EDC de Dax~40976

Daxter pénétra dans un bâtiment, autrefois habité, utilisé, où les gens travaillaient, conversaient, vivaient pour quelques crédits qu'ils auraient dépensé en alcool, en femmes, en biens immobiliers, ou en armement. Ce genre d'endroits, Daxter aime beaucoup les visiter. Il sait qu'il y a longtemps, ces lieux étaient pleins de vie, de joie, de tristesse ou de colère. Il aime ressentir ce silence, cette sensation émanant de la certitude qu'il ne sera pas dérangé. Cet endroit, constitué d'un petit hall avec un guichet, semblait être une banque autrefois. Une petite banque bien tranquille. Il sort son deck, et fait afficher la carte des lieux. Le petit hall n'est qu'une façade. Derrière cette bibliothèque, là, gardée par le guichet, se trouve une porte. Il pousse le meuble, de toutes ses forces, et parvient à le faire bouger au prix de maints efforts.
La porte est là. Blindée, et pourtant discrète derrière cette petite bibliothèque. Sur la carte, le petit kobold roux sait qu'elle cache plusieurs salles, et il meurt d'envie d'en percer les mystères. Il actionne la procédure de hack du digicode, sans doute une de ses parties préférées.
Le digicode, qui comportait une série de numéros assez simple, ne résiste que quelques minutes au serrurier. Il sent l'adrénaline naître au creux de son ventre. Il ne sait pas ce qu'il va découvrir, et c'est ça qu'il trouve grisant. L'anxiété lui monte doucement à la gorge, comme une plume qui vous caresserait sous le menton, le long de votre trachée. Une sensation agréable.

Il pousse la porte. Elle ouvre sur un long couloir, qu'il traverse sans attendre davantage. L'intérieur est neutre, comme... comme une base militaire.
Le corridor débouche sur un carrefour, au centre duquel se trouve un panneau. On peut y lire
Plan de la base opérationnelle du SRI
Cette petite banque renfermait jadis le QG des rebelles du SI, comprend-t-il. Daxter se sent sourire. Il a soudain la vive sensation que cet endroit n'est pas comme les autres, qu'il porte un patrimoine important. Et pourtant, le petit kobold, par expérience, ne s'attend pas à trouver quoi que ce soit de récupérable.
Des chambres, une salle de bains, des archives, des bureaux, une salle de stockage... vides, plus vide encore qu'une carcasse rongée jusqu'à l'os. Il ne reste plus rien, hormis quelques poings américains et une feuille. Une feuille jaunie par le temps, marquée d'un message empli de conviction, que Daxter s'empresse de lire.

Il la repose, avec une sorte de respect religieux. Ce lieu est vidé de toute vie à présent. Il n'est rempli que cette présence, la présence des anciens occupants qui y ont laissé une encre indélébile.
Ce lieu, vidé de toute vie, est à présent pour lui.

Car ce sont ces lieux, abandonnés de tous, qui trouvent une renaissance grâce aux gens comme lui.