EDC de Dayrone~70862

Je rentrais des courses, un sac plastique en main, bien au chaud dans le cosmo de velours de mon Aves, ouvrant mon frigo, je rangeais tous mes achats, m'arrêtant sur la brique de lait, souriant doucement, tel un idiot en fixant le liquide que je n'aimais pas vraiment, lui donnant une place importante dans la porte de mon réfrigérateur. Me dirigeant vers la douche, j'enlevais doucement mes habits pour me glisser sous l'eau chaude de cette dernière, mes blessures s'étant bien refermées grâce aux soins de la Princesse Elfique, je ne m'en préoccupais presque plus. Passant une bonne dizaine de minutes sous cette dernière, je réfléchissais. Je pensais à tout, à mon Amour plumée, qui ne donnait plus grand signe de vie, à cette Orc bien trop forte, cette Elfe Barbare, cette autre Orc qui ne faisait pas dans la pudeur et... Je pensais à cette Princesse, aimée de tous, à l'air intouchable, inatteignable, je regardais mes mains, me demandant si... J'étais vraiment spécial ? Elle devait faire ça avec tout le monde, je n'étais bien que monsieur petit elfe, perdu dans la masse de gens gravitant autour d'elle, et j'en étais bien heureux de l'être, dans l'ombre des autres, à l'abris des regards, c'est ce que je voulais et je n'allais pas m'en plaindre. Je sortais tranquillement de sous l'eau, mon corps encore fumant. Après m'être séché et habillé de mon pyjama, un simple collant me permettant d'être libre de mes jambes et un pull un peu trop grand pour garder les mains au chaud, je me plaçais devant la table de réparation, y branchant mon Deck. Je travaillais calmement sur mon arme, il était tard, la nuit était paisible, comme à l'accoutumé. Malgré ce calme, quelque chose n'allait pas, comme si... Quelqu'un était là, quelqu'un... D'on je n'avais pas dont j'ignorais la présence, comparé à celle de mon Némésis, je ne reconnaissais pas cette dernière.

Alors que je me retournais, c'était bien lui, celui qui m'avait déjà tant amoché par le passé, celui qui m'avait valut un séjour à l'hôpital et un savon de ma Doctoresse, sans attendre, je me relevais, prêt à un nouvel assaut lié à la rage de mon adversaire.

"Tu n'en a pas eu assez la dernière fois ? Tu ne peux pas gagner et tu le sais !"

Il ne me regardait même pas, il fixait la pièce où se trouvait le lit, pas franchement ravis de ce qu'il voyait, grognant, il me pointait de la tête de regarder à mon tour.

"Crois moi... On a de biens plus gros problèmes..."

Je m'approchais du couloir toujours sur mes gardes, passant juste la tête pour voir ce qu'il pouvait bien se passer dans ma chambre et c'est là que je l'ai vu. Un grand elfe, aussi grand que mon Ennemi de toujours, les cheveux aussi longs que les miens, aux couleurs de la nuit, une tunique en cuir, il tenait le Cosmo de velours que m'avait donné mon Aves Préférée, le regardant simplement, plissant le nez, je ne supportais pas qu'on touche ce cadeau qui me tenait tant à coeur. Il le toisait dans son entièreté avant de le laisser tomber sur le lit, se tournant dans notre direction, ses yeux bleus turquoise étaient aussi brillants que les nôtres, les traits fins, mais sévères. Ils étaient une fusion de ceux qui composaient nos visages, il nous regardait tous les deux. Je secouais la tête, levant les bras, exaspéré. J'en avais assez que tout le monde s'introduisent ici, cela inquiétait ma Propriétaire et je n'aimais vraiment pas de savoir qu'elle pouvait être inquiète et alors que je me dirigeais vers la table où était posé mon com' quand sa voix raisonnait dans la pièce, une voix froide et dure, bien plus que celle de mon Éternelle Calvaire, nous nous regardions d'ailleurs tous les deux.

"Pourquoi tu ne dis jamais leur nom ? Tu as peur de quelque chose ? Exitium."

Je me retournais dans sa direction, ce nom... L'imperator savait que je le haïssais. Les traits pleins de colère, je m'approchais de lui, il était un peu plus grand que moi, plus massif, il possédait la force de mon Némésis, il me regardait avec son regard de pierre, je savais très bien qu'il était, je savais très bien pourquoi il était là. Né de mes doutes il était là pour mettre en pièce tous mes plans, comme tout comme l'Autre.

"Tu leurs trouve des surnoms, des titres, mais jamais tu ne dis leur véritable nom, n'assumes-tu pas tes désirs ?"

La colère montait en moi, quel était le problème avec le fait de leur donner de petits noms ? Mon pied se dirigeant directement dans son visage, un angle à 140° avec mes jambes. Mais alors que je m'attendais à quelque chose de moue comme une joue, c'est contre un poignet que le dos de mon pied se heurta. Il n'avait pas moucheté à mon coup, il me regardait toujours de son regard de glace.

