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L'appartement

Quand il s'était réveillé, il avait erré dans la ville, étonné des changements de celle ci, cette ville qu'il connaissait si bien, et qui lui était étrangère, comme absorbée dans un globe d'obscurité. Il ne reconnaissait pas même les rues.
Il avait cherché ses amis, ses anciens patrons, sans rien trouver d'abord. Puis c'est les archives de l'AITL qui l'avaient renseigné, tous étaient morts à présent, perdus à jamais : erreur de codage de clones, accidents matériels, refus de se faire cloner, tous jusqu'au dernier, réunis une dernière fois sur cette longue liste.
En parcourant ses affaires : un deck antédiluvien, quelques capsules nutritives, un dessin, qu'il avait longtemps contemplé, glissant contre le mur jusqu'à reposer sur le sol, sans bien s'en rendre compte. Une petite plaque de métal, probablement originaire d'un deck cassé, gravée au laser : quelques lignes de fuite, un appartement, son appartement et une silhouette penchée sur un deck, le vautour se reconnait, frissonne un peu. Au bas de la plaque, il lit "Bonne journée. S."
Il se met en quête ; parcourt la ville, cherche désespérément son appartement, ce qui reste de lui, à part ce vieux deck usé. Il consulte l'annuaire et finit par retrouver la trace de son passé, sa propre trace ; le signe où il pourrait se voir enfin, Avenue de l'Ether, Secteur Rebelle.
Il grimace en découvrant l'adresse, et part au détour des rues, décidé à s'y rendre. Son esprit sait bien la chose impossible etil tait cette voix lucide dans sa tête qui lui hurle vieux fou. Quelques personnes le regardent passer dans la rue, les regards méprisants glissants sur la silhouette maigre qui glisse dans le jour éternellement gris de Dreadcast. L'immense porte barrant l'accès au secteur rebelle finit par se dresser devant lui, et les battants immenses sont comme un grand rire jeté à sa face. Il tombe à genoux, happé subitement dans le sommeil.
Quand il se réveille, il entre dans le bar le plus proche, reprenant ses esprits, pestant contre sa narcolepsie qui elle aussi ricane incapable incapable. De verre en verre, il traverse la nuit, ne sachant que faire. Des militaires à la table voisine parlent du souterrain, et son ivresse l'emporte dans les rêves fous des hackers, des rêves à perdre pied, où il se glisse lentement, recraché dans la rue, jusqu'au Militarium, où il se faufile, essayant de ne pas attirer l'attention sur son ivresse, prétextant de lire son AITL. Arrivé près du sas, il attend, il observe, son AITL toujours en main, et une fois la voix libre, ouvre le sas et se jette au travers.
Il passe tout un jour perdu dans les longs couloirs humides où il erre, terrorisé, ivre d'espoir, avant de se trouver nez à nez avec le l'ouverture tant recherché. Il ouvre grands les yeux, interloqué, avant de marmonner pour lui : évidemment que c'est verrouillé, espèce d'idiot, qu'est ce que tu croyais, imbécile. Un pas feutré glisse sur le sol du couloir, tout près. Il n'a pas même le temps de se retourner qu'il perd conscience.
Le centre de clonage de nouveau, où il ouvre des yeux écarquillés un instant, alors que sa mémoire revient ; la douleur passe, il se détend, il esquisse un sourire, il sait maintenant ce qu'il doit faire, il a une mémoire et un but, il se dit qu'il est redevenu être de conscience, ses longs doigts de vautour s'agitent nerveusement, il sort du bâtiment en trotinnant.
La silhouette disparaît dans le jour, sautillante, au rythme des petits ricanements d'enthousiasme : hinhinhin.

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Futur antérieur
23 Janvier 2013
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