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Ambiance sonore.
Je trouvais important de graver l'état d'esprit de ma poupée à ce moment de sa vie. C'est simple, subjectif et improvisé. ♥ à tous ceux qui permettent de jouer sur des chemins inattendus.
EDC & commentaires HRP, cliquez sur cacher ! Il y a quelques heures à peine, je sentais mon cœur battre la chamade, comme s'il voulait quitter ma poitrine. Dos collé au mur irrégulier des souterrains, je tentais de maîtriser mes halètements en prêtant l'oreille et l'instinct à ce qui m'attendait. L'air était glacial, de mes poumons jusqu'à sa sortie par mes lèvres légèrement gercées. Je jetais un regard à l'angle du couloir et je m'élançais dans la direction opposée. Le bruit de mes pas résonnait dans le couloir. Je l'aurais aimé plus ténu, mais à défaut de savoir où, ils savaient de toute façon que j'étais là. Du sang perle encore de ma lame. J'ai l'habitude, au fond, je sais comment ça se terminera. Dans quelques minutes, soit je me hisserai en Orion, à bout de force; soit je giserai dans mon sang, en écoutant les nombreuses voix qui parlent d'une rédemption à laquelle elles ne comprennent rien ou qui m'insultent vainement.Proie.J'étais descendue en récolte, comme trop souvent, seule et en silence. Je ne le faisais plus pour l'argent ou pour l'énergie. Ni même par conviction, en fait. Ce devait être par habitude. J'avais un vague plaisir à échanger avec ceux d'en face, parfois davantage qu'avec les miens. Les réflexions restaient concises, mais un peu plus profondes que je ne pouvais en avoir le reste du temps. Je crois, en finalité, que j'ai fini par comprendre la part de l'humanité que la Fédération exacerbe. Une part de celle de Marran m'intéresse toujours... Mais je ne me fais plus d'illusions. Ils sont tant à être avides, partout en ville, qu'ils m'apparaissent comme une multitude grouillante de morts marcheurs dont la vie semble être condamnée à la répétition des mêmes banalités stériles. Alors je frapperai, comme on frappe dans l'eau. En étant parfaitement consciente que le danger ne résidait pas dans les éclaboussures, mais dans les remous que je provoquerai immanquablement et qui convoqueraient la vague bleue. Affligeante banalité s'il en était.Désenchantée.Lorsque j'émergeais, tantôt du sas, tantôt du centre de clonage, c'était bien souvent pour affronter la grisaille en couvant la tempête sous mon crâne. Je ne pensais plus aux échecs, ou aux victoires qui n'en étaient pas, toutes égales en fin de compte. Je me retirais dans les quartiers plus calmes, choisissant dans quel bar trop vide me remettre. Je compulsais les communications, recherches et questionnements qui s'amoncelaient dans mes dossiers, tous plus vains les uns que les autres. Et de plus en plus souvent, j'actais un pas de plus dans cette froideur bienveillante qui me caractérisait. Je les couvais d'un regard neutre, pour ne pas montrer toute ma tristesse de les voir s'écharper pour exister à la moindre broutille; pour ne pas laisser transparaître la crainte de voir s'abattre le couperet que nous avions au-dessus de la tête et dont ils n'avaient pas même conscience. Je regardais au sud. Je n'étais plus comme les miens. Y avait-il seulement encore quelqu'un pour me ressembler ? Y avait-il un sens à donner à mes actes ou à ma vie ?Providence.Puis il y avait eu ces brèches... La plus importante, qui m'avait conduite à un singulier pas en avant. Quelques temps plus tard, plus distante que jamais avec mon peuple, je retrouvais le chemin de la sérénité. Ce n'était pas le même chemin, celui-ci était plus peuplé. Il ouvrait d'autres portes, d'autres perspectives. Il m'avait fait prendre en hauteur. J'avais vu les ombres danser, l'étincelle embraser un pan de mon histoire dont je n'avais pas même imaginé les esquisses. J'avais compris quels fruits engendraient ma patience et mon dévouement. La vie revenait, différente... Sans endiguer ce réflexe de réserve. Rassérénée, je m'ouvrais à nouveau; pour faire des rencontres que j'avais pourtant déjà faites. Je m'éveillais, dans des bras chauds au rythme d'un cœur qui me touchait. J'échangeais, à nouveau, des banalités affligeantes avec le tout-venant. Je reprenais cette posture bienveillante, quasi-maternelle. Changée... Et en changement. Je sentais éclore quelque chose de plus puissant et de plus pur en moi. Je regardais vers mon avenir, à nouveau, dans l'expectative.
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07 Mars 2024
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