EDC de Eaven
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Temporel éphémère.
---------------------Aujourd'hui, je perds du temps.
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A trop regarder la tasse de cafey posée sur la table face à elle, son regard se perd dans le vague aussi déterminant qu'inutile, le mauve de ses yeux fixant un point quelconque, vide de matière et de sens. Penser, voilà bien une étrange chose parfois, lorsque cette dernière aime à vagabonder de sujet en sujet dans son esprit comme un NI filant partout dans la ville à sa sortie. Tout voir, tout apprendre, espérance d'une compréhension venue d'un esprit troublé, ajoutant à cela une volonté presque malsaine de vouloir toucher à tout.
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Ses pensées noires se mêlent à celles plus grisâtres qu'elle parvient à teinter avec peine et larmes, dans l'obscurité d'un salon vide, d'une villa froide. Les couleurs sont délavées de n'avoir pas leur place en ce monde, où l'on dessine les parois d'un idéal au crayon gras de l'imagination démesurée vibrant d'un espoir massacré.
---------------------Aujourd'hui, je perds du temps.
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Le travail n'avance plus. Un altruisme que certains disent poussé à l'extrême, comme si subitement, une qualité colorée d'un ''trop'' devient défaut des plus horribles. Imprudente, irréfléchie, elle se fichait bien de l'épidémie d'Amen, ne tournant sa réflexion que vers la façon dont elle allait pouvoir la traîner, avec lui, pour la coucher, elle qui crachait ses poumons avec ses microbes, la température jouant au yo-yo de façon quasi-constante. L'aider, pour contaminer le moins de monde possible, là résidait toute besoin primordial. Altruisme extrême rabattu sur elle, la clouant finalement dans la solitude de sa villa, consciente de la nécessité de rester prisonnière de quatre murs sous couverts d'antibiotiques trop lents à son goût.
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Désarmé, son esprit est ailleurs lorsqu'il lui annonce la plaisanterie légère de la tuer. La première fois du moins. A-t-il vu la supplication dans ses yeux mauves fatigués et rongés d'une fièvre mortelle ? Ses articles prennent du retard, languissent et la font languir, comme lui. Inactivité qu'elle ne supporte plus, à faire les cent pas dans les quelques pièces, soudainement misérables, de sa maison, rare action encore autorisée pour la contagieuse qu'elle est. Si les médicaments qui courent dans ses veines depuis quelques jours ne se pressent pas pour faire effet sur son organisme fracassé, le poison qu'il lui injecte d'un geste précis ne perd lui pas de temps. Ses jambes se dérobent, elle se bat un moment pour balbutier un faible remerciement sincère, et le laisser retenir non plus son corps, mais le vide, qui l'envahissait jusqu'alors.
---------------------Aujourd'hui, je perds du temps.
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La colère, le manque de confiance subit de la soirée qu'elle venait de passer à torturer les lampes de son salon, s'évanouirent rapidement à l'entente de l'alarme provocatrice. Attaque, offensive, des mots qu'elles n'avaient jusqu'alors jamais entendu dans leur contexte militaire. Pas une seule hésitation cette fois, elle savait pourquoi elle se précipitait vers le Militarium, à aider les quelques ingénieurs, improvisés pour certains. Souder, revisser des boulons, les frapper un peu parfois, pour réparer le SAS non pas forcément correctement, mais solidement tout du moins. Inhaler les fumées de tabac et de soudure qui lui offrent une douleur si vive à chaque expiration, dans cet espace confiné, mais restant, pour se battre contre un morceau de ferraille.
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Elle a vu durant cette soirée-là son inutilité profonde, revisser et souder comme tant savent le faire, soigner de façon superficielle les quelques combattants lorsque le SAS les recrache. Son corps malade et son manque d'entraînement ne faisait d'elle ni une combattante, ni un médecin de combat, ni quoi que ce soit de spécialisé dont l'armée aurait pu avoir besoin. L'immobilisme ronge l'esprit, le déchiquette, en patientant, attentive aux ordres, et aux noms des combattants tombés au sol, consonance morbide dont son cœur ressent le besoin.
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Elle a laissé, en partant, sur sa table, un petit carnet rouge, encore empreint de cette singulière odeur de neuf. Quelques lettres ont été encrées sur la couverture pour en donner un titre incompréhensible pour le premier venu qui ne la connaîtrait pas assez bien.
Elle a laissé, en partant, sur sa table, un petit carnet rouge, encore empreint de cette singulière odeur de neuf. Quelques lettres ont été encrées sur la couverture pour en donner un titre incompréhensible pour le premier venu qui ne la connaîtrait pas assez bien.
-------------------------« Traces d'E ».
--------------------------------------------Traces d'Eux.
-------------------------------------------------------------Traces d'Eaven.
---------------------------------------------------------------------------------Traces d'Eternité.
--------------------------------------------Traces d'Eux.
-------------------------------------------------------------Traces d'Eaven.
---------------------------------------------------------------------------------Traces d'Eternité.
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Et le temps me perd.
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Vitam vivere.
25 Mars 2014
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