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Petite Fille


À l'aube d'une nuit alanguie, aux cycles où les langues se délient : il est de tous ces instants prêts à revenir lorsqu'ils se pensent effacés par la pluie. Comme des consciences qui ont si peur qu'on les oublie. Que sont ces instants, dans une immensité d'éternité que l'on peine à vivre ? Ces bribes de mémoire qui s'accrochent comme des naufragés aux parois de crânes parfois trop fracassés ?
« Je ne sais pas trop. C'est confus, vous savez. »


Confusion, maîtresse de la déraison.
Et la raison voudrait que cessent ces promesses, qui pensent avoir leur temps par moment. Thème récurrent, éternel effrayant. Déraison en guise de jumelle maléfique soufflerait des vents contraires, pour écrire en lettres de smog qu'elles sont nécessaires. Jurez-vous ? Bien sûr. Si simple, si pur. A tort ou à travers, toutes semblent converger en un point : Néant. Mais dans ce Vide absolu, un Rien brille. Chaque promesse proférée est un morceau qui bat encore, jusqu'à la mort. « Tu es trop bonne pour ce monde. », voilà des mots qui valent bien pour vous aussi, tant cette générosité est inestimable.
Telle une Petite Fille à la furieuse nécessité de tout donner, alors qu'elle fuit l'attention.

« Accepteriez-vous... Une histoire, votre Histoire ? »
« Oui, j'accepte. Si cela vous intéresse toujours. »


Dans le froid de l'Ombre, on discerne mieux la Lumière.
Et Hujan sait que la Lumière fut aveuglante parfois. Des idoles et de l'espoir, en farandole de leur mémoire. S'il était un étendard à brandir, loin de la guerre pour leurs sourires. Alors, lorsque la Lumière s'abat soudainement, elle ne peut s'empêcher de prendre le temps : l'éternité est une fausse idée bien ancrée.
Et de tous ces instants rédigés qu'il a pu donner, qui rappellent à sa mémoire ceux qu'elle admirait, personnalité discernée ressemble à un cadeau que l'on ose jamais ouvrir tout à fait de peur de le briser. Ce vase de cristal que l'on ne touche pas, que l'on voudrait sauvegarder des coups pour qu'une énième éternité ne le raie pas. Des êtres pour lesquels on pourrait donner tous les instants, pour peu que ça leur permette de vivre ce qu'ils souhaitent, de vivre pour eux, enfin.
Telle une Petite Fille qui voudrait tout protéger, sans en avoir jamais les moyens.

« Vous ne devriez trop vous en faire, cela fait partie de la vie...
Si je devais décéder, je tiens à vous faire savoir que je vous estime beaucoup. »

« Je vais pas vous mentir, je préférerai que vous m'estimiez, vivant. »


Mais Damoclès plane toujours sur les Promesses.
Et lorsque l'Epée s'abat, tant d'autres semblent partir en guerre avec elle. L'étau étouffe, et le choc des lames en fait trembler les os d'un écho assourdissant. Là, l'air en suspend, pause de tous les temps, de crainte de gommer tant d'espoir. Et si la chair ne s'efface pas tout à fait, ce qu'elle enveloppe devient diaphane, s'orne de ce voile transparent qui flotte trop loin pour le soulever à présent. La sensation que tous les instants volent en éclat, que les mots osés, que la spontanéité franchie, que les sensibilités aussi vagues qu'égarées appartiennent soudainement à un passé inaccessible. Les plus grands mensonges de Kepler, ce sont ces instants que l'on remet à demain avec assurance, et qui n'existeront pourtant jamais.
Telle une Petite Fille qui voudrait promettre le monde, alors qu'elle n'a que poussière.

« Accepteriez-vous d'être ma cavalière, m'accompagnant pour un événement,
que ce soit hommage, ou le prochain ? »

« Même la plus petite promesse, m'est impossible à tenir. »


Et au-delà, les vérités intemporelles.
Refus catégorique, déni mécanique. Chacun laisse sa marque sur les clones, il aura tracé sur son âme. Grand coeur de temps ancien, c'est dans un écrin qu'est placée l'offrande d'Ailleurs. Si loin, pourtant le pieu si profondément figé était encore là, plongé dans le battant depuis toutes ces années, écharde monumentale. De deux noms, il l'a ôté avec lenteur et humour estampillé à son nom, en découvrant un trou béant. Jusqu'à ce qu'une nouvelle infinité de questions viennent le reboucher momentanément. Peut-on avoir à la fois si mal, et être si terriblement reconnaissante ?
Telle une Petite Fille, qui a oublié qu'elle l'a été.

« En effet, à croire qu'elle descend de la Vérité... »
« Si j'en ai une si infime partie, c'est que vous aviez raison : vous êtes trop bon. »
« Elle se découvre, se réécrit, et s'apprécie. »
« Comme vous. Il fut un temps... »


Il est de tous ces instants,
Qu'elle marque au
Rouge, sans le fer.
Ils s'incrustent d'eux-mêmes dans la chair,
Comme chaque mot, ces deux noms, de Père et de Mère.

À l'aube d'une nuit alanguie, aux cycles où les langues se délient : il est une voix dont le murmure s'enrobe de brume, s'envole entre les bâtiments jusqu'à la Vie, pour ne laisser entendre qu'un « Merci. » qui est si loin encore de rembourser sa dette, sombre incapable à ramener ce qui est cher.


Spoiler (Afficher)
Un certain nombre de RP pêle-mêle, certains datant de plusieurs mois, d'autres plus récents, le tout passé au mixeur des EDC et au prisme de ce pion. Je suis certaine que ça se reconnaîtra au besoin. Dans tous les cas, merci encore pour tout ça.
Et j'en profite, merci à tous ceux qui façonnent toutes sortes de personnages, c'est ainsi que les Histoires s'écrivent, et que d'autres se développent inlassablement. Continuez, surtout.

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Verre brisé
26 Octobre 2021
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