EDC de Eaven
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En attente de conjugaison
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« Remets de la couleur, remets des sourires, remets toi en marche ! »
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Que cette voix est lointaine, habitée de vagues échos de silence. Ça résonne contre les murs qui n'ont même plus de rires gravés dans leurs fondations, contre les fenêtres qui ont préféré apprendre par coeur le bruit de la pluie sur le verre, à défaut d'entendre autre chose. La mémoire humaine est faillible, la sienne peut-être plus encore, et les inflexions de cette voix masculine commencent à se perdre elles aussi dans un couloir sans lumière.
Elle oublie sa voix, la couleur de ses yeux derrière les paupières closes qu'elle prie pourtant de s'ouvrir à nouveau. Elle a connu les départs, la mort irrémédiable, les oublis vers d'autres vies, mais jamais encore ce rien au beau milieu du néant. Parfois, elle se prend à réfléchir où se situe le pire, dans cette salle grise sans couleur, respiration lente et ininterrompue en guise de symphonie de fond.
Je m'étais remise en marche. Mais comment faire maintenant, si tu n'es plus là pour remonter le mécanisme et faire jouer à nouveau la musique ?
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« Ça va aller, Eaven. Y'aura des jours meilleurs. Et d'ici là, on façonnera les nôtres. »
« J'aimerai dormir. Pour pas voir ça. Et me réveiller que quand ce sera terminé... »
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Mais elle ne s'est pas endormie. Ce n'est pas faute de rêver bien souvent que ça aurait été mieux ainsi, cesser de regarder l'horreur qui déroule devant ses yeux. Elle ne s'est pas endormie, non, mais comment aurait-elle pu savoir que la vérité n'était pas si loin ? Le sommeil ne fait que retarder les échéances, de même que le Temps ne guérit plus grand chose à force d’Éternité malmenée.
Que cette voix est lointaine, habitée de vagues échos de silence. Ça résonne contre les murs qui n'ont même plus de rires gravés dans leurs fondations, contre les fenêtres qui ont préféré apprendre par coeur le bruit de la pluie sur le verre, à défaut d'entendre autre chose. La mémoire humaine est faillible, la sienne peut-être plus encore, et les inflexions de cette voix masculine commencent à se perdre elles aussi dans un couloir sans lumière.
Elle oublie sa voix, la couleur de ses yeux derrière les paupières closes qu'elle prie pourtant de s'ouvrir à nouveau. Elle a connu les départs, la mort irrémédiable, les oublis vers d'autres vies, mais jamais encore ce rien au beau milieu du néant. Parfois, elle se prend à réfléchir où se situe le pire, dans cette salle grise sans couleur, respiration lente et ininterrompue en guise de symphonie de fond.
Je m'étais remise en marche. Mais comment faire maintenant, si tu n'es plus là pour remonter le mécanisme et faire jouer à nouveau la musique ?
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« J'aimerai dormir. Pour pas voir ça. Et me réveiller que quand ce sera terminé... »
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Mais elle ne s'est pas endormie. Ce n'est pas faute de rêver bien souvent que ça aurait été mieux ainsi, cesser de regarder l'horreur qui déroule devant ses yeux. Elle ne s'est pas endormie, non, mais comment aurait-elle pu savoir que la vérité n'était pas si loin ? Le sommeil ne fait que retarder les échéances, de même que le Temps ne guérit plus grand chose à force d’Éternité malmenée.
Les yeux grands ouverts sur la chute perpétuelle.
Mieux vaut peut-être que tu ne t'éveilles pas pour voir ça.
Ils ont façonné quelques jours meilleurs, des bribes de mondes moins ternes que le smog qui les englobe. Quelques jours de coloriage en préparation de couleurs ravivées devant un autel, sous Son regard et les leurs. Depuis, elle attend patiemment qu'il revienne avec l'argile de ses rêves, que lui seul peut ramener, pour continuer de façonner d'autres jours encore.
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« Arrête de conjuguer avec tu, je te jure, arrête de conjuguer avec tu. »
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La conjugaison a encore changé, elle s'empêtre avec des pronoms méconnus et mal utilisés. Le Je n'est pas beaucoup plus amusant qu'il est seul, mais à l'intérieur, c'est son seul compagnon d'infortune. Celui qui appelle un Tu un peu trop loin pour entendre, mais qui continue de se nourrir de résonances d'espoirs.
Qu'il est difficile de réapprendre les moindres paroles, de retrouver ses propres mots, de conjuguer autrement en se fichant du temps employé. Pour peu qu'ils n'effacent jamais le futur, proche ou éloigné. Un oui au beau milieu d'un silence solennel n'a jamais valu pourtant de futur plus sûr.
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« On a les pieds sur terre, là, maintenant ? »
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Quelle différence entre le rêve et la réalité, lorsque les mondes coïncident ? Sans mal, un sourire planait sur son visage ce soir là, de la même façon qu'elle volait au-dessus de tout. Quelle différence ? L'on s'éveille des rêves, mais jamais de la réalité. Qui est la même depuis longtemps maintenant, qui tiraille le coeur à force de déchirure perpétuelle que l'on ne suture jamais.
Mais au milieu de ce monde défait, il était là, le vrai sourire. La pièce du puzzle si longtemps cherchée dans les méandres d'une ville fade. Si bien cachée dans le smog. Une guirlande qui recherchait une autre guirlande, sans savoir encore qu'ils ne formaient qu'une. Et c'est là l'image du brun qu'il lui reste : un sourire lumineux éclairé par les promesses de demain.
