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Ghost Past Timeline II/x - Lynta
« Lynta, ouvre-moi. » Souffle une ombre dont les néons se décrochent du reste. Il ne s’agit que d’une projection supplémentaire. Un timbre féminin aux notes graves. Le projecteur peine à rendre l’image claire lui donnant une apparence de sceptre qui pose ses doigts sur les capteurs en face de vous. Le système se met alors en branle dans un bruit mécanique atroce. Le couloir tremble sous vos pieds et les lumières suggèrent une crise d’épilepsie. Votre guide de fortune disparaît dans un nuage de poussière ramenant avec elle une odeur âpre de renfermé. L’ouverture n’est que partielle alors que vous vous engouffrez dans un couloir sombre dont quelques ampoules s’allument dans les teintes bleues. Les murs gelés semblent faits de béton nu sans la moindre décoration et quelques câbles apparents. Le bout du chemin s’arrête à un ascenseur là depuis trop longtemps.
Le bruit de la ville disparaît en même temps que vous commencez à descendre. Il se retrouve remplacé par les grincements stridents des poulies rouillées qui menacent de lâcher à tout instant. Une lente agonie vers les entrailles de béton que vous explorez. Quelques mémoires se jouent en boucle. Vous devinez une jeune demoiselle aux cheveux blancs se faire assassiner, quelques enregistrements parlant d’histoire de trahison. Vous devinez aussi cette ombre du début qui s’écroule plusieurs fois comme si cela avait été une habitude. Ce sont des années qui se jouent sous vos yeux. Le théâtre des âmes se faisant subitement arrêter par l’ouverture criarde de la cage de métal vous déposant à l’étage inférieur.
Une bouffée de froid humide prend la gorge dans une odeur de métal et de climatisation mal entretenue. Le monde extérieur n’est plus qu’un souvenir coupé par les épaisses couches de béton de la cathédrale d’acier que vous avez pénétré. Il fait maintenant sous la barre du zéro et seul le ronronnement sourd des serveurs vous parvient. En tendant l’oreille, vous captez des craquements multiples qui longent les murs. L’impression d’être observée par quelque chose qui ne somnole que d’un œil. Des rangées d’armoires multiples les une à côté des autres, leurs diodes clignotent sur un tempo mourant, quelques bruits sourds de ventilation. Une sensation d’écrasement et d’étouffement prend les invités comme la caresse de la mort. Votre seule douceur étant la conviction que le réseau du centre de clonage continue de fonctionner même ici.
Entre les murmures des cloisons se jouent de nouveau quelques souvenirs. Cette femme qui vérifie ses armoires et passe de toute évidence des heures ici voir des jours sans sortir. Elle s’endort même parfois entre eux, ce qui vous laisse le temps d’observer l’avatar de plus près. Une petite chose recroquevillée sur elle-même, mais couverte par une capuche qui ne laisse deviner que ses lèvres percées. Un bruit de respiration rapide et d’un curieux glissement mécanique lorsqu’elle se replie sur elle-même. Vous pouvez deviner de longues serres noires écaillées par endroit alors qu’elle remet la capuche en place. Curieuse créature dégageant une aura aussi malsaine que fragile. L’image disparaît subitement alors qu’une lourde chute vous fait sursauter. Le temps de se retourner pour constater qu’il n’y a rien. Un autre enregistrement ou votre imagination qui commence à paniquer dans ce sarcophage ? Il n’y a plus rien de vivant ici depuis longtemps. Au moins, cela vous permet de découvrir un nouveau petit couloir à la porte défoncée.
En passant celle-ci, vous remarquez que votre communicateur ne capte plus de réseau. Un frisson d’effroi parcourant votre colonne en partant de la nuque. Sans doute l’odeur amère de sueur et de mort qui se dégage de cette petite pièce aux murs grillagés d’alliages divers. Les quelques caméras se focalisent toutes sur vous dans une vibration malsaine. Au centre s’accumule un tas de câbles, consoles et tout ce qu’il faut pour plonger en supposant que cet endroit puisse encore relier la matrice correctement. Un lieu de vie s’y mêlant avec plusieurs réfrigérateurs vides depuis longtemps, des lits, une douche et des vivres périmés. En fouillant, vous trouverez quelques plumes grises sous la poussière. Il y avait de la vie à une époque dans ce qui s’apparente aujourd’hui à un tombeau empli de mémoires se jouant aléatoirement comme bloqué dans le temps.
Un nouveau craquement vous fait sursauter, mais cette fois vous avez le temps de remarquer une forme arachnoïde s’enfuir à toute vitesse pour disparaître dans une trappe du plafond sans même prendre le temps de vous considérez. Un grondement sourd s’ajoutant à l’ambiance alors que l’hologramme du départ s’affiche au centre de la pièce en répétant : « Vous êtes de retour ? Vous êtes de retour ? Vous êtes de retour ? Vous êtes de retour ? » avant de s’éteindre brutalement. Les optiques suivant vos mouvements avec un intérêt qu’on devine hostile. L’émission de lumière diffusant quelques scènes de vie. On devine de nombreuses heures de sexe dont certains laissent difficilement deviner comment les protagonistes peuvent y survivre. Au moins vous pouvez finalement mettre un visage sur l’ersatz du passé lorsqu’elle finit seule à se tenir la tête. Le cul sur une rampe et nu comme l’époque où les nouveaux impériaux n’avaient pas de tenue d’éveil. Un visage aux os saillants, des griffes abîmées et presque plus rien d’humain. Vous aurez tôt fait de penser qu’il s’agit d’un androïde et pourtant il n’en est rien.
Vos réflexions et l’envie d’en apprendre plus s’interrompent par de nouveaux bruits sourds qui se rapprochent. La curieuse créature mécanique s’approche avec d’autres de ses congénères. Ils semblent préserver la mémoire des personnes ayant foulé le sol de ce centre. Leurs hostilités vous repoussant à l’entrée dans une marée d’acier. Peut-être reviendrez-vous un jour explorer les archives d’un temps révolu ou tenter d’en explorer la grille ? À moins que les morts ne doivent rester à tout jamais oubliés.
Il reste tant à raconter.
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