EDC de EveR~4918

Cette arme, ces silences… cette union peut être la pire et la meilleure des choses. Elle aliène ou combat, suscite vocations, ouvre aussi bien les portes de la conscience que celle de l’égo; quelles que soient les incitations, elle laissera l’illusion d’un libre arbitre que vous ne possédez de toute façon pas... Plus.
Acteurs ou auteurs argumentent avec succès très relatif que la connaissance du danger, et même sa conscience, permettent de l'appréhender voire d'annihiler les risques. Je me contenterai de dire:
Dominus casum sentit… les risques incombent au maître

Et la seule question laquelle vous devez répondre est :

Et le maître est-ce bien... Vous ?

L’acte le plus contestable reste celui qui ira à l’encontre même de ce que vous êtes, laissera une légère amertume au coin de vos lèvres et une indicible pression dont vous ne parviendrez pas toujours à connaître l’origine, ni les moyens pour déjouer ce mal être.
Parce que peu importe la contrainte, quels qu’en soit sa nature, ou vos motivations les plus profondes, votre force ou votre faiblesse viendra un moment où, cette arme braquée contre vous, il vous faudra faire un choix :
En prendre la crosse et la charger d’un peu de vous, ou... en embrasser le canon dans la plus grande des voluptés et lui proposer de tirer.

Dans le barillet, deux balles à plus ou moins longue portée et dont la nature vous échappe encore sur les dégâts qu’elles pourront faire. La première limitant vos choix, la seconde vous laissant cette impression de libre-choix.
Ne vous leurrez pas, si vous pensez être son égal ou son supérieur, vous n’êtes en fait que son esclave, simplement soumis à des idéaux qui ne sont plus les vôtres mais en gardent le masque.
Quoi que vous puissiez choisir vous perdrez, et la perte ira au-delà de ce que vous pouvez imaginer.

Vous êtes donc libre… et cette notion de liberté que vous chérissez est juste utopique et détournée.
Liberté, liberté chérie… En connaissez-vous simplement le sens ?
Qu’en reste-t-il lorsque les choix qui se posent à vous dépendent d’un libre arbitre faussé dont vous n’avez même pas conscience et que le choix offert n’en est pas un que vous auriez fait naturellement ? Vous rationaliserez votre choix... Sans doute avec le plus grand mal.
L’exercice est parfois difficile et vous forcera à créer un lien improbable entre ce que vous êtes et l’arme que vous aviez en face de vous.
Libre ou soumis, manipulé ou engagé ? La frontière est ténue.

Vous êtes engagé… l'engagement repose sur vos actes et la déloyauté serait de confondre acte et... Acteur. Votre investissement est honorable et le but abstrait, improbable et lorsque vous ne vous êtes pas posé de limite, vous jouez les équilibristes au bord d’une falaise, à deux doigts de sombrer.
Jusqu’à ce que votre conscience se rappelle à vous ou qu’une main se tende avec plus ou moins de violence selon votre degré d’esclavage.

Il suffira sans doute de peu : Cette main tendue, ce mot, ce lien qui se forme et prend de votre passé pour vous faire regarder en face votre avenir, une question qui vous paraitra anodine, un soupire, une lèvre bleutée par la morsure occasionnée de ne savoir si elle saura vous libérer.

"Ma... Dame, sauras-tu revenir sur tes décisions ? Comprendre que seul ton chemin importe alors qu’un autre se trace sur le sifflement de la tentation ?
Te libérer de tes chaines sera sans doute moins douloureux que de le laisser pointer son arme sur toi avec la plus grande tendresse."

Quelle est ta plus grande Liberté… ?