EDC de Eaven

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Réveil, coucher. Réveil, coucher.

---------------------« J'ai peur de m'endormir souvent. J'ai vu mon visage dans la salle de bain, j'ai vu les cernes sous mes yeux. Est-ce critique à ce point ? » ---------------------

Le verre au-dessus de son lavabo lui renvoie le reflet du mauve de ses iris. Voilà bien une couleur qui ne change pas, ne changera jamais. Blême, certaines choses lui reviennent dans la mémoire, son esprit prenant soudainement forme pour lui envoyer des gifles imaginaires, mais non pas moins douloureuses. Ces gifles-là ne brûlent pas la peau, ne font pas couler le sang comme l'arme d'un adversaire, elles brûlent de l'intérieur, déchirent l'âme en peine.

---------------------« Il me semble parfois, que je deviens autre. Mais jamais tout à fait, ce n'est pas évident à expliquer, même avec de simples mots sur ce carnet. » ---------------------

C'est une poupée. ---------------------

Les poupées de chiffon n'existent plus depuis des lustres, elles sont aujourd'hui en des matières bien plus résistances. A tort peut-être, pour nous, aujourd'hui.
Plus résistante, elle s'abîme moins en apparence, mais le rembourrage commence à se dégrader. Lentement. Inexorablement.

Elle est un jouet avec lequel on s'amuse par moment, avant de le délaisser au moins un temps lorsqu'il n'intéresse plus. Une fois qu'il n'amuse plus. Et l'on reviendra le chercher lorsque l'ennui reviendra, parce que la poupée qu'elle est, le jouet, reste à sa place, là où on le dépose.

---------------------''Poupée.'' ---------------------

Triste titre que donnent les hommes parfois. S'ils savaient à quel point ils ont raison, s'ils savaient que nous sommes tous des poupées en cette Cité. Le genre de jouet que l'on envoie contre un mur sans ménagement, et sans remord, car après tout, les poupées n'ont pas de sentiments, ne ressentent rien, pas vrai ?

---------------------Poupée mécanique. ---------------------

Balancez-la contre un mur, vous n'en distinguerez aucune fissure dans son apparence si nette. Construite de toute pièce pour être incassable, elle se relèvera indéfiniment selon le mécanisme impérial qui a depuis longtemps été implanté en elle. Fébrile parfois, la poupée résiste à tout, les intempéries de la vie, les entailles des mains qui jouent avec elle si souvent, mais file entre les doigts de ceux persuadés de la posséder.

---------------------« Au final, je dois être une sorte de poupée mécanique, que l'on ballote un peu partout, à qui l'on propose de loin un grand nombre de jeux, dont je serais le centre. » ---------------------

Quel paradoxe de proposer un jeu à un jouet, qui n'a pas son mot à dire dans les histoires qu'ils lui proposent. Ce qu'ils savent pertinemment, et dont ils usent sans vergogne. Après tout, ce n'est qu'un jouet, on ne demande pas leurs avis aux jouets.

Mais elle est un jouet humain. Approchez-vous, et vous verrez que son apparence n'est pas si nette. Des hématomes au cœur à force d'être ballottée par les disparitions d'êtres chers, des griffures sous la peau suite à un vague et lancinant sentiment d'inutilité ancienne.
Des blessures physiques faites autrefois.

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- Celle-ci est blessée à l'épaule.
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A peine un regard, la mécanique connaît les priorités comme une base d'androïde. Et qu'importe, une poupée ça se recoud, ça se reconstruit. L'entaille ne sera plus qu'un vague souvenir.

Trois petits points sur l'épaule et puis s'en vont.

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- J'ai une jolie boîte de macarons roses, je ne risque rien voyons.
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Qu'adviendrait-il si la poupée
Finissait par prendre vie ? ---------------------