EDC de Eaven
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Cacher
Couleurs égarées
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------« Tu veux bien faire quelque chose pour moi ? »
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------« Tu veux bien faire quelque chose pour moi ? »
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Qui était-il pour lui poser une question pareille ? Qui pouvait-il être pour ne pas savoir qu'il n'y avait pas d'autres réponses qu'une affirmation pure et simple ? À bien y réfléchir, elle doutait d'avoir un jour su y répondre non. Hocher la tête, sourire, accourir. Un pantin auquel on aurait donné la vie. Tiens tiens. Plus qu'une vie, où "besoin" n'a pas de rime plus profonde que son être. Thallys aurait-elle tatoué sa peau de chacune de ces lettres ? Métaphore de ses gènes, pour combler d'autres gênes à la profondeur similaire.
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------« Bien sûr. »
------« Ok, ferme les yeux, respire. »
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------« Ok, ferme les yeux, respire. »
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Et ça te crispe, ça te crispe d'entendre une demande aussi simple que tes sens refrènent, qui fait tendre tout ton corps comme une ficelle sur laquelle s'apprête à passer les lames d'une paire de ciseaux. Et ça t'étrangle, ça t'étrangle de vouloir hurler la négation, comme un cri du coeur que ton corps force au silence. Et ça te tue, ça te tue d'obéir où tu voudrais fuir, d'acquiescer où tu voudrais reculer, de laisser faire où tu voudrais t'échapper. Mais il n'y a pas de lames, pas de cris, pas d'échappatoire. Simplement des impressions nouées par le ruban de la peur.
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Sa gorge se dénoue, son corps se délasse, comme on le ferait sur la robe de bal d'une poupée. Peut-être s'était-elle toujours trompée, à croire qu'elle était celle que l'on habillait, et non le vêtement lui-même. Nouvelle question. Une poupée, ça ne souffre pas. Ça ne cogne pas contre ses propres souvenirs. Ça n'a pas peur. Alors quand elle sent sa main sur l'arrière de son crâne, quand elle reçoit ce premier contact comme une décharge, elle s'engouffre dans la coquille de chiffon. Ferme les paupières en attendant la sentence qui ne vient pas.
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Sa gorge se dénoue, son corps se délasse, comme on le ferait sur la robe de bal d'une poupée. Peut-être s'était-elle toujours trompée, à croire qu'elle était celle que l'on habillait, et non le vêtement lui-même. Nouvelle question. Une poupée, ça ne souffre pas. Ça ne cogne pas contre ses propres souvenirs. Ça n'a pas peur. Alors quand elle sent sa main sur l'arrière de son crâne, quand elle reçoit ce premier contact comme une décharge, elle s'engouffre dans la coquille de chiffon. Ferme les paupières en attendant la sentence qui ne vient pas.
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Admets la différence.
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Elle serre les poings. À défaut d'admettre, elle ressort la tête de la carapace froissée. Comment, est-ce possible qu'il n'y ait rien ? Rien de plus ? Rien de mal ? Aveu dénudé à sa propre conscience, la surprise n'est cachée qu'un temps incertain. Elle ne peut se soumettre à ce genre d'obéissance selon le tacite contrat de sa conception.
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------« Et maintenant, essaye juste de ne penser à rien. Pendant le plus longtemps possible. »
------« C'est pas une légende, on peut vraiment penser à rien ? »
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------« C'est pas une légende, on peut vraiment penser à rien ? »
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Les mots la rattrapent, s'échappent, dérapent. Pour plonger dans le gouffre qu'elle tente de créer derrière ses paupières. Nager dans un néant sans fond, sans nom. Pardon ? Non. Raies ce mot dans le vocabulaire de l'instant, pour une fois, qu'elle ne gâche pas le calme ambiant.
Malgré ça, Hujan sait ce qu'il lui coûte d'essayer. Accepter de ne penser à rien, ne serait-ce pas au fond accepter de faire partie du vide qu'il lui demande de créer ? Pas juste au fond d'elle, mais qu'elle en fasse partie. Intégrante. Mais mal intégrée. Même sa relation avec le rien est compliquée.
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Malgré ça, Hujan sait ce qu'il lui coûte d'essayer. Accepter de ne penser à rien, ne serait-ce pas au fond accepter de faire partie du vide qu'il lui demande de créer ? Pas juste au fond d'elle, mais qu'elle en fasse partie. Intégrante. Mais mal intégrée. Même sa relation avec le rien est compliquée.
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------« Je t'assure. Tu regardes l'intérieur de tes paupières fermées et tu regardes les petits points de couleur qui vont apparaître. Et tu te laisses emporter. »
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Emporter. Le soin de ses mots suffit à peine. Elle se démène. S'agite dans l'obscurité qu'elle tente de créer, mais qui l'inonde si souvent qu'elle pourrait perdre pied. Dans ce rien, dans ce vide lointain, ça résonne.
