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Silences morcelés
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Le calme avant la tempête. Tout ce qu'ils répètent. S'entêtent. S'émiette...
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------« Salve Directrice. »
---------Ne grince pas des dents comme ça.
------------Où sont passés ceux qui m'appelaient encore par mon prénom ?
.
Le temps. Toujours lui. Une obsession, quand on veut croire à l'Éternité. Ou faire croire qu'on y croit, dur comme fer. Faire semblant. Où sont passés ceux qui y croyaient encore ?
Elle les a absorbé à trop miroiter dans leurs yeux, au fond de leurs paroles. Elle les a tués à leur faire croire à son existence, à demi-mot. Elle les a enterré, un à un, et les enterre encore, sans l'ombre d'un remord pour ces corps-pantins. Ou bien ce sont eux, malheureux croyants, qui ont toujours su que ce Dieu-là n'existait pas, mais l'ont fait vivre quand même.
.
------« Pourquoi ? »
---------« On préfère croire un beau mensonge plutôt qu'une vérité ignoble. »
------------« Quel intérêt ? »
---------------« Quel intérêt as-tu à croire chaque matin ? »
------------------« J'en ai besoin pour vivre. »
---------------------« Tu mens. »
.
Les avenirs résonnent, ils en profitent de n'être pas encore connus. Eux ont compris que l'inconnu vit bien mieux que le reconnu. Plus fort, moins gris, encore, sans pluie. Mais l'acide appartient à ceux qui ne se couchent plus, s'infiltre dans les rues, les veines, les vues. Et les gouttes assassines s'insinuent dans les pupilles cassées, sans que jamais plus le torrent ne déborde, le cycle a passé où il sortait encore de son lit. La fraîcheur des draps y est encore réconfortante, et comme le corps, il s'effraie de rien. Il ne sort plus pour se mettre à jour, à nu. Dévêtu. Décharné.
.
------« Je sens la poussière sur tes vêtements. »
---------« Elle n'est pas farine. »
------------« Tu ne l'es pas non plus. »
---------------« Je suis éphémère. »
------------------« Et ton Éternité ? »
---------------------« Je l'ai enterré. »
.
La puissance de conviction, au moindre instant où tout sonne creux. Quand elle toque sur ses côtes, on n'entend que ses os, et les échos de ses battements vitaux se sont fait noyer par les eaux. Prisonnier d'un corps, il vit tant qu'elle croit, et elle croit qu'il vit. Les semblants ne sont plus tout à fait faux, et à devenir trop vrais, elle s'en brûle la peau.
C'est plus que ça, ça a toujours été plus que ça. La puissance, la croyance ? Loin. Elle a trouvé meilleure chimère. L'aveuglement. Lorsqu'elle entend que ça s'écroule tout autour, elle relève le même filtre qui élève son sourire, redresse la tour chancelante. Elle entend, trop, mais ne regarde pas, jamais, en face. Qu'ils égratignent son menton pour diriger son regard et la pousser à voir, elle ferme les yeux. Garder jalousement son monde améthyste, qu'il ne soit jamais tâché de rouge sang.
Qu'ils tailladent ses paupières, les yeux rougis de liquide ont perdu leur prisme arc-en-ciel. Où tout part du blanc. Les inconnus la désigneront aveugle, les proches y verront la souffrance désavouée. Parce qu'elle aura vu.
.
------« D'où tiens-tu cette stupide habitude de détourner la tête ? »
---------« Des Miroirs que l'on croise aux coins des rues. »
------------« Ils n'arpentent pas uniquement les rues. Ils sont partout. »
---------------« Ils sont partout. »
------------------« Et ils t'effraient. »
---------------------« Et ils m'effraient. »
.
Les lampadaires ne suffisent plus. Ils Lui font mal aux yeux, ils lui brisent le crâne. Ils créent ces auras dans le smog, de la même couleur que sa frayeur. Polychromie devenue monochrome délavé, ça ne se teinte plus comme il y a des années. Ça ne se colore plus des touches qu'ils chérissaient. Ça ne fait que se diluer dans le Noir des nuits dépassées. Passé accroché, silences morcelés et paroles pour un vide à peine comblé. On pourrait entendre le smog, et la lame glacée de la Cité. Tuée, ils l'ont tué. Ou bien est-ce Elle. La Salope qu'elle aime aimer. Pour l'Éternité.
.
------« Pour quoi te bats-tu ? »
---------« Je ne me bats pas. »
------------« L'as-tu déjà fait ? »
---------------« Je n'ai jamais su. »
------------------« Pour quoi restes-tu ? »
---------------------« Pour essayer encore. »
.
.« Je vais te dire, moi, pourquoi tu restes.
Tu es incapable de dire non, quand on te dit "besoin".
Le mot magique, t'es la seule à ne pas le voir, celui-là.
