EDC de Dayrone~70862

Le jeune elfe était sortie de l'appartement, son sac à dos en place, les mains dans ses poches, le couteau dans la paume de sa main droite. La pluie froide s'abattait sur ses cheveux de lumière, sur ses bras découverts, sur son visage de pierre. Ce rictus, il ne l'avait pas souhaité, ce couteau, il ne voulait pas le serrer. Il savait comment il aurait dû réagir, et pourtant, il n'avait pas pus agir. Une voix pénétrait son esprit

"Ne fait pas comme si c'était la première fois"

La première fois... Non, cela le suivait partout, dès qu'il était sorti de cette cuve, il y avait été destiné : L'indifférence. Alors qu'il se dirigeait simplement en direction de sa chambre, G8. LA pluie continuait de s'abattre sur ce pauvre elfe heureux, touché par la malédiction de l'incompréhension. Comment pouvait-on s'attacher aux autres ? Comment pouvait-on se lier à quelqu'un ?

"Pour ne pas être seul, bien sûr. Être seul, il n'y a que les nazes qui le sont, les gens qui ne sont pas intéressants ! Être seul, beurk, en voilà une idée sordide"

Les gens qui en sont pas intéressants ? Les gens trop étranges ? Et lui ? Était-il inintéressant ? Était-il étrange ? Non, les gens qu'il fréquentait l'appréciaient pour ce qu'il était, il était d'ailleurs plutôt bien entourer, une marraine à l'écoute, lui donnant bien des conseils et qui le suivait dans son aprpentissage, une amie qui l'aidait du mieux qu'elle pouvait, le formant au combat, à l'informatique... Une amie ? Une amie...?

"Hahaha, une amie ? Paf, évincé, en un rien de temps, disparut ! Une amie ? Haha ! Mais nous n'aurons jamais d'amis ! C'est pourquoi faire ? Te dire que ça va aller ? Te prendre dans ses bras dans les moments difficiles ?"

Ne pas avoir d'amis ? Est-ce si gênant que ça ? Dans les moments difficiles, il ne lui suffira que de se relever, il n'aura qu'à continuer d'avancer... Non, ce n'était pas ça... C'était quelque de bien plus étrange...

"Et puis, qu'on se le dise, à quoi bon avoir des amis si c'est pour devoir retourner te coucher dans ta piaule toute pétée ?"

Un ami... Ce n'est pas là pour te donner un toit, ce n'est pas là pour toujours êtres gentil avec toi, un ami a droit à sa vie privée, et il le savait très bien, mais alors... Qu'est-ce qui n'allait pas ? Pourquoi il se sentait si étrange ?

La pluie continuait à s'abattre sur le jeune homme déjà trempé jusqu'aux os, ses cheveux lourds lui tombaient devant les yeux, le Kanuf lui servant de jouet se baladait entre ses doigts, son sourire si gentil n'avait pas bougé mais... Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Pourquoi ne pouvait-il pas ressentir ce que les autres ressentaient ?

Cette scène fut comme un déclic... La complicité, le bonheur... L'amour. Ce soir, il avait vu un sourire qu'il ne verra sûrement pas deux fois, ce sourire lui avait fait comprendre, il ne l'aurait jamais, il ne pourrait jamais l'avoir, ou bien pourrait-il prouver le contraire ? Il le voulait, il voulait être comme les autres...

"Comme les autres ? Hahaha, ho nan ? Sérieux ? Être comme les autres ? C'est sans moi mon pote, t'avais envie de ressentir cette douleur quand tu as été forcé de finir sous la pluie ? T'as envie d'être triste quand on te laissera sur le côté ? Nan mais arrête"

C'est vrai, il avait raison, et Il le savait, il s'était arrêté sous l'eau qui était rejetée par les nuages, la paume serrée sur le manche de l'arme, son pouce frottant contre la lame, son sourire n'avait pas bougé... Ce sourire qui ne partait jamais, il était encré sur son visage, comme un châtiment, une condamnation... Une fatalité, jamais il ne le quittera, malgré la peine, malgré la colère, malgré l'envie de tuer... L'envie de tuer ?

"Aaaaah... Nous y voilà... Il était temps ! Encore un peu et je m'endormais sous la pluie !"

Elle aussi était présente depuis un moment... Depuis la première fois qu'Il l'avait mise à terre, par mégarde et pourtant, il avait hésité à continuer malgré tout... Le sang... Quelques goûtes ont suffits... Elles sont entrées en contact avec lui et... Elles n'avaient pas été suffisante, ça le brûlait, le démangeait, le déchirait de l'intérieur. Ce rictus, ce n'était pas de l'ironie, ce n'était pas un défi ce rictus... C'était de la douleur, comme une rage qui ne voudrait que jaillir mais, qui, malgré elle, reste bloquée, étouffé, cachée.

"Voilà ce qu'il se passe quand on ne s'accepte pas tel que nous sommes mon grand ! On souffre. Mais pas de panique, JE, suis là pour au moins t'éviter les douleurs que te feront subir les autres ! Et tu peux compter sur moi pour ne jamais souffrir d'un amour non réciproque ou d'une mise de côté, comme ce soir par exemple ! Hahaha !"

Il était entré dans le centre d'accueil, les cheveux dégoulinant, terni par l'eau, le corps mouillé, noyé par la pluie, les habits collants, gorgée de fluide. Il s'était dirigé en direction de sa chambre, G8. Une fois arrivé devant cette dernière, des mots avaient enfin réussit à sortir de sa bouche.

"Arg... J'aurais peut-être dû accepter ces 100.000 crédits..."