Abandonner. Sitôt scellée au milieu des ténèbres, fanée d'avoir cru finir perdue. Elle ordonne les termes comme une chambre emplie de solitude. Personne ne vérifiera jamais. Laissons l'apparence rangée, places comblées, et tant pis si rien n'a la bonne.
Laisser aller. Les choses se compliquent. Braquée à l'abandon, figée à l'incompréhension. Elle est tombée au fond du trou, et c'est maintenant qu'elle appelle à l'aide. Comment on fait ? Dans quel tiroir est le mode d'emploi ? Dis-moi, dis-moi, comment tu fais toi, quand tu ne sais pas ?
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Alors les points de couleur apparaissent. Timides, craintifs, comme de lointaines étoiles que le smog cache à toutes les vues. Mais ils ont trouvé un adversaire de taille. Dès qu'ils s'animent, elle prend peur, grain de poussière qui cherche constamment à voler ailleurs. Ne plonges pas aussi loin, il faut rouvrir les yeux. Il faut revenir. Maintenant. Maintenant !
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Abandonner. Sitôt scellée au milieu des ténèbres, fanée d'avoir cru finir perdue. Elle ordonne les termes comme une chambre emplie de solitude. Personne ne vérifiera jamais. Laissons l'apparence rangée, places comblées, et tant pis si rien n'a la bonne.
Laisser aller. Les choses se compliquent. Braquée à l'abandon, figée à l'incompréhension. Elle est tombée au fond du trou, et c'est maintenant qu'elle appelle à l'aide. Comment on fait ? Dans quel tiroir est le mode d'emploi ? Dis-moi, dis-moi, comment tu fais toi, quand tu ne sais pas ?
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Pour une fois dans ta vie,
cesses d'avoir peur.
cesses d'avoir peur.
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Alors les points de couleur apparaissent. Timides, craintifs, comme de lointaines étoiles que le smog cache à toutes les vues. Mais ils ont trouvé un adversaire de taille. Dès qu'ils s'animent, elle prend peur, grain de poussière qui cherche constamment à voler ailleurs. Ne plonges pas aussi loin, il faut rouvrir les yeux. Il faut revenir. Maintenant. Maintenant !
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------« S'ils ne viennent pas, j'ai le droit de rouvrir les yeux..? »
------« Bien sûr. »
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------« Bien sûr. »
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Et ça cesse de tourner. En rond. De tête. Couleurs réelles pour que les imaginaires le restent. Mais le marbre est fendu face au fruit défendu. Et elle se targuait de connaître tant et tant de couleurs ? Des copies aussi pâles que sa peau. Aux couleurs égarées, faussement ravivées, ne perdez pas les teintes de ce temps-là. Le filtre est jeté, ça fait mal au yeux d'avoir été inscrit sur ses rétines. Ça brûle, mais ce feu porte ses couleurs, au creux de l'âme défaite.
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Est-ce qu'elle le sait ? Non.
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DreadCast la Noire. Pauvre Cité constamment affublée de surnoms stupides auxquels certains aiment à se raccrocher, comme une bouée de réalité. Mais elle n'est que ce que l'on veut qu'elle soit. Ailleurs, Ville des Possibles, Cité Perdue. Combien t'en ont-ils donné ? Tant et plus, et ça ne résout rien. Tu restes le tout que le rien n'efface pas.
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------Et moi je t'ai toujours vue colorée.
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------Et moi je t'ai toujours vue colorée.
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DreadCast la Noire, où es-tu passée ?
Profites au lieu de la chercher. Elle n'est jamais bien loin.
Non, jamais bien loin de toi. Car elle habite les Hommes.
Profites au lieu de la chercher. Elle n'est jamais bien loin.
Non, jamais bien loin de toi. Car elle habite les Hommes.
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Informations sur l'article
Décalcomanie
16 Octobre 2017
1271√
29☆
9◊
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◊ Commentaires
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Aislinn~60672 (172☆) Le 16 Octobre 2017
J'aime beaucoup ton écriture je la trouve très rythmée, mélodieuse * -
Flaxia~51662 (160☆) Le 16 Octobre 2017
Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant aimé lire un texte sur les EDC. -
Akasha (0☆) Le 16 Octobre 2017
[Je suis in love de ce texte ★] -
Kambei~7880 (255☆) Le 16 Octobre 2017
Eaven, ce coffre-fort sentimental... on aime la voir tant hésiter à se laisser aller, quand la JD qui l'anime ose, quant à elle, nous offrir de si jolis mots.