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Lettre


♪♫ - Dessin de Flavie -

"La patience donne à nos absences,
toute la justesse du poids de nos Rêves."


Restée là, en équilibre je ne sais pas combien de temps, brulant le cri au bord de mes lèvres comme s’il voulait plus de patience encore… jusqu’à sentir la caresse des plumes qui naissent et viennent effleurer la peau de mes bras tendus, mes reins qui se cambrent, au seuil du cri… de celui qui fait trembler les lèvres et laisse la gorge serrée dans un étranglement de mots.

Entre deux, à la frontière d’un vide empli de tant de Vie qui tend sa main vers mon visage, nos regards qui se croisent dans une indicible promesse. Entre une falaise d’immeubles et parois rocheuses, abruptes, escalier en suspens sur lequel je suis restée vacillante jusqu’à l’impulsion ultime. Un souffle plus loin, il suffit d’un pas pour rejoindre cette mer de plumes de ceux qui ont su laisser leur pas les porter vers l’inconnu.

Oser se conjugue mieux au présent et ne supporte aucun futur.

Les ailes déployées s'étirent pour dépasser ces indicibles vœux incendiés de s’être trop rapprochés, ou… pas même espérés. L’air ondulant traverse la mouvance de ma propre mémoire. Temps contre temps, tant contre tant, soupirs contre soupirs, au risque d’aimer se perdre sur le regard humide d'une rêve, dans l’Ombre plus que dans la lumière.

Je ne sais plus la femme passée, je sais la présente : Mortelle imminences parfois, je prends le temps de créer des mondes et des univers, assez de temps pour déployer mes ailes sans oser le moindre mouvement, pour sentir la Vie brûler de langueurs mystérieuses, Obscures, sans doute inconvenables ; où parler ne veut plus rien dire, silences contre silences, Cris contre cris. Les éléments rivalisent d’ingéniosité pour réprimer jusqu’aux silences porteurs de trop de sens. Au bord de la folie avec cette impression que si l'apocalypse devait surgir de ces horizons conjugués, ce ne serait finalement que pour créer.

Mes yeux se ferment sur la déraison de pensées devenues vaines, dérisoires, presque indécentes, où la Passion prend le dessus dans cette chute ou cet envol lors que je n’ai pas encore éprouvé mes ailes. Peu importe si cette mer de plume est moins réelle que le plus indicible rêve : sans fond et sans limite. Peu m’importe.

Rêve ou… meurt, il n’est plus temps des métaphores. Primitifs, originels, écrits ou murmurés, silencés, … entendus ou refusés, ils sont dits malgré tout. Sans doute leur faut-il un espace plus infini pour se poser, plus de flammes ou plus de manque, plus d’absence pour s’embraser.
Les syllabes s’épellent, s’égrainent sans plus trembler, sans larme et sans soupirs ; le chemin de plumes trace celui des étoiles.

J’ai trop mûrit l’absence pour me taire, trop exploré l’Ombre pour l’inventer. Mes bras s’étirent, cherchent le souffle primordial, mes yeux perdus sur l’horizon. L’élan est timide, fébrile, empreint de peurs comme d’absolus. Pas de corde, pas de rappel, plus de parenthèse, tout juste les murs, les plumes, le souffle en des points de suspension.


« Chaque homme renferme en soi un monde à part,
étranger aux lois et aux destinées générales des siècles. »

- François René de Chateaubriand -

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VIII - EmpreinteS
10 Avril 2014
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  • Odul (692☆) Le 10 Avril 2014
    ...
  • Kobal (88☆) Le 10 Avril 2014
    ...
  • Wanderlust (58☆) Le 10 Avril 2014
    'man ...
  • N2CV (82☆) Le 14 Avril 2014
    *sourit en reconnaissant ces 3 points de suspension qui porte dans un écrin de Silence un message qui se lit au delà des mots*

    Enfin tu oses! J'imagine sans peine, au moment du grand saut, le souffle coupé. Puis, une fois l'envol pris, l'inspiration à plein poumon d'un air nouveau...