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EDC de Elea~1433

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D'où viens tu ?

D'où viens tu ?
Je sais aimer.
J'aime sentir ton coeur battre contre le mien, la chaleur de ton corps animé.
Un enlacement, une embrassade. Nulle autre créature sur cette planète ne peut se targuer d'être aussi intime avec Elle. Sa présence à ses cotés, dans les sombres nuits glacées balayées par les vents smogiens, était nécessaire. Elle ne pouvait s'en défaire, tant Elle lui était redevable.
Après tout, qui aurait cru qu'Elle deviendrait plus Humaine en refusant la compagnie d'Humains ?
Il rayonnait du bonheur de son amie, la consolait quand Elle était triste. Il était doué d'empathie derrière son pelage roux grisonnant. Mais par dessus tout, il est le seul être capable de faire fondre le fer, et de forger de nouvelles armes.
Il y a souvent un animal dans l'ombre des dirigeants.
Cette histoire nous mène il y a de cela plus de 30 ans, époque reculée où la Dame de fer n'était pas vu ainsi. Elle côtoyait certes les sphères politiques en dirigeant le DCN, mais cela en restait là, et son influence était plus que limité.
Mais si cette période marque le temps de son apprentissage, elle marquera aussi le début d'une nouvelle vie, un simple événement qui aura eu des conséquences majeures insoupçonnés sur la suite de son histoire, et par extension l'Histoire.
Que serai-je sans cette rencontre ?
Sans doute une vie à l'encontre. 
Il y a 30 ans..
« On en est où de l'article sur la MVEI ? »
Le journaliste balbutiait des mots incompréhensibles, comme s'il venait de tiquer qu'il avait oublier quelque chose de très important. Son visage se lisait comme un livre ouvert, et son expression ne laisser aucun doute. Elle le fit sortir, passablement énervée. C'était l'article phare de la seconde édition, et Elle ne comptait pas passer à coter. Elle prit sa tablette et ses clés, et pressa la marche, le temps jouait contre elle.
Je suis entourée d'incapables
Désagréable, inacceptable, inconcevable !
La visite commença. Chacune des étapes était expliquée fidèlement sur les notes prises à l'issue des rejets de la logorrhée verbale du guide, qui expliquait de A à Z comment les écureuils arrivaient dans nos assiettes. La mécanique était immorale, mais tellement nécessaire à la survie qu'on ne pouvait qu’acquiescer en silence. Les géniteurs primordiaux étaient des écureuils particuliers. Ils étaient plus grands, plus forts, et surtout, ils étaient génétiquement modifiés, et possédaient une puce APM. Les portées atteignaient des dizaines d'individus, qui subiront le sort que tout le monde connait.
La fin de la visite approchait. Elle fut éprouvante, tant par sa longueur que par la quantité d'informations intéressantes à retenir, et il allait être possible de goutter des échantillons de nouveaux produits. Elle était un peu restait en retrait, continuant de noter frénétiquement les moindres détails de cette organisation bien huilée.
« Squiiiiick. »
Frayeur. Que se passait-il ?
Des bruits de claquement de bottes, un écureuil semblait vouloir se faire la malle. Il apparu au loin dans le couloir, lui. Il couru autant que son petit corps le permettait, bien plus véloce que les deux porte-couteaux qui le poursuivait.
Horreur. Allait-Elle se faire manger toute crue ?
L'animal approchait, Elle eut le réflexe de mettre ses mains sur son visage, craignant l'attaque. Elle était tiraillée par la peur, son coeur battait la chamade.
Les deux hommes s’arrêtèrent, et un long silence s'en suivit. Elle ouvrit les yeux.
L'animal se frottait aux pieds de la jeune femme. Distinctement, on voyait qu'il souffrait, la patte avant gauche semblant en très mauvaise état. Il semblait étourdi, il était blessé de partout, il n'en aurait plus pour très longtemps.
« Protocole 42, écureuil défectueux. Équation résolue, résultat, élimination. Identification Elea Marsarra, Déléguée Impériale. En attente. »
Ces androïdes étaient plus vrais que nature, mais le langage trahissait bien vite leurs conditions. Son regard se porta alors vers ce qui caressait/griffait/scarifiait ses jambes.
« Je m'en occupe. »
Le temps n'a jamais paru aussi long.
La spécialisation vétérinaire n'était pas très rependue à l'époque, disons même qu'elle était véritablement absente. Que faire ? L'écureuil agonisait, niché dans le sac de la jeune femme. Quoi de mieux pour sauver une entité biologiste qu'un.. mécanicien ?
Elle détestait ces gens. Là où beaucoup cherchaient à s'augmenter, elle s'y refusait, considérant que s'était une insulte à la race humaine, qui devait se contenter de ce qu'elle avait. Mais de façon pragmatique, Elle se disait que ce n'était pas pour Elle, mais pour lui.
Aucun rendez vous, un simple ordre.
« Ça va vous coûter cher. »
Quatre heures, pas une de moins, que l'expert revint près d'Elle, la mine déconfite, le ton empreint d'une certaine tristesse.
« J'ai fais tout ce que j'ai pu Lady.. mais.. »
Le sol s'effondra à ses pieds, tombant dans le vide le plus sombre, absent de toute vie. Son regard était perdu, fixant un point de l'horizon, aucune réaction ne se dégageait plus, Elle était comme morte cérébralement.
« Je plaisante, il se porte à merveille. »
PAF. Il l'aura bien cherché celle là. La joue droite rougissante, il alla chercher la bestiole. L'écureuil ne tenait plus en place, comme ci on lui avait insufflé une nouvelle vie. Il avait été doté d'un nouveau coeur, ses reins furent remplacés par un système de filtrage, sa patte gauche avant a été remplacée, et des implants cérébraux furent posés. Il sauta sur sa bienfaitrice.
Lorsqu'Elle le réceptionna, Elle le porta à bout de bras vers le ciel.
« Squiiiiick. »
« Tu te nommeras Squiky ! »
« Squick... ? »
« Squilly ? »
« Squiiiiick ! »
Il comprenait.
« Cela vous fera 150.000 crédits. »
Depuis, ils n'ont jamais été séparés.
Il est surement aujourd'hui l'être qui sait le plus de chose sur la Dame de fer, tout cela sans un seul mot en 30 ans. Plus efficace que tout le SRI réuni depuis sa création il faut croire.
Je suis ton ami.
Pour la vie.
Inséparables.

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