EDC de Flaxia~51662
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Wake up, Girl
tempora si fuerint nubila, solus eris. »
Lorsque viendra l'orage, tu seras seul. » Ovide, Tristes.
Vingt ans. Presque deux décennies de non existence couplée au froid mordant et aseptisé des cuves cryogéniques. Il parait que l’on sort du centre dans le même état d’esprit qu’à notre arrivée. Pour autant, ne m'étais-je pas sentie aussi perdue que délivrée lorsque l'implacable centre de cryogénie m'avait recrachée dans le smog froid et humide du secteur Marran ?
La pluie battait cette nuit-là, forçant les clochards à se trouver un abri de fortune avec quelques planches et taules dans leurs bidonvilles crasseux. Les fouilleurs, trempés, s’obstinaient à chercher leurs trésors malgré l’eau qui ruisselait sur leurs vêtements et dans les trous qu’ils creusaient. Le gris, ambiant et familier, côtoyait les multiples ilots de lumières et les néons chatoyants des corporations. Une première inspiration, le smog brûlait ma gorge et aucun masque ou respirateur dans mon sac. Ce devrait être le genre de choses auxquelles on pense avant d'aller en cryogénie au cas où on en ressort un jour : un respirateur et des vêtements chauds. J'en avais au moins un sur les deux et rabattait déjà le col de mon manteau contre ma nuque dénudée.
A l'abri des gouttes acides, devant un hall d'immeuble à moitié délabré, j'étais la spectatrice discrète d'un instant de vie des passants. La ville avait beau être la même, tout avait changé. Et moi la première. J'étais désormais une anonyme à la vie aussi fade que pitoyable. Galvanisée par la perspective de faire un retour aussi discret que mon départ, j'étais une oubliée parmi d’autres qui se tapissait dans l’ombre des ruelles peuplées d'âmes en perdition, voguant d'un point à l'autre dans des schémas stochastiques. Un individu qui ne fera plus retourner un quelconque visage à son passage.
Lorsque le sifflement depuis mes poumons fut trop douloureux, j'activais mon pas pour retrouver mon chez moi de toujours. Étrangement, tout était en place malgré les nombreuses intrusions détectées. Sur mon communicateur, quelques messages, tous plus inutiles les uns que les autres. Tous, sauf un dont je mettrai quelques jours avant d'oser l'ouvrir.
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Après vingt ans volontairement piégée dans le froid, deux questions émergèrent : n'avais-je donc manqué à personne ? Avais-je encore quelqu'un à qui annoncer mon retour ?
La pluie battait cette nuit-là, forçant les clochards à se trouver un abri de fortune avec quelques planches et taules dans leurs bidonvilles crasseux. Les fouilleurs, trempés, s’obstinaient à chercher leurs trésors malgré l’eau qui ruisselait sur leurs vêtements et dans les trous qu’ils creusaient. Le gris, ambiant et familier, côtoyait les multiples ilots de lumières et les néons chatoyants des corporations. Une première inspiration, le smog brûlait ma gorge et aucun masque ou respirateur dans mon sac. Ce devrait être le genre de choses auxquelles on pense avant d'aller en cryogénie au cas où on en ressort un jour : un respirateur et des vêtements chauds. J'en avais au moins un sur les deux et rabattait déjà le col de mon manteau contre ma nuque dénudée.
A l'abri des gouttes acides, devant un hall d'immeuble à moitié délabré, j'étais la spectatrice discrète d'un instant de vie des passants. La ville avait beau être la même, tout avait changé. Et moi la première. J'étais désormais une anonyme à la vie aussi fade que pitoyable. Galvanisée par la perspective de faire un retour aussi discret que mon départ, j'étais une oubliée parmi d’autres qui se tapissait dans l’ombre des ruelles peuplées d'âmes en perdition, voguant d'un point à l'autre dans des schémas stochastiques. Un individu qui ne fera plus retourner un quelconque visage à son passage.
Lorsque le sifflement depuis mes poumons fut trop douloureux, j'activais mon pas pour retrouver mon chez moi de toujours. Étrangement, tout était en place malgré les nombreuses intrusions détectées. Sur mon communicateur, quelques messages, tous plus inutiles les uns que les autres. Tous, sauf un dont je mettrai quelques jours avant d'oser l'ouvrir.
____1 message(s) en attente.____
_____ « Vale, je rentre. »____
_______Nouveau message_______
________ Cible :│_______
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Après vingt ans volontairement piégée dans le froid, deux questions émergèrent : n'avais-je donc manqué à personne ? Avais-je encore quelqu'un à qui annoncer mon retour ?
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Informations sur l'article
« Vivre c'est vieillir, rien de plus. »
07 Janvier 2017
1175√
10☆
2◊
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◊ Commentaires
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Yuh~54145 (61☆) Le 08 Janvier 2017
Jolie style d'écriture. -
Flaxia~51662 (160☆) Le 10 Janvier 2017
Merci m'sieur !