EDC de Faustine~48840

L'histoire que je m'en vais vous conter commence ici, à DreadCast. Inutile de vous préciser l'ambiance des rues, des bars, l'humeur des DreadCastiens ; vous la connaissez aussi bien que moi...
Toutefois, je m'en vais différer de cette version.
Dans mon récit, aucun personnage n'est inspiré de l'un d'entre vous. Si vous vous assimilez à cette personne, voyez-m'en désolée, c'est simplement que j'ignorais votre histoire.
De même, aucun caractère ni physique n'est inspiré de ceux que j'ai pu croiser... Toutefois, étant donné la diversité des peuples et cultures présentes à DreadCast, il n'est pas impossible que vous vous y identifiez, au quel cas, je m'en excuse également, ne pouvant tout voir et tout savoir.

L'histoire commence sombrement, dans un bar. Mais pas n'importe quel bar. Un bar sombre, noir, où une ambiance haineuse règne. Cette atmosphère est étouffante, et oppressante : les personnes accoudées au comptoir le semblent autant... Même la jeune dame qui danse sur le comptoir parraît impactée par cet environnement hostile. Cette dernière, au visage angélique parsemé de tâches de son, défini par de longues oreilles pointues, partiellement recouvertes de mèches incandescentes, n'est pas heureuse. La beauté de sa danse ne nous fait pas oublier l'absence de sourire sur son visage... Elle a beau danser, comme une déesse diront certains, elle s'imagine une autre vie... Une vie où, une fois la danse finie, elle n'aurait pas besoin de devenir l'esclave d'un de ces jeunes mâles la regardant comme un morceau de chair alléchant. Une vie où elle pourrait faire ce qu'elle veut, quand elle veut, où elle veut.

Mais sa vie n'est pas comme cela. Peu après son arrivée en ville, on l'avait doucement guidé vers le Sud de la ville, les quartiers les plus sombres du Secteur. Rien ne nous garantissait ce qu'il pouvait s'y passer, pas plus qu'on pouvait garantir la sécurité de nos poches. L'homme qui l'avait récupéré semblait avoir la quarantaine, un borsalino fixé sur le front, une sulfateuse à portée de main. Les traits tirés par une fatigue et un ennui facilement observables, il l'avait trainé dans un bar, underground, qu'il semblait diriger. Après quelques minutes de discussions sur le salaire, l'ambiance et l'environnement, il lui avait dit, sans nulle gêne :

"- Tu t'sens à te vendre ?"

Elle n'avait pas compris de suite. Il avait presque dû lui faire un dessin, tout en fumant un cigare. Quand elle eût compris, elle refusa de suite. Quand il lui décrivit le salaire, elle sembla hésiter. Quand il dit :

"- Et y'a des primes pour chaque passe. Quinze mille crédits par passe."

Elle n'a pas hésité longtemps, se disant que pour ses débuts, ça pourrait être sympathique d'avoir rapidement beaucoup d'argent. Elle le regretta assez vite.