Ils pourraient tous te pousser au suicide, avec cette excuse. »
« Sacrifice. »
« Tous. Que tu dirais encore oui. Que "t'essayerais". »
.
.
Le feu ne brûle plus. Le noyau est vide. Au regard de ses mots, vérité muselée. Paroles amusées pour rendre au silence d'autres maux. Aussi profonds que là où descendent ses combattants d'un feu mort. Quelques jours, elle s'est vu une autre vie. Tant de jours, elle s'est raccrochée à des morceaux. De vérités, de silences. D'êtres, de vies et d'Ailleurs. Accrochée à des paroles échangées, prises pour pouvoir être données. Incapable de relâcher, les lâcher. S'échine l'âme sur le crépi de la réalité : ils ne sont que passagers, ils passent et disparaissent, des courants d'air. On ne s'accroche pas aux courants d'air.
.
------« Leurs mots sont devenus ta nourriture. Pire, ta drogue. Tu peux plus t'en passer. »
---------« Je ne veux pas m'en passer. »
------------« Pour quoi vis-tu ? »
---------------« Pour ceux qui ne vivent plus. »
------------------« Tu fais partie de ceux-là. »
---------------------« Je fais partie de ceux-là. »
------------------------« Il te demande d'essayer. »
---------------------------« Il me demande de réessayer. »
------------------------------« Il te demande de mourir. »
---------------------------------« Il me demande de mourir. »
------------------------------------« Tu es déjà morte. »
---------------------------------------« ... Oui. »
.
On ne s'accroche pas aux courants d'air.
Pourtant, elle essaie, pour croire à leurs murmures.
.
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« Et tu as accepté ? »
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Le calme avant la tempête. Tout ce qu'ils répètent. S'entêtent. S'émiette...
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------« Salve Directrice. »
---------Ne grince pas des dents comme ça.
------------Où sont passés ceux qui m'appelaient encore par mon prénom ?
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Le temps. Toujours lui. Une obsession, quand on veut croire à l'Éternité. Ou faire croire qu'on y croit, dur comme fer. Faire semblant. Où sont passés ceux qui y croyaient encore ?
Elle les a absorbé à trop miroiter dans leurs yeux, au fond de leurs paroles. Elle les a tués à leur faire croire à son existence, à demi-mot. Elle les a enterré, un à un, et les enterre encore, sans l'ombre d'un remord pour ces corps-pantins. Ou bien ce sont eux, malheureux croyants, qui ont toujours su que ce Dieu-là n'existait pas, mais l'ont fait vivre quand même.
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------« Pourquoi ? »
---------« On préfère croire un beau mensonge plutôt qu'une vérité ignoble. »
------------« Quel intérêt ? »
---------------« Quel intérêt as-tu à croire chaque matin ? »
------------------« J'en ai besoin pour vivre. »
---------------------« Tu mens. »
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Les avenirs résonnent, ils en profitent de n'être pas encore connus. Eux ont compris que l'inconnu vit bien mieux que le reconnu. Plus fort, moins gris, encore, sans pluie. Mais l'acide appartient à ceux qui ne se couchent plus, s'infiltre dans les rues, les veines, les vues. Et les gouttes assassines s'insinuent dans les pupilles cassées, sans que jamais plus le torrent ne déborde, le cycle a passé où il sortait encore de son lit. La fraîcheur des draps y est encore réconfortante, et comme le corps, il s'effraie de rien. Il ne sort plus pour se mettre à jour, à nu. Dévêtu. Décharné.
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------« Je sens la poussière sur tes vêtements. »
---------« Elle n'est pas farine. »
------------« Tu ne l'es pas non plus. »
---------------« Je suis éphémère. »
------------------« Et ton Éternité ? »
---------------------« Je l'ai enterré. »
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La puissance de conviction, au moindre instant où tout sonne creux. Quand elle toque sur ses côtes, on n'entend que ses os, et les échos de ses battements vitaux se sont fait noyer par les eaux. Prisonnier d'un corps, il vit tant qu'elle croit, et elle croit qu'il vit. Les semblants ne sont plus tout à fait faux, et à devenir trop vrais, elle s'en brûle la peau.
C'est plus que ça, ça a toujours été plus que ça. La puissance, la croyance ? Loin. Elle a trouvé meilleure chimère. L'aveuglement. Lorsqu'elle entend que ça s'écroule tout autour, elle relève le même filtre qui élève son sourire, redresse la tour chancelante. Elle entend, trop, mais ne regarde pas, jamais, en face. Qu'ils égratignent son menton pour diriger son regard et la pousser à voir, elle ferme les yeux. Garder jalousement son monde améthyste, qu'il ne soit jamais tâché de rouge sang.
Qu'ils tailladent ses paupières, les yeux rougis de liquide ont perdu leur prisme arc-en-ciel. Où tout part du blanc. Les inconnus la désigneront aveugle, les proches y verront la souffrance désavouée. Parce qu'elle aura vu.
