant-bras levés devant elle, Flèche s’efforçait d’anticiper les mouvements de son assaillant. Shrik se disait maladroit, il l’était probablement, mais il semblait également agile et lui menait la vie dure. Attentive aux signaux que son corps lui envoyait, elle sentait qu’il lui restait un peu de temps avant qu’il ne doive abandonner le kanuf. Le temps de rire aux blagues à côté sans quitter le kobold des yeux, à peine quelques com’ au sujet d’un invité de marque, ou un tout petit instant pour voir le visage aimé encadré de cheveux rouges.
Noir…
Extinction brutale du processeur, frappe de la foudre.
…a…a…
Tentative de redémarrage du processeur.
Entrez une commande : |
…a…a ?
Première voix lointaine.
Entrez une commande : |
…a va ?
Seconde voix plus lointaine encore, qui éveille cependant quelque chose.
Entrez une commande : Je suis là|
Redémarrage enclenché.
Flèche ouvrit les paupières sur le regard inquiet du kobold qui lui tendait la main. Elle ne le voyait pas si grand, Shrik…
La vaut’ papillonna des yeux quelques secondes, ne comprenant pas vraiment ce qu’il s’était passé. L’instant d’avant, com’ en main, elle regardait Chlore en riant.
Elle nettoyait maintenant le sol de l’AM de ses belles plumes. Elle saisit enfin la main offerte et tira dessus pour se hisser jusqu’au canapé où elle se laissa retomber, une impression de coton dans les oreilles. Une autre paire d’yeux inquiets, d’un rouge profond, tanguaient un peu plus loin. Malgré sa difficulté à faire le point dessus, ses lèvres s’étirèrent en un léger sourire qui se voulait rassurant.
Pour répondre à son inquiétude, elle voulut hocher la tête et déclencha la mise en branle de l’armée dans son crâne, martèlement d’une centaine de bottes renforcées contre son cerveau. Pire encore que le lendemain de la découverte de l’impérial blanc.
Test du KO, check.
.
.
.
~-~ Coma éthylique ~-~
Flèche dormait à l’AM depuis maintenant plusieurs jours, aller se coucher seule quand ils étaient tous là lui semblait trop triste. Le même rituel chaque soir, dernier ravitaillement des combattants avant de fermer boutique. Elle était la seule à n’être pas coincée par les martials, et la plus rapide dans ses déplacements – T-cast mis à part – avec son over. Certains soirs, le bruit des bouteilles qui s’entrechoquaient dans son dos pouvaient laisser penser qu’elle avait un léger problème de boisson.
Une fois la distribution faite, elle posa l’over contre le mur à côté du canapé et chaussa ses ballerines. Oui celles que Dresh…
Dormir avec un over aux pieds n’était vraiment pas confortable. C’était arrivé le tout premier jour, quand Ginorvynia l’avait présentée à son précieux. Elle avait passé la journée avec et s’était allongée sur son lit une minute, rien qu’une minute. Jambes pendant dans le vide, elle avait admiré le plafond, se remémorant la journée dans un grand sourire. Petit à petit, l’intérieur de ses paupières avait remplacé le plafond pour l’emmener voler au-dessus du smog, over aux pieds. Il faisait beau là-haut, elle en avait baissé le foulard qui lui couvrait la bouche pour respirer l’air pur à pleins poumons. Beau, mais froid. Elle aurait eu plus de plumes, un duvet plus épais, elle aurait pu y rester des heures. Au lieu de ça elle avait rouvert les yeux sur le plafond de son petit appartement, décidée à se réfugier sous la couverture. Petite rotation des jambes pour ramper sur le lit, mais entre l’encombrement de l’over et son poids, elle avait terminé face contre terre.
Donc le repos maintenant, c’était pieds libres.
La plumée se recroquevilla sur le canapé pour ne pas empiéter sur la place d’à côté, occupée. Allongée sur le flanc droit, la tête sur l’accoudoir, elle le regardait faire ses martials contre N0. Elle en était encore loin et aimait observer les mouvements des combattants plus aguerris. Bon, certains plus que d’autres. Quelques mots doux échangés, également versés dans les oreilles, organiques et synthétiques, de leurs deux voisins qui préfèreraient probablement être sourds à force, et le sommeil la gagna.
On s’habitue à tout, même à dormir dans le bruit et les odeurs de sueur.
Elle s’éveilla dans les bras de son évidence pour s’y rendormir presque aussitôt. Bref moment de lucidité, à peine le temps de nicher sa tête dans son cou et de s’abandonner de nouveau vers un monde où il ne serait pas nécessaire de s’entrainer pour se battre, où les secteurs seraient tous débarrassés du smog, où personne n’aurait besoin de jalouser son voisin.
Encore une information de Klëpp qui la maintenait parfois éveillée, un secteur sans smog…
Quelques heures plus tard elle s’éveilla pour de bon, prête à aller remplir sa mission de ravitaillement. Son corps était de nouveau sur le canapé, les combattants au boulot. Elle prit les commandes, ses sacs et se dirigea vers la sortie avant de s'immobiliser à mi-chemin.
Oups, mon over !
Marche arrière jusqu’à sa place, main tendue vers le mur par habitude.
Plus d’over…
Fouille de ses sacs.
Pas d’over.
Vérification de la table basse devant elle.
Pas d’over.
Merde, mon over…
Son bien le plus précieux - avec son deck - venait de disparaître.
La vaut’ ferma les yeux, sourcils froncés, et rejoua dans sa tête le déroulement de la soirée. Elle était arrivée avec, elle ne s’en séparait quasiment jamais. Elle se revit l’appuyer à sa place habituelle, contre le mur, vérifier qu’il était bien calé.
Bref échange avec son plumé, elle allait quand même vérifier chez elle, tout ça lui semblait tellement étrange.
A tout hasard, elle se plaça au centre de l’AM et demanda
Personne n’aurait vu un over qui traîne ?
Aucune réponse.
Elle se dirigea d’un pas rageur vers le couloir, avoir perdu son compère des débuts la mettait en colère. Colère contre elle-même de l’avoir égaré.
Son appartement impasse des Gnolls fut passé au peigne fin. Aucune trace de l’over…enfin sauf sur le pilier de l’entrée, légère trace…
Son retour vers l’AM fut encore plus morose. Deux choses semblaient certaines : elle n’avait pas les moyens de s’en racheter un, et elle ne l’avait pas perdu, on l’avait perdu pour elle. Et si elle était triste de ne plus se déplacer sur son précieux, le fait qu’on l’ait volée dans son sommeil, sous le nez de ses amis, était bien ce qui la contrariait le plus. La bassesse abyssale de certains venait de nouveau de la frapper.
Il ne faisait pas bon être utopiste et rêveur en secteur rebelle, gueule de bois assurée.

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Ecorchures
08 Août 2022
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