"La violence ne te sera d'aucune utilité face à moi Exitium, même Misericordiam ne peut pas me battre aussi facilement. Pourquoi tu ne veux pas dire leur nom ? Je vais devoir le faire pour toi ?"

Je me séparais de lui dans un petit saut, grognant, alors que je sentais une main me taper doucement sur l'épaule. C'était Lui qui me disait indirectement de me calmer, faisant un mouvement négatif avec sa tête. Il croisait les bras en regardant notre nouvel ami, le regard aussi dur que ce dernier. Je n'aurais jamais pensé être à ses côtés un jour, mais on dirait que ce dernier est arrivé, et bien plus tôt qu'on aurait pus l'imaginer. Il prenait la parole à ma place.

"Tu es qui ? Et en quoi ça te gêne qu'il appelle ses copines avec des Surnoms ?"

Le troisième homme tourna son regard vers mon premier Némésis, soufflant du nez, croisant les bras, tout comme lui.

"De vous deux, tu es le plus enclin à comprendre ma présence. Je suis là pour arrêter vos conneries."

Nous nous regardions tous les deux, alors que je croisais les bras à mon tour et alors que nous étions maintenant trois elfes aux bras croisés, nos deux voix raisonnaient.

"Nos Conneries ?"

Le troisième leva un sourcil, comme étonné qu'on ne se foute pas sur la gueule pour une fois.

"Exitium fait passer ses actes de manipulation pour des actes d'amour désintéressé, il utilise son savoir pour utiliser les autres. Tandis que toi, Misericordiam, si tu le pouvais, tu rejetterais tout le monde, t'isolant dans ta bulle pour ne pas blesser les autres, sans voir que tu fais plus de mal dans ton égoïsme camouflé."

Nous étions tous les deux confronté à des réalités qui nous déplaisaient, mais on ne pouvait pas les nier, il avait raison, et je ne m'en suis jamais caché, d'utiliser les autres ainsi que leurs faiblesses pour avoir ce que je voulais et mon Némésis aussi, savait que rejeté en bloque tout le monde n'était pas la bonne solution, mais nous nous adaptions à l'autre, pour essayer de se prouver mutuellement qu'on avait raison. Notre troisième ennemi pris de nouveau la parole.

"Tu ne sembles pas enclin à avouer, Exitium, je vais le faire pour toi. "Ton Aves Préféré", "Ton Amour Plumée", Eleegard, c'est ça ? Je ne me trompe pas ? Maintenant, la "Princesse Elfique", ta "Doctoresse" ou "Propriétaire", du nom de Sindavia Melyster. Si tu veux tout savoir, elle est la personne qui m'a fait venir mettre un terme à VOTRE folie, cette guerre qui, comme toutes les guerres, fait bien plus souffrir ceux qui gravitent autour."

Il avançait doucement dans notre direction, prêts à contre attaqué, nous étions sur nos gardes, mais nous n'avons eu droit qu'à un passage entre nos deux personnes, remontant le masque qu'il avait sur le visage, laissant apparaitre que ses yeux bleus et alors qu'il allait quitter l'appartement, sa voix se fit uen dernière fois entendre.

"Videntium, Qui finem bellum"

Et alors qu'il disparaissait dans la pénombre du couloir, nous nous regardions, Misericordiam et moi, alors que je m'approchais de mon deck qui avait changé de couleur. Il avait arrêté la caméra de l'appartement le temps de notre entrevue... Ce salaud, avait tout prévu depuis le début... Il possédait mon intelligence... Il était la fusion parfaite de mon Némésis et moi-même...

Je fermais les yeux un instant, soufflant par le nez, fatigué, exaspéré et en colère à la fois, je n'avais envie que d'une chose, ne pas dormir seul. J'avais envie d'avoir quelqu'un avec moi, être sûr que je ne suis pas fou, je voulais être sûr que s'ils revenaient, j'aurai la certitude qu'ils étaient bien réels, je prenais mon com', faisant défilé les messages précédents, mon premier réflexe était d'afficher ma conversation avec la Prin... Sindavia, mais la réalité m'a très vite rattrapé, elle était sûrement endormie, entourée, inaccessible... Je n'ai pas réfléchi plus longtemps, enfilant ma chemise, le Cosmo d'Eleegard, je me suis dirigé vers notre petite cachette, dans le brouillard de la nuit, à l'image de mon esprit, plein de doute, embrouillé, je ne souhaitais qu'une chose... Oublié l'espace d'un instant les dures réalités qui m'ont heurté ce soir...

J'entrais dans la villa, silencieux, je marchais jusqu'à notre chambre et j'observais l'Aves couchée dans le lit, j'approchais doucement, lui remettant une mèche en place, me mettant à genou un instant, les yeux fermés pour au final, me relever et choisir l'option du canapé non loin, après une dizaine de minutes à fixer le vide, je m'endormais enfin, laissant, l'espace d'un petit instant, ces douloureuses révélations derrière moi... Mais pour combien de temps ?