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EDC de Eaven

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M'accorderiez-vous cette dernière danse ?

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« Tu ne me parles plus. Tu n'es plus ? »
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Il est certain qu'aujourd'hui, je ne suis plus qu'une ombre. Et à ce seul mot, c'est un autre visage qui m'apparaît, cette Ombre encore si présente, dont la disparition m'affecte encore tant. La douleur silencieuse est la pire de toute, car une nouvelle fois, vous partez, et je reste.
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« Je ne suis plus que rêve. Marche ou crève. Je ne peux plus marcher, alors je crève. »
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C'est injuste. T'imagines-tu, d'où tu es, le niveau que ma culpabilité a pu atteindre ? Je mourrai lentement, et c'est toi qui t'en vas, pour me laisser là. Encore une fois. Suis-je vouée à tous vous regarder partir ? À tous vous pleurer de larmes amères qui ne brûlent même plus ma peau ? Toi parti, je reste là pour compter les débris que tu laisses, sans être capable de les recoller. Laisses-moi crever avec toi s'il n'y a que ça, mais laisses-moi le faire. Je ne suis même pas capable de cela, une fois seule. Une fois environnée de ton absence qui m'enlace, je suis une incapable gamine pleurnicharde. Secoues-moi, que je me réveille, pour me dire qu'entre marche ou crève, tu as encore préféré la marche.
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« Nous nous reverrons, un jour ? »
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De quel droit l'espoir s'insinue-t-il encore dans les mots que je lis ? Je ne veux plus de lui, il n'est que mensonge. Loin les belles métaphores, les fenêtres mauves sur le smog, le flou artistique des valses, les fausses promesses à jamais vaincues dès l'instant où elles sont prononcées. Je ne veux plus croire en ces belles paroles qui n'existent que parce que nous sommes hypocrites, que parce que nous ne savons nous raccrocher à rien d'autre.
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« Ne m'attends pas. Je ne reviendrais plus. Je n'existe plus. »
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Tu vois, tu le sais toi-même, nous ne nous reverrons plus. C'était là bien la peine d'essayer, bien la peine de nous déchirer parfois, si c'était pour se tuer à petit feu, comme la ville l'a fait. Mais s'il y a bien un unique pouvoir que je souhaiterai détenir, c'est celui de te faire revenir, celui de te faire mentir. J'y ai pensé oui, j'ai pensé changer, me transformer en ce que tu traquais, dans l'espoir vain, misérable, que tu reviendrais pour me faire la peau. C'est idiot, n'est-ce pas ? Et pourtant, j'y pense encore.
J'en ai assez des grands discours qui ne veulent plus rien dire, que l'on n'écoute même plus. J'en ai assez de vous voir partir un à un, et de rester pour être la seule à espérer vos retours. J'en ai assez d'être cette poupée au coeur déchiré qui ne sait que soupirer pour vivre. J'en ai assez de rêver des étreintes que je n'aurais plus, parce que je les ai raté lorsqu'il en était temps.
À une autre époque, c'est le DCN qui m'avait relevée. Se donner, corps et âme, dans un travail pour s'éviter de penser, de juger, de se souvenir que les douleurs nocturnes sont omniprésentes. Cas typique, mais qui avait eu le don de fonctionner. Mais même au travail, on s'attache, et j'ai bafoué tout ça pour l'avoir mêlé au reste. Pour avoir permis à travers cette Institution que j'ai toujours chéri, de me faire sombrer une seconde fois. Aujourd'hui, il n'en reste plus aucune trace, car si le coeur bat encore, j'ai vu ton visage, j'ai entendu ta voix cracher un venin que j'ai alimenté. Je t'ai entendu foirer mon travail par tes réponses trop sincères. Si j'avais cru, par le passé, que ces Jeux m'avaient été bénéfiques, aujourd'hui ils m'auront brisé avant même d'avoir commencé. Comme avant, pas vrai ? Ce n'est pas à toi que j'en veux, c'est à moi. Pour avoir été une putain de trouillarde jusqu'au bout, toi qui le disait si bien.
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« Mon Eaven, petit paradis terrestre. Aimes-Nous pour deux. »
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Plus, jamais plus, crierai-je si je le pouvais. Mensonge, dirions-nous d'une même voix. Parce que l'on sait tous deux que j'en serai incapable. Voilà la plus belle qualité que je détiens. Voilà avec quoi il vaut mieux s'éteindre que de traîner en la Cité.
Peu importe mon nom, qu'il soit paradisiaque ou pas, je le piétine sans relâche et sans vergogne, et ce chaque fois que j'entendrai une métaphore aussi cruelle. Pour qu'il ne soit qu'une illusion de plus. Ce n'est pas parce que j'aime bien trop, qu'il faut croire que mon cœur est un paradis terrestre : je ne suis pas le Parc Impérial, on ne m'embellit pas de plantes factices. On ne m'embellit pas.
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« Je te prends la main une dernière fois, pour une dernière danse. »
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Et ça tourne, inlassablement. J'ai beau piétiner, danser à contre-courant du rythme, ils trouveront toujours que c'est beau, alors que ça n'a plus aucun sens. Faites cesser cette musique qui résonne contre le moindre mur, pour renvoyer des échos tranchants. Arrêtez enfin cette valse, ma valse, à quoi sert-il encore de danser si j'ai vu la laideur du monde, Lady ? Abattu, le plus grand rempart que j'avais, la grisaille s'abat quant à elle sur mon regard. Les valses ne sont faites que pour les incapables. Comme cela tombe bien.
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« Ne soies plus triste, je souris. »
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J'aimerai vous envoyer valser, tous, avec vos sourires de façade que je ne comprends que trop. Je vois aujourd'hui à quel point vous auriez aimé tirer des gifles à mes propres sourires-remparts. Giflez-moi, que je me réveille enfin, que je puisse me dire qu'il n'y a pas pire.
Je prendrai ton exemple, et celui d'autres avant toi, pour continuer sur ce que je sais faire de mieux : offrir des sourires fissurés que nous voyons tous chez les autres. Mais soulever le voile serait accepter de voir l'horreur, alors que l'on pourrait continuer à se mentir si on ne le touche pas.
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Sur le Toit du Secteur, du haut de son refuge de l'âme, je continue d'attendre, en vain, quelque chose qui ne viendra pas, jamais. Était-ce toi que j'ai toujours attendu ? Un autre ? Oui, non, peut-être, on verra. J'attends quelque chose qui ne viendra jamais, mais je continue d'attendre, incapable de résister à la tentation de l'espoir. Je préfère continuer de voir le gouffre qu'est la ville vue d'en haut, et glisser sur le fil tranchant du bord : après tout, est-ce si tragique de l'autre côté ?
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« M'accorderiez-vous cette danse ? »
Que l'on me donne la force de tuer le prochain qui me jettera ces mots à la figure.
Allez d'abord voir ailleurs avant de poser la question.
Je serai encore incapable de cracher sur la tentation d'une valse.
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Spoiler (Afficher)
Je crois qu'il est évident que c'est là la subjectivité profonde d'Eaven, donc, que vous ne savez rien de tout ça. J'aurais souhaité meilleur hommage, mais pour une fois, la faire parler franchement, c'est tout ce que je pouvais faire !

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Danse, petite.
26 Février 2016
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