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La tractation

Cet épisode fait suite au précédent : La colère.
Comment s'y résigner lorsque demeure
une chance de transformer cette réalité en mauvais rêve ?
« Je l'ai perdue. Perdue ! PERDUE ! »
Il fallait essayer, chercher une solution, discuter. Toujours. Ce n'était pas nouveau. Ne lui avait-on pas reproché de "trop" rechercher le consensus, lorsqu'il faisait partie du conseil ? Dall, naturellement, n'appréciait pas la défaite. Mais le frisson de la conquête ne lui était pas plus jouissif. Il ne s'en contentait plus depuis longtemps. Trop vieux ? Pas assez détraqué ? Ou à l'excès, au contraire. Ca n'était finalement qu'une question de point de vue.
« Tu accepterais de voir moman pour exposer vos griefs ? »
Ca n'était pas les bâtons de dynamite à l'origine de l'explosion de la famille qui allaient recoller les morceaux. Là, entre en scène l'ascendant -popy de son état, ou papa- qui venait jouer le rôle d'arbitre. Non : de psychologue. Il la sentait, sa propre ascendante1', rire dans son dos de l'ironie de la situation -Dall avait toujours eu un mal de gnoll à accepter son patrimoine génétique- alors qu'il écoutait les filles se déchirer. Et ça n'était que le triste reflet de l'autre face de la famille.
Les garçons, du côté opposé de la ville, grognaient sans mordre. La plupart du temps. L'un était à sa perte, l'autre ne voulait pas en entendre parler. Quoi de plus normal ? Dall, dur, tapait sur tout ce beau monde, secouant l'aîné pour qu'il ne mêle pas l'enfant à ces sombres histoires et remontant les bretelles de l'enfant pour qu'il montre un peu de compassion envers le père qui tâchait de composer sans l'amour de sa vie.
Pour accompagner Dall au quotidien, compagne fidèle, jamais bien loin : la peur.
Celle que l'un d'eux disparaisse dans un funeste bouquet final.
Au final, qu'y pouvait le nain ?
Ses enfants découvraient à leur tour les vissicitudes de la parentalité, que lui-même n'avait enfin affrontées que si tardivement dans sa vie. Un siècle, il s'était farouchement tenu à l'écart de tout risque, de l'ultime abnégation. Il avait évité de créer des souvenirs en sachant qu'un jour ceux-ci seraient... ce qu'ils avaient toujours été : une petite particule de mémoire faiblissante, chargée de joies et de chagrins. Maintenant, il avait cédé, vaincu par leurs sourires lorsque leurs regards se croisaient. Mais il n'acceptait toujours pas que ce qui avait été créé n'échappe à son contrôle2'. Il essayait de sauver les meubles, de sauver ses petits d'un passage, à leur tour, dans ce terrible engrenage. Surtout : qu'ils n'y soient pas broyés.
Telle une mère poule, il accourait où qu'il les entendît, rassemblait ses ouailles et coiffait leurs plumages jusqu'au lustre, cherchant tout fragment de duvet perdu. Il berçait, écoutait, cherchait des solutions, défendait, attaquait, mettait au pied du mur, collait le nez dans leur merde s'il fallait. Egalement dans la sienne propre, à l'occasion. Pendant ce temps, les mots de Shull résonnaient dans sa tête "Au moins, t'as une famille", alors qu'au fond, Dall était brisé, car Lui n'était plus là pour le réceptionner à l'issue de ces confrontations. Combien sa part avait été sous-estimée. C'était Lui, le dragon protecteur de leur nid, tranquille défiance au destin, qui empêchait les démons de s'en prendre à notre protagoniste en carton.
« Papa chéri, si je peux vous aider, dites le moi, même si c'est juste un calin et du cafey. »
Les mots étaient doux, mais ne trouvaient pas de prise sur le mur nain. Il y a des étapes, avant un réagréage. Avant tout, l'applique d'un primaire garanti les meilleures conditions d'accroche. Comme il perdait pied déjà, il trouva opportun de se lancer dans une nouvelle quête, aux archives de la CdL.
A corps perdu, il s'immergea dans son travail. Alors, il s'y noya.
Spoiler (Afficher)
Vous aurez peut-être remarqué que je ne suis pas un habitué des réclames "vous pouvez pas le savoir". Qui dit d'ailleurs que c'est bien la vérité ? Les citations même manquent de sources attestées et pourraient après tout n'être que le fruit du délire de Dall, ou pire, miennes, pour pousser le lecteur à s'interroger. (JD dévo chaotique neutre ? proof or fake)
Si le texte est là, il est là. Libre à vous de le prendre pour argent comptant et d'en user. Et que demeure la liberté de refuser tout RP qui ne nous agréerait pas.
Spoiler (Afficher)
Paul Valery : “Il n’y a pas de vrai sens d’un texte. Pas d’autorité de l’auteur. Quoi qu’il ait voulu dire, il a écrit ce qu’il a écrit. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens. Il n’est pas sûr que le constructeur en use mieux qu’un autre”.

Informations sur l'article

Chroniques des années 360
29 Juin 2024
163√  11 7

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◊ Commentaires

  • Phylène (1948☆) Le 29 Juin 2024
    Quel boss Paul valery sa gm
  • Henonn (1484☆) Le 29 Juin 2024
    Il souhaite toujours aider tes enfants et leurs enfants, ça c'est un père qu'on devrait prendre en modèl
  • Izaline (18☆) Le 30 Juin 2024
    [*Il n’y a pas de vérité absolue, mais plutôt une richesse de perspectives. Pour le lecteur.]
  • Dall (211☆) Le 30 Juin 2024
    @Phylène Des mots qui font réfléchisser tavu ! Hâte à ta prochaine BD~ :3
    @Henonn Heeeeeeeeeeu point de vue ! Il a ses démons aussi x')
    @Isaline Morchi smiley
  • Ava (66☆) Le 01 Juillet 2024
    Et une *. ^_^
  • Lehcaerith (99☆) Le 07 Juillet 2024
    ⭐️
  • Liouli (378☆) Le 12 Juillet 2024
    “Il n’y a pas de vrai sens d’un texte. Pas d’autorité de l’auteur. Quoi qu’il ait voulu dire, il a écrit ce qu’il a écrit. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens. Il n’est pas sûr que le constructeur en use mieux qu’un autre”

    C'est bien pour ça que j'ai du mal à poster quoi que ce soit, en bonne maniaque du controle smiley