EDC de Ethayel~30165

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Livres, codes, secrets. Tant de mots peuvent le caractériser. Il m’a appris tant de choses, il parlait peu, écrivait beaucoup.
C’était dans un bar. Il sirotait un verre en écoutant les gens aux alentours qui racontaient leurs romances, leurs soucis, au milieu des ivrognes qui refaisaient le monde en quelques phrases. Assise à proximité, malgré son caractère froid il a su me guider dans un chemin qui est le mien aujourd’hui. Comment oublier ses répliques souvent inattendues qui ne me laissaient d’autre choix que le silence ? Il était le seul qui pouvait ébranler mes propres avis, je me devais de réfléchir à chacun de mes propos.

Yavait-il une autre personne aussi présente que toi ? Tu ne m’appelais même pas par mon prénom, sûrement trop long pour toi. « Etha’ » résonne encore dans ma tête comme un appel d’allégresse, un hommage éternel en ton nom. En ta compagnie j’étais comme un meuble : que je sois en uniforme, en jogging, en sous-vêtements, tu n’as cessé de me voir comme ta « chère Etha’ », animé de cette amitié qui jamais n’a flanché. Te souviens-tu de ce que tu me répétais toujours ? Tu répondais à toutes mes questions, aussi stupides soient-elles.

« Je dois me couper les ongles pour pouvoir utiliser un deck efficacement ?

• Etha… Si tu veux mettre deux années à écrire les commandes principales, c’est toi qui choisis.
• Tu le feras à ma place alors !
• Si tu as des crédits à perdre…
• Ha. Tu as une lime à ongle qui traîne par hasard ? »

As-tu souvenir de ta devise ? Celle qui justifiait chacune de tes réponses à mes questions, même délicates, sur ton passé, ton travail de Cyber-Agent ou sur tes états d’âme.
"Une information n'est ni bonne ni mauvaise, seule l'utilisation que l'on en fait en dépend."
Tu m’accueillais chez toi avec le sourire, même à des heures pas possibles. Je t’ai eu à mon chevet à mon retour d’incarcération chez les rebelles, grand réconfort que de te voir, me tenant pour la première fois la main. De petites attentions qui alimentaient ce lien inoxydable entre nous, prête à tuer pour te protéger, prête à massacrer quiconque te voulait du mal.

Kawa, cafey, qu’importe, ton addiction à cette boisson me faisait tellement rire, tu ne pouvais concilier ton deck sans ce petit remontant. J’ai appris à aimer, tu disais que c’était bon pour la santé, comme une cruche je te croyais. Avec toi j’oubliais tout ce qui pouvait me faire baisser la tête ou faire chuter mon moral. Pour tous ces moments de joie, de bonté… Merci.

Cher Lyak, tu as été celui qui me poussait sur ce chemin du Militarium, petite fille peureuse que j’étais. La ville sans toi était comme cette Matrice que tu arpentais avec ferveur durant tes nuits, tes journées, enfermé dans cette solitude que tu appréciais tant. L’ombre caractérisait mes choix, hésitante, tu as su m’accompagner au quotidien. Tu étais si fort à mes yeux, petit vautour.
Tu es parti trop tôt… Je n’ai pas pu te remplacer, mais ton souvenir reste, tout proche, autour de mon cœur. Tu viens parfois marcher dans mes rêves, illuminant mes nuits trop souvent noires.
Je me revois ce dernier jour avant que tu ne partes, il repasse en boucle dans ma tête…

Je n’ai pas su deviner que tu allais si mal. Je suis si désolée, je n’ai pas pu te retenir, je n’ai pas su trouver les mots qu’il fallait.
Mes larmes continues exprimaient la tristesse, ma reconnaissance n’a été que silence à ce moment là… Ta main sur ma joue était Force, Détermination et Volonté.
« Tu es une femme magnifique Etha, tu as l’avenir devant toi. »
Tes derniers mots avant le grand départ… Celui pour la prison de glace qui te maintient si loin de moi à présent.

Tu me manques tellement…

Etha’.

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