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------« D'où tiens-tu cette stupide habitude de détourner la tête ? »
---------« Des Miroirs que l'on croise aux coins des rues. »
------------« Ils n'arpentent pas uniquement les rues. Ils sont partout. »
---------------« Ils sont partout. »
------------------« Et ils t'effraient. »
---------------------« Et ils m'effraient. »
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Les lampadaires ne suffisent plus. Ils Lui font mal aux yeux, ils lui brisent le crâne. Ils créent ces auras dans le smog, de la même couleur que sa frayeur. Polychromie devenue monochrome délavé, ça ne se teinte plus comme il y a des années. Ça ne se colore plus des touches qu'ils chérissaient. Ça ne fait que se diluer dans le Noir des nuits dépassées. Passé accroché, silences morcelés et paroles pour un vide à peine comblé. On pourrait entendre le smog, et la lame glacée de la Cité. Tuée, ils l'ont tué. Ou bien est-ce Elle. La Salope qu'elle aime aimer. Pour l'Éternité.
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------« Pour quoi te bats-tu ? »
---------« Je ne me bats pas. »
------------« L'as-tu déjà fait ? »
---------------« Je n'ai jamais su. »
------------------« Pour quoi restes-tu ? »
---------------------« Pour essayer encore. »
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Tu es incapable de dire non, quand on te dit "besoin".
Le mot magique, t'es la seule à ne pas le voir, celui-là.
Ils pourraient tous te pousser au suicide, avec cette excuse. »
« Sacrifice. »
« Tous. Que tu dirais encore oui. Que "t'essayerais". »
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Le feu ne brûle plus. Le noyau est vide. Au regard de ses mots, vérité muselée. Paroles amusées pour rendre au silence d'autres maux. Aussi profonds que là où descendent ses combattants d'un feu mort. Quelques jours, elle s'est vu une autre vie. Tant de jours, elle s'est raccrochée à des morceaux. De vérités, de silences. D'êtres, de vies et d'Ailleurs. Accrochée à des paroles échangées, prises pour pouvoir être données. Incapable de relâcher, les lâcher. S'échine l'âme sur le crépi de la réalité : ils ne sont que passagers, ils passent et disparaissent, des courants d'air. On ne s'accroche pas aux courants d'air.
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------« Leurs mots sont devenus ta nourriture. Pire, ta drogue. Tu peux plus t'en passer. »
---------« Je ne veux pas m'en passer. »
------------« Pour quoi vis-tu ? »
---------------« Pour ceux qui ne vivent plus. »
------------------« Tu fais partie de ceux-là. »
---------------------« Je fais partie de ceux-là. »
------------------------« Il te demande d'essayer. »
---------------------------« Il me demande de réessayer. »
------------------------------« Il te demande de mourir. »
---------------------------------« Il me demande de mourir. »
------------------------------------« Tu es déjà morte. »
---------------------------------------« ... Oui. »
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Pourtant, elle essaie, pour croire à leurs murmures.
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« Et tu as accepté ? »
« Et j'ai accepté. Je l'ai accepté. »
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Décalcomanie
17 Juin 2017
1390√
35☆
14◊
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◊ Commentaires
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Asajj~42272 (668☆) Le 17 Juin 2017
Elle pouvait pas être plus forte cette claque, la miss. Ton article m'a noué l'estomac.
[Il y en a qui sont encore là, ceux qui ont su goûter les macarons rose d'L-X et qui en on partagé avec la petite rouge dans les gros fauteuil de Carpe Diem.] -
Akasha (0☆) Le 18 Juin 2017
[Pour ne pas changer ♥] -
Cryx~52202 (552☆) Le 18 Juin 2017
jt'adore ^^ -
Johnny~65459 (217☆) Le 18 Juin 2017
T'es une cheffe, cheffe. -
Benjamin (159☆) Le 19 Juin 2017
:( -
Luka~64682 (0☆) Le 19 Juin 2017
* -
Eaven (1181☆) Le 20 Juin 2017
M'eh. Je pensais pas.
@Asajj OHMYNDBJHZJBBXJHGVN (Ça non plus, je pensais pas, tu m'as cassée !)
@Benjamin Fais pas cette tête, enfin !
@Tous les autres ♥ (Mention spéciale à Etha, tes cailloux me manquent.) -
Manerina~6356 (1551☆) Le 20 Juin 2017
♥_♥ -
L-X~19531 (1535☆) Le 20 Juin 2017
Macaron? ... étoile plus appropriée. -
Gaïa~60638 (94☆) Le 21 Juin 2017
se glisse entre les vieilles, entre les macarons au skiwi, les toiles magnifiques aujourd'hui recouvertes de poussière, sur un air d'abandon en approuvant Asajj.
Dansons, sur le Temps, au rythme lié du cœur et de l'Eternité. -
KorSkarn (484☆) Le 22 Juin 2017
*