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EDC de Electron~41435

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Cacher

La gueule de victime.

Pourtant, j'avais pas l'impression.
Mais faut croire que si. J'ai une gueule de victime.
On peut pas dire que le destin m'a à la botte depuis que j'ai débarqué. Pourtant, c'était sympa, l'arrivée à la Jésus.
"Vous savez pas comment je suis arrivé ici. Mais maintenant que j'y suis..."
Reste à pas se faire crucifier. C'est mal parti, ces salauds de Romains y mettent du leur.
Et vas-y que je te tire dessus au bout de deux jours, et que je te tabasse en te laissant pour mort au bout de quatre.
Dernière invention en date, puisqu'on arrive pas à le tuer, poussons-le au suicide !
Ouaip, c'est la seule explication valable que je trouve à ma situation merdique. Je sais, je n'ai pas à me plaindre.
Mais j'm'en fous, j'suis chez moi, j'me plains si j'veux !!
.... Au bar.

Elle a le chic pour me laisser en plan. Je commence à m'y faire. C'est pas grave, ça fait son charme...
Elle ne se prend pas la tête pour des futilités, elle ne s'arrête pas aux codes sociaux, puisqu'elle ne les connait pas.
Elle me vexe à chaque fois qu'elle tape juste, et étrangement, ça lui arrive souvent.
... J'crois qu'elle me fait craquer.
Hum. Mais elle m'a quand même encore laissé en plan.
Elle n'a pas encore dû voir que j'étais pas très sociable, sinon elle ne m'aurait pas laissé là avec son amie tout juste arrivée.
"Faites connaissance !"
Quel humour, ma chère Miss.
Quand elle finit par réapparaître, elle a la délicatesse de me dire que j'ai mon air chiant. Avec sa délicieuse douceur de tank anti-char en territoire ennemi.
Sortons.

Parce que dehors, c'est moins oppressant pour le pauvre Cyborg qui a finalement moins d'humanité qu'il ne le pensait.
Et puis, une balade au clair de brume, c'est tellement romantique. Si encore elle avait le sens du romantisme....
Elle me montre le cratère. Ce drôle de trou qui délie étrangement les langues et engage des conversations des plus intéressantes. Non, ça ne vous fait pas ça, à vous ? Ah. Étrange, ma foi.
Nous parlons, sortons pour la première fois du protocole, des discussions de collègues à collègues. Je la trouve mignonne, avec sa maladresse dont elle n'a pas conscience. C'est attendrissant.
Nan j'suis pas en train de tomber amoureux. Déconnez pas, bordel.
Dehors, on plaisante. On papote. Je me sens moins morose qu'aux milieu de tous ces inconnus. Sauf que dehors, y'a des abrutis pour te faire les poches en plein milieu de phrase. Et qui sont assez sur de leur camouflage pour te le susurrer à l'oreille... Il a raison, ce con. Je l'entends mais je le vois pas pour autant.
Alors on met les voiles aux pas de charge, au plus proche endroit digicodé que je connaisse : mon appart.
"Viens !"
Je la tutoie pour la première fois sans y prendre garde, le principal c'est qu'elle me suive.
Chez toi, chez moi... Chez nous, quoi !

Enfin, surtout chez moi... Le petit chez-moi miteux qui me coûte trois fois rien.
Welcome, Miss.
La discussion peine à repartir, d'autant que l'idiot du village fait le mariole derrière la porte... D'un sens, je devrais le remercier, la soirée a été précipitée, d'une certaine manière.
Un combat totalement inégal dans le salon et me voilà allongé au sol, avec la petite créature de chair et de câble dans les bras. Ou en tout cas, sous mon bras valide.
J'fais pas le malin, franchement. L'impression d'avoir un mirage entre les pattes, prêt à s'effacer au moindre souffle de travers.
Pourtant non... Elle reste là, curieuse de tout, taquine, presque -qui sait ?- en confiance. Et mes doigts qui frôlent timidement la synthé-peau de ce petit chaton qui se tortille en quête de caresses.
Et vous savez quoi ? C'est moi qui ai soufflé sur le mirage. Et oui. Un peu forcé peut-être, je dois avouer...
Parce que oui, c'est au moment où je commence à me demander quel goût peuvent avoir des lèvres androïdales qu'elle me sort, innocente, qu'elle a une coloc'. Enfin, une compagne en fait.
"Ha."
Dégage gamin, la demoiselle a déjà trouvé son alambic à câlins.
La soirée qui ne prévoyait déjà pas d'être torride, refroidit sensiblement... Faut expliquer à la Miss pourquoi elle n'a pas à recevoir la tendresse d'un autre que sa compagne.
Bordel, j'pourrais être immoral et ne rien dire, mais non ! Faut que je l'ouvre pour la convaincre de sortir du nid que mes bras avaient formé autour du petit oiseau.
Mais quel con !!
Fin de soirée, elle est allongée sur mon canapé...
... Moi, je suis assis par terre contre le mur. Con et galant.
Bonne nuit, Miss.
La cerise.

Le gâteau était déjà conséquent. Une jolie succession de bourdes, de pas-de-bol, de couches de crème écœurante et de petites roses en sucre édulcoré au cyanure.
Au réveil, j'ai pu goûter la cerise.
On était entré dans mon appart pour me voler ma seule chemise de rechange et un paquet de gâteaux.
Poussons-le au suicide.
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Non utilisable IG, blablabla.

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Pensées Passantes
16 Juin 2013
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