EDC de Ernestine~53704

Le lendemain matin, Ernestine comprit plus clairement ce qu'elle avait fait. Alors qu'elle était sortie éliminer une rivale et donc sauver son couple, D... avait pris fait et cause pour H... et la rejetait. Elle était anéantie. Elle lui en voulait de l'avoir trompée, mais elle s'en voulait aussi de n'avoir pas su éviter la catastrophe. La lettre de rupture ne tarda pas à arriver et c'est dans un état proche de l'inconscience qu'Ernestine fit ses heures de bureau.

En fin d'après-midi, n'y tenant plus, elle lui écrivit un message. Elle ne pouvait vivre sans lui. Elle s'en rendait bien compte ! Elle lui avait déjà pardonné son infidélité et le suppliait à genoux de lui pardonner son accès de violence. Elle l'aimait à la folie et lui pardonnait toutes ses infidélités à venir pourvu qu'il lui revienne et qu'elle n'en sache rien. Surtout, il devait voir dans l'agression qu'elle avait commise non pas une rébellion contre lui mais une magnifique preuve d'amour : elle était prête à tuer pour lui ! Finalement, elle le priait de la reprendre avec lui et acceptait d'avance toutes ses conditions.

Le soir, l'histoire prit une dimension qui dépassa totalement notre pauvre Ernestine. Elle appartenait à SMI et H... à Armacham : les Institutions s'en mêlèrent. Sue, la Directrice Générale de la banque où elle travaillait, alla rencontrer D... pour le convaincre d'enterrer la hache de guerre, puis elle eut à l'E Ion une sérieuse discussion avec Ernestine qui devait oublier cette histoire car D... était un homme à femmes. Encore très amoureuse, elle n'était pourtant pas prête à écouter ce genre de discours et Sue eut fort à faire. Finalement, son autorité eut raison des dernières réticences d'Ernestine qui dut lui promettre que plus jamais elle ne chercherait à le revoir ni ne répondrait à ses messages. Un peu plus tard, c'est Agramf, chargé de la sécurité du personnel d'Armacham, qui exerça une amicale pression sur elle pour qu'elle laisse H... en paix. Le message n'était pas hostile en soi mais il venait d'un Troll aguerri et surtout dépositaire d'une certaine forme d'autorité naturelle qu'Ernestine ne percevait que trop. Elle lui assura que H... n'avait rien à craindre d'elle.

Le lendemain, Ernestine se sentait mieux, comme si elle commençait à se libérer de l'emprise de D... Pourtant, les choses empirèrent : après SMI, après Armacham, c'est l'armée qui s'en mêla. Ernestine avait besoin de voir D... une dernière fois pour lui dire en face ce qu'elle pensait. Après le travail, elle se rendit au Paradise, entra, vit D... derrière le comptoir et lui cria : "Salaud !", puis ressortit et se dirigea vers le site de fouilles proche du militarium. Elle fut rattrapée par le Gobelin qu'elle connaissait et un militaire qui lui demandèrent pourquoi elle fuyait. A la vue de l'uniforme, elle sentit ses forces l'abandonner et, ses jambes ne la portant plus, dut s'asseoir. Elle répondit qu'elle ne fuyait pas, mais s'en allait. Le soldat lui ordonna de s'expliquer sur son comportement. Elle ne pouvait pas refuser de répondre à un représentant de l'autorité et se sentait en même temps incapable de raconter toute son histoire devant un uniforme qui la paralysait.

Un deuxième uniforme apparut alors, plus grand, plus ... monstrueux. Pire, elle reconnaissait dans son trouble la créature qui le portait : c'était cette Trollesse qui accompagnait H... le soir où elle l'avait agressée. Sentant peut-être l'inconfort du lieu, le premier militaire proposa de l'écouter dans un bar et l'aida à se relever. Elle se dirigea donc vers l'Embuscade escortée des deux soldats. Le bar était fermé, il n'y aurait personne, elle sentit clairement qu'elle était tombée dans un traquenard. Elle entra et s'assit au comptoir entre les deux militaires. Détournant leur attention, elle réussit à envoyer rapidement un "Au secours !" à sa DG qui lui répondit aussitôt : "Je vous envoie la sécu." Dans la minute, M. Gecko entra à l'Embuscade, suivi de peu par plusieurs autres membres du service de sécurité de SMI. S'ensuivit une discussion fort peu courtoise entre les deux parties. M. Gecko suggéra à Ernestine de sortir, ce qu'elle fit sans demander son reste et elle se rendit à l'E Ion où elle attendit les nouvelles dans l'angoisse.

Le lendemain, Ernestine fut agressée et ne dut la vie sauve qu'à l'intervention de micke, un Troll qu'elle croisait parfois. Pour le remercier, elle l'invita le jour suivant à dîner à l'endroit de son choix. Micke choisit le Paradise. A l'heure dite, elle s'y rendit. Micke n'était pas arrivé, mais D... était bien là comme à son habitude. Ernestine s'installa dos au comptoir et compta les minutes. D... s'approcha dans son dos et lui dit que H... l'avait quitté. Elle répondit qu'elle n'était pas là pour lui et qu'il devait la laisser, ce qu'il fit. OuAc-2 s'approcha à son tour et lui demanda si elle était encore amoureuse, puis lui dit que D... l'embrassait et qu'il voulait la voir. Ce discours lui était un supplice. D... se servait manifestement de ce Gobelin pour entrer en contact avec elle, mais pourquoi ne le faisait-il pas directement ? Elle enfreignit l'interdiction de Sue et lui envoya un message où elle le conjurait de l'appeler s'il voulait lui parler.

La réponse arriva le lendemain matin. D... lui donnait rendez-vous au Paradise. Ernestine s'y rendit sans hésiter. Ils s'installèrent au comptoir. Ils étaient seuls, jusqu'à ce qu'arrive Shadows, le militaire qui lui avait fait si peur à l'Embuscade. Ils discutèrent néanmoins. La conversation fut troublante : D... lui expliquait qu'il n'était plus avec H... mais qu'il ne voulait pas s'engager avec elle. Elle ne comprenait pas : pourquoi lui donner un rendez-vous s'il ne voulait pas la reprendre ? Finalement, elle se leva et D... l'embrassa. Ernestine explosa : pourquoi l'embrassait-il s'il ne voulait pas d'elle ? Pourquoi jouait-il ainsi avec ses sentiments ? Le militaire dut s'interposer et elle rentra chez elle. Sur le chemin, son com vibra : D... disait qu'il l'aimait et voulait bien la reprendre même s'il craignait ce que les gens diraient. Elle l'avait enfin reconquis !

Le parfait amour ne dura pas. Le lendemain, D... la prévint qu'ils auraient une discussion sérieuse le soir-même. Ernestine s'inquiéta et lui rappela qu'elle acceptait d'avance toutes ses conditions pourvu qu'il la garde. Quand elle fut dégagée de toutes ses obligations (c'était le soir de la prière de SMI à la Domus), elle se rendit à la maison où elle se jeta aux pieds de D... Celui-ci se montra assez froid. Il expliqua qu'il était un vieil elfe, qu'il avait connu de nombreuses femmes avant elle, avait souffert de l'amour et décidé de reprendre sa liberté, cette liberté qu'il plaçait au-dessus de tout. Ernestine le supplia de ne pas la quitter, lui assurant qu'elle ne le priverait pas de cette liberté qu'il chérissait tant. Il lui répondit qu'il ne la quitterait pas ... tout de suite. Ernestine fronça les sourcils : elle ne comprenait pas ! La quittait-il ou la gardait-il ? D... s'expliqua : il désirait la quitter ... "petit à petit". Elle sentit la colère monter en elle et lui répliqua : "Non, D... !" Il s'interrompit. Elle se leva et poursuivit : "Tu ne peux pas faire cela, D... Cela ne se fait pas. Soit tu me quittes, soit tu me gardes, mais tu ne fais pas les deux, tu ne me gardes pas en me quittant peu à peu, car je vais devenir folle !" D... se leva et alla chercher ses affaires. Ernestine se dirigea vers l'entrée pour l'y attendre. Il vint vers elle et lui dit : "Si tu veux, je peux rester ce soir." Elle sortit son épée et lui répondit : "Dehors !"

Cruche, peut-être ! Potiche ? Certainement pas !