EDC de Daffodil~71935
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Sur la table de chevet - AVM7
♫ Ambiance ♫
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Expiration.
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...Il était une salle, un bureau, un poste de contrôle. A l'est, il y avait un petit couloir qui menait à des quartiers, une petite chambre au delà d'une salle de bain bien rangée. Les murs étaient joliment décorés, des silhouettes lascives de côtés prisent seulement par un savant éclairage et un appareil photo en noir et blanc, esthétique à souhait. Un peu plus vers l'est encore, il y avait un petit lit à la couverture bleue. Une place, jamais bien fait mais jamais chaotique non plus. Il y avait un ordre certain, presque une cohérence sans pour autant avoir été arrangé. Bordé par deux tables de chevet, sur l'une se trouvait un cendrier où les mégots, rappelant les glaneurs des rues du vieux Marran, s'entassaient en quelques coins précis, nez écrasé dans les cendres à attendre qu'on les jette. De toutes formes, de toutes taille, on devinera sans doute des gitanes et quelques conceptions artisanales peuplant ce sinistre cimetière. Souvent déplacé, sûrement par les besoins de son propriétaire, il avait été déposé négligemment aux côtés de deux vielles photos. Jaunies, écopant d'innombrables traces de plis et semblant même avoir pris l'eau, ces deux carrés de papiers glacés à l'effigie de personnages passés donnaient l'air avoir vécu bien plus que bon nombre de jeunots rêveurs au dehors et dans les bureaux des institutions du secteur.
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...Auprès de ces vieux clichés, toujours sur la table de chevet, se tenait aussi une paire de pieds. Nus, ils étaient à plat contre le bois artificiel, faisant parfois tanguer le meuble dans des cliquetis pressés avant de retrouver une certaine harmonie. De ces pieds, osseux aux extrémités violacées, remontaient des jambes presque féminines tant elles étaient imberbes mais pourtant marquées par des fins muscles saillants. A en juger de part le roulis de ces derniers à chaque recherche d'équilibre, ces jambes ne pouvaient appartenir à un combattant, sans être non plus celles d'un pur inactif. Elles avaient marché, couru sûrement et peut être rampé, sauté, nagé avant de jouer les équilibristes de table de chevet.
Mais ces jambes, grandissant du mollet au genou et du genou aux cuisses, venaient à disparaître sous un vieux short Hansen. Rafistolé, recousu et rapiécé, le temps en avait brisé les chaines qui autrefois tintaient fièrement sur les hanches de son porteur. Le temps avait aussi éclairci le noir, délavé l'encre de synthèse du tissu devenu rêche lui permettant de se fondre à merveille avec un T-shirt du même millésime. Gris anthracite aux imprimés verts partiellement effacés, on y lit encore le titre d'une vielle saga vidéoludique. Un monstre de pixel sur le ventre fait face au mur de la chambre, oscillant lorsque son porteur s'ajuste dans d'autres clac clac paniques.
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...Et le haut du T-shirt semble, lui, disparaître dans le plafond, à travers une ouverture pas bien grande mais assez pour y laisser passer un petit outrilien amaigri. A coup sûr cependant, en cas de fuite, il n'y a aucun doute que le terrier ploierait sous le poids des écailles. Si le clone n'est pas gros, il est au moins dense, osseux, tapis dans dans une cuirasse dorsale et caudale que nul ne saurait plus transpercer. Mais l'équilibriste cherche t-il cependant à fuir ?
De part et d'autre au sein du conduit, les bras sont appuyés, affalés sur la tôle. Dans l'obscurité, seul brille à intervalle régulier l'extrémité d'un cône de papier rougis que l'écailleux enserre mollement entre ses lèvres. Tête face à l'est, si il ne saurait fuir, au moins s'échappe t-il, lentement mais sûrement à mesure que d'un geste maladroitement mesuré, le pouce et l'index viennent pincer le cône incandescent pour le laisser exhaler un nuage de smog rejoignant l'orient.
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...Il soupire, retravaille un équilibre fragile puis écrase le cadavre du cône immolé sur la tôle du conduit avant de s'extraire de son repère. Il replace une grille, redescend de la table de chevet, peut être un peu sur Kepler et ajoute son mégot à sa collection, dans le cendrier, sur les photos, sur le meuble bordant le lit. C'est las qu'il saisit alors sa blouse trainant par terre et l'enfile, revêtant sa tenue usuelle. Ainsi, d'un pas lent, mains dans les poches de son short, le biologiste au regard rougis s'engage dans le couloir, remontant vers l'ouest.
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...Il sort de la chambre, passe devant la salle de bain bien rangée,
et rejoint l'autre salle, le bureau, le poste de contrôle.
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...Il semble se poser sur son fauteuil, faire de la place dans un bruit de bouteille brisée. Tant pis, il nettoiera plus tard, possiblement lorsqu'il aura marché dessus. Marmonnant un juron mal articulé dont lui seul à le secret, c'est dans une petite lueur farine qu'il a l'air d'ouvrir son Lyria avant de regagner le silence, seulement perturbé par le ronronnement de la vie du complexe. De celui de la serre ou bat le chœur des systèmes de survie, de celui des laboratoires déployant à l'unisson des séquences chimiques toujours plus longues, des A, des C, des T et des G mais aussi des structures diverses et variés. Des soupirs de la cuve de clonage à celui du scientifique, peu à peu, sa dernière symphonie se compose. La dernière ode à Marran, espère t-il sûrement, chef d'orchestre malgré lui dont le cœur est resté sur la table de chevet, au côté des mégots et des photos, quelque part à l'est du bureau.
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...Il soupire, retravaille un équilibre fragile puis écrase le cadavre du cône immolé sur la tôle du conduit avant de s'extraire de son repère. Il replace une grille, redescend de la table de chevet, peut être un peu sur Kepler et ajoute son mégot à sa collection, dans le cendrier, sur les photos, sur le meuble bordant le lit. C'est las qu'il saisit alors sa blouse trainant par terre et l'enfile, revêtant sa tenue usuelle. Ainsi, d'un pas lent, mains dans les poches de son short, le biologiste au regard rougis s'engage dans le couloir, remontant vers l'ouest.
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et rejoint l'autre salle, le bureau, le poste de contrôle.
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...Il semble se poser sur son fauteuil, faire de la place dans un bruit de bouteille brisée. Tant pis, il nettoiera plus tard, possiblement lorsqu'il aura marché dessus. Marmonnant un juron mal articulé dont lui seul à le secret, c'est dans une petite lueur farine qu'il a l'air d'ouvrir son