EDC de Duskan~69264

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C'est ça ! Et comment je fais avec ce foutu rêve ? Hein ?! Comment je fais alors que je vire un peu plus raide chaque nuit ! Je me bouche les oreilles en chantant "nanana je t'écoute pas ?!" et le rêve va se barrer de lui même ?!! C'est ça !!

A quoi bon ?
Ce n'est qu'un souvenir, rien qu'un autre souvenir. Inutile de te mentir, tu t'es contenté d'un grognement, trop bourré à ce moment là pour répondre.
Vire cet imbécile hautaide ta tête et continue ta patrouille. Ne laisse pas la racaille s'apercevoir que leur garde-chiourme a assez perdu les pédales pour se parler tout seul.

Espèce de connard pompeux ! T'es qui pour me dire ça ? Hein ?! Descend un peu de ta tour d'ivoire, petit Lord de mes couilles et viens me le dire en face !!
Tu sais quoi de moi ? Hein ?! Rien ! Tu m'entends ?! RIEN DU TOUT !!!

Respire. Fais le vide. Tu ne peux plus te laisser aller.
Reste calme.
Tu te l'es juré.

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Tu lui as promis.

Fais chier !

Décrispant le poing, je continue ma marche dans ces couloirs à l'odeur de désinfectant bon marché et de sueur humaine. Je jette, comme chaque jour, un oeil à la racaille qui s'y masse. Criminels, acivis, hostis ... la lie du secteur et de l'humanité mêlés en un magma de déchéance morale.
Entre nous, quelques barreaux d'acier qui nous séparent, marquant la frontière entre le bien et le mal, le chaos et l'ordre.

Reprenant ma marche, je mets les mains dans mes poches. Mon poing se ferme sur le second numéro qu'on m'a donné.
Le numéro d'un autre connard. Je l'entends déjà avec sa pitié mielleuse me conseiller de passer à autre chose !
Une porte de sortie de ce cauchemar, avec un peu de chance. Une oreille attentive qui tentera vraiment de comprendre les origines du mal.
Et qui se facilitera la vie en me refilant une putain de camisole chimique. Le temps qu'on m'enferme !

Je desserre le poing et reprend ma ronde. Le visage fermé, le knout battant à ma ceinture.
La chiourme ne doit s'apercevoir de rien.
Les gardiens non plus.
Ce soir, j’appellerai l'autre numéro.

.....

"Ave
Êtes-vous disponible les jours à venir ?"

Non mais pourquoi ce ton suppliant, en fait !
Pense à autre chose, retourne au travail, souris.
Aie l'air normal.

.....

"Doc,
J'ai vraiment besoin de discuter avec quelqu'un. Est-ce que vous êtes là ?!"

Allez réponds ! Réponds, putain !

.....

Cette salope m'ignore, c'est ça ?! Pourquoi je m'emmerde à l'appeler encore ?!
Pourquoi est-ce que ce serait moi qui ai un problème ?
Après tout, dans l'immédiat, mon plus gros problème est-ce que ce ne serait pas de savoir pourquoi cette bouteille est encore vide ?

Peut être cela m'aiderait-il de retourner du côté du mur.
Peut être trouverai-je cette fois les réponses.
La dernière fois, j'ai eu peur. Je me suis gardé une porte de sortie. J'ai sauvé les apparences.
Si j'y vais. Il faut que j'y aille sans filet, que je mise tout pour espérer gagner.

.....

"Bon, doc ...

Je vais vous faire un aveu : je pense pas pouvoir attendre plus longtemps. Puisque vous ne pouvez rien pour moi, je vais tenter par trouver une solution pas moi-même.
Je ne parle pas de ce palliatif qu'est l'occupation.
Je ne parle pas de cet antalgique qu'est l'alcool.
Cette nuit, je pars.
Je pars sans savoir pour combien de temps.
Je pars sans savoir s'il y aura un retour.
Je pars tuer la mère de mes tourments, la source de mes rêves.

Vale"

A nous deux putain de mur !