EDC de EveR~4918

VALE

Prisonniers, écoutez, ressentez bien le silence de l’obscurité, il est rempli de songes, des rêves de tant de personnes qui se réveilleront demain, libérés, avec la crédulité de pouvoir les réaliser. Si je suis derrière des barreaux, combien sont-ils, libres et prisonniers, de leur éternité, de leurs dépendances, de leurs tâches, de leurs reflets dans le miroir ou du souci de pouvoir graver leurs noms dans l’Histoire.

Toi, manipulateur ou manipulé, peut-être simplement aussi obnubilé par tes propres intérêts, tu te réveilles libre chaque matin, libre de rester ou de partir, libre de tuer ou de sacrifier à ta cause le premier Homme que tu croises sur ton chemin, ceux-là même dont tu n’as pas le courage d’attendre l’éveil, libre de refréner leurs espoirs, d’égorger leurs Idéaux, libre de fermer unes à unes les voies de leurs propres vies, libre de tout leur voler, jusqu'à leurs souffles, leurs agonies.


Tu as passé des jours à t'entraîner, te gonfler d’orgueil comme de muscles, laissant tes neurones en libre accès aux plus vils ou salaces mentors, durant lesquels vous n’avez su que mentir, trahir, acheter ce que la grâce ou le travail n’aurait jamais pu vous faire obtenir, alors qu’entre chaque moment la claustration te devient plus insurmontable.
Tu avances sans savoir si c’est toi qui fait ou défait, si tu à tort ou raison, si toi seul bouge alors que le reste te semble immobile, si ce n’est que les heures, les Secteurs qui défilent ou bien l’inverse, comme si ton front posé, collé contre la vitre embuée, te donnait l’impression de vivre, alors que ce n’est que le smog qui te respire.


La vie est aussi faite de moments d’inertie ou de nuits silencieuses, d’arrêts sur le temps ; elle est aussi faite d’actions dont vous ne percevrez jamais ni les profondeurs, ni les Idéaux qui les portent et s’unissent contre vous, vos Ego ; personne ici ne peut, ni ne veut craindre les Narcisses, pas même les apprivoiser.
Je sais, vos têtes sont si vides qu’un rien peut les combler. Pour donner du sens, il faut encore en avoir si ce n’est la volonté, au moins l’intelligence.


De Rebelles contestataires, vos geôles ne désemplissent pas et par-dessus tout vous vous trompez de combat. Il y a toujours quelqu’un de passage, en visite, osant se montrer lors que vous vous terrez derrière ce que vous appelez vos certitudes, bien cachés sous quelques mensonges ou derrières vos propres barreaux.

Le comble c’est que, même en prison, nous sommes bien plus Libres que vous ne le serez jamais. Notre force est à la mesure des illusions que vous pensez nous voir accepter en rats suiveurs de vos Faucheurs.

Que diriez-vous d’avoir au moins cet honneur de sortir de vos tanières, nous pourrions étirer de notre Lame votre dogme et vos peurs, jouer avec votre absurde ?

Vous apprendriez les bruits des âmes et des armes que vous tentez de museler, de cryogéniser. Nous pourrions ainsi vous enseigner les Valeurs Rebelles, de celles jamais atteintes ou par si peu, ces mots que votre imaginaire ne peut concevoir qu’à l’envers.