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RedemptionS
♪♫ - Je veux sentir la douleur et le goût amer
Du sang sur mes lèvres, à nouveau...
« Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s’enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! »
- Baudelaire -
Assise en tailleur, simple envie de retrouver la lenteur des temps. Besoin de réapprendre à respirer, puiser En-vie au plus profond de moi. L’air me semble presque aussi vicié que celui que je respire à travers le masque.
Seule, immobile, je prends la mesure de nos actes, et trace sur ce carnet scintillant les contours sombres tâchés du sang de ces réalités. Mise en stase ponctuelle où quand je ferme les yeux je ne veux que voir ton visage, l’esquisse d’un sourire, me souvenir des saveurs de ton souffle pour oublier celui métallique du sang qui peu à peu vire au pourrissement.
Mes sens ne se dévoilent que dans l'atrophie de mes blessures, dans l'engourdissement de cette épreuve qu’Elle est devenue, dans le souffle de l'agonie lente de nos impulsions, d’une autre Vie que l’on sent partir sans rien pouvoir faire et la mienne que je retiens au nom de promesses silencieuses. Alors je reste assise pour tenter de vivre un peu plus fort. Un peu plus sûrement. Un peu plus loin. Avec la lumière qui se dégage de nos fièvres, de nos étreintes, de nos immortelles évanescences. On m’a dit un jour que seul compte le voyage, je sais maintenant qu’on ne prend conscience de lui qu'au travers de ses escales. La lumière ne se révèle que dans l’Ombre.
Je réalise que nous marchons pieds nus sur les restes d’un monde aux contours tranchants, aux dents acérées. Son mystère ne se dévoile qu’au prix de notre sang et de la peur qui s'insinue à chaque pas de plus. La chair sanglante se rattache aux os désespérément, le souffle n’a de sens que pour empoigner avec précaution la Vie comme la mort qui se traîne, dissimulée dans son Ombre.
Ton souffle me parvient dans la retenue d’une impulsion, presque rédempteur. Avide inspiration pour échapper à l'écrasement, pour défroisser le temps perdu et dévorer celui qui reste, qui m’attend. Je lisse avec obstination les pages d’un carnet gravé de trop de maux, de trop d'espérances, de trop désirs inassouvis, de trop de manques et pas assez de Vie. Chaque instant me semble un interminable crépuscule. Pourtant, quand je ferme les yeux, je ne vois que l’aube et l’horizon.
Dans mon esprit, l’indicible en transparence trace l’éclat d’une étincelle sur la voûte d’un firmament. Le murmure amplifient le pouvoir des mots, dilatent l'âme. La distance n'en finit plus de graver fulgurances. L’Ombre de l'écorce rêve en secret d’une plume, lent cheminement d’un songe soufflé au creux de la paume de ma main, au grès du vent.
Les regards et les gestes comme au ralenti, j’élargis les lisières du manque, la douleur hante mon corps, il est temps d'habiter ma chair et d'ouvrir mes bras la seule réelle Éternité. Le silence souverain, côtoie les hurlements, les cris comme les étendues inertes d’un calme trop pesant, longe le gouffre de mes plus indicibles peurs.
Tout est là, tremble et tente de garder Vie.
" Plus encore que la Vie.
La mort nous tient souvent par des liens subtils. "
- Baudelaire -
Informations sur l'article
VIII - EmpreinteS
05 Avril 2014
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◊ Commentaires
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N2CV (82☆) Le 05 Avril 2014
les escales.. ou prendre le temps de profiter du paysage et de ceux qui marchent à nos côtés...