L'on s'éveille des rêves. Je me réveille, pour te regarder continuer dans ce monde-là. Tu es un rêve ?
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« Comme ça l'prochaine fois t'os'ras rouler d'pelles en public ! »
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Un regard sur la petite pelle arrangée, où ont été installées des roulettes sur le manche. Un livre comblé de quelques écritures diverses. Des morceaux de papier éparpillés sur lesquels trônent des mots. D'un autre temps. Qui ne sont pas les siens, mais les leurs. Qu'elle tâche d'assimiler sans relâche, comme une élève en retard mais à la volonté tenace. Des souvenirs mémorables d'une soirée tant et tant imaginée, vécue une unique fois.
A travers l'union, tous mes clones, toute la fidélité, tout ce qu'il a pu dire : ce fut la dernière fois que je portais mon nom, la première où je portais le tien. Je n'oublierai pas.
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« A quelle personne tu conjugues ? »
« Nous ? »
« Nous. J'ai besoin que tu me reviennes, Eaven. »
.
Ecoute ton propre écho, s'il te plaît. Je ne peux pas apprendre sans professeur, je ne suis pas autodidacte comme les autres. Je pourrais lui dire oui, tant il insiste, et réessayer encore une fois. Ce serait du suicide, la Cité n'est plus celle que j'ai connu, mais tu es le seul à pouvoir me souffler qu'il faut que je sorte enfin des ruines.
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.Nous. J'ai besoin que tu me reviennes.
Tu voulais un autre monde ?
Cette fois, je pars te le chercher.
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La conjugaison a encore changé, elle s'empêtre avec des pronoms méconnus et mal utilisés. Le Je n'est pas beaucoup plus amusant qu'il est seul, mais à l'intérieur, c'est son seul compagnon d'infortune. Celui qui appelle un Tu un peu trop loin pour entendre, mais qui continue de se nourrir de résonances d'espoirs.
Qu'il est difficile de réapprendre les moindres paroles, de retrouver ses propres mots, de conjuguer autrement en se fichant du temps employé. Pour peu qu'ils n'effacent jamais le futur, proche ou éloigné. Un oui au beau milieu d'un silence solennel n'a jamais valu pourtant de futur plus sûr.
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Quelle différence entre le rêve et la réalité, lorsque les mondes coïncident ? Sans mal, un sourire planait sur son visage ce soir là, de la même façon qu'elle volait au-dessus de tout. Quelle différence ? L'on s'éveille des rêves, mais jamais de la réalité. Qui est la même depuis longtemps maintenant, qui tiraille le coeur à force de déchirure perpétuelle que l'on ne suture jamais.
Mais au milieu de ce monde défait, il était là, le vrai sourire. La pièce du puzzle si longtemps cherchée dans les méandres d'une ville fade. Si bien cachée dans le smog. Une guirlande qui recherchait une autre guirlande, sans savoir encore qu'ils ne formaient qu'une. Et c'est là l'image du brun qu'il lui reste : un sourire lumineux éclairé par les promesses de demain.
L'on s'éveille des rêves. Je me réveille, pour te regarder continuer dans ce monde-là. Tu es un rêve ?
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Un regard sur la petite pelle arrangée, où ont été installées des roulettes sur le manche. Un livre comblé de quelques écritures diverses. Des morceaux de papier éparpillés sur lesquels trônent des mots. D'un autre temps. Qui ne sont pas les siens, mais les leurs. Qu'elle tâche d'assimiler sans relâche, comme une élève en retard mais à la volonté tenace. Des souvenirs mémorables d'une soirée tant et tant imaginée, vécue une unique fois.
A travers l'union, tous mes clones, toute la fidélité, tout ce qu'il a pu dire : ce fut la dernière fois que je portais mon nom, la première où je portais le tien. Je n'oublierai pas.
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« Nous ? »
« Nous. J'ai besoin que tu me reviennes, Eaven. »
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Ecoute ton propre écho, s'il te plaît. Je ne peux pas apprendre sans professeur, je ne suis pas autodidacte comme les autres. Je pourrais lui dire oui, tant il insiste, et réessayer encore une fois. Ce serait du suicide, la Cité n'est plus celle que j'ai connu, mais tu es le seul à pouvoir me souffler qu'il faut que je sorte enfin des ruines.
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Tu voulais un autre monde ?
Cette fois, je pars te le chercher.
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Informations sur l'article
Décalcomanie
07 Mai 2018
1066√
23☆
4◊
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◊ Commentaires
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Gaïa~60638 (94☆) Le 08 Mai 2018
Epouse-moi. Et nous nagerons dans une piscine de macarons et de couquiz pour l'éternité ! ♥ -
Kambei~7880 (255☆) Le 10 Mai 2018
Les belles histoires sont relevées de tragédie. Avec le plaisir d'un publique cruel et d'un acteur masochiste, on continue de tirer les fils de ces avatars vers des lendemains aux lignes plus sombres, tant que les aplats sont plus colorés. Merci pour ce texte et les souvenirs qu'il évoque! -
Manerina~6356 (1551☆) Le 17 Mai 2018
J'aime tes écrits.
Il aime tes écrits.
Nous aimons tes écrits.
J'ai oublié quelque chose? Tu!
Tu écris merveilleusement bien. ♥