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Animadversions

♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪

Si la colère est un présent, alors je crois que j'en ai été bénie.

Bonjour. Oui. Non. Peut-être. Merci. Au revoir.
Laissez-moi perdre la raison. Rien qu'un moment.

Plus de jamais. Plus de rien. Plus de tout. Je me noie. De ce quelque chose qui coulerait à flot. L'innommable.

Et cela m'appelle. Du fond du cœur. L'inconnu est là. Je passe et le rate. Cette soif et cette nausée. Cette putain d'envie qui vous fait renoncer puis abandonner avec violence. La lutte à l'acharnement de fumée.
Tout lâcher. Tout jeter dans le vent. Dans l'immensité, si lourde de nos vomissures, nos cicatrices, nos plaies en tout genre.
Et nos brouillons d'existences désœuvrées, bâclées, avortées.

Quelle importance ça vous fait de savoir si je suis morte ou bien encore en vie ?
Je reconnais bien là vos cent nuances d'hypocrisie.

Amertume face au temps de l'infini : trop grand, trop vaste. Et ces lointains rivages inaccessibles.
Je n'arrive plus qu'à me représenter ce que je n'ai pas.
Ce que je voudrais me ramène sans arrêt au passé, ses échecs, ce goût âpre qui reste au cœur et donne la nausée.
Déambuler dans ces rues, l'âme en haine, l'esprit tourné vers des lendemains inconcevables.

Il y avait ce feu en moi qui bouffait tout, me brûlait le corps. Juste là, au creux du ventre. Un grand incendie qui ravageait tout.
Je voudrais tout et tout raconter... et je ne sais plus. Je voudrais construire mes espoirs et les ancrer dans la réalité.
Toxicomanie des réminiscences, schizophrénie habile. Comment s'y retrouver dans ce délire psychotique ? Analyser les symptômes, laisser passer les hématomes. Cesser de se retourner sur le passé, on n'y trouvera que des fantômes et des ecchymoses sans équivoque.

Se balancer en cadence dans les vapeurs d'alcools désalcoolisés. Tourner le regard et m'assourdir. M'abandonner avec violence. Face à l'existence et ses notes anthropophagiques.

Théâtre de l'aversion.
Mes premiers pas sur scène sont une révélation.

Le rideau tombe sur un dernier acte souillé d'absolution.

Avons-nous déjà revêtu un costume de deuil ? Que trop de fois. Deuil d'une époque révolue.
Il est des temps qui s'envolent. Et ces ombres vides. Qui vous agressent et vous violent. Les souvenirs, qui vous serrent la gorge. Vous griffent.
Vous murmurent "Autrefois". La joie de vos vingt ans.
Quand un vent d'ailleurs caressait vos corps. Léchait votre jeunesse, votre innocence. Comme la promesse d'une mort dégueulasse.

Quand cela viendra-t-il ?
Les réponses m'exaspèrent. Après tout, je ne suis qu'une fille à questions.
Doit-on déjà se dire au revoir, alors que nous avons eu tant de mal à nous dire bonjour ?

Maman m'a dit que toutes ces questions n'existaient que dans ma tête.
Que les réponses ne résidaient pas forcément que dans l'amour.

Maman m'a dit que toutes ces questions n'existaient que dans ma tête.
Que les réponses ne résidaient pas forcément que dans la colère.

Maman m'a dit que toutes ces questions n'existaient que dans ma tête.
Que les réponses ne résidaient pas forcément que dans la haine.

Maman m'a dit que toutes ces questions n'existaient que dans ma tête.
Que les réponses ne résidaient pas forcément que dans la vie.

Et même si nous ne sommes plus très prudents, j'ai trouvé réponse entre deux cris stridents.
Un parvis. Une altitude.
Une envie. Une certitude :

Ce n'est que l'éternité que l'on quémande, nos vies qu'on donnerait en simple offrande.

◊ Commentaires

• 

  Kindle (0☆) Le 12 Avril 2022
  [☆]

• 

  Casey (499☆) Le 12 Avril 2022
  Apportez l'extincteur pour Dianna... Et une étoile.

• 

  Dianna (114☆) Le 13 Avril 2022
  Ne t'en fais pas cher ami, le feu semble éteint... Pour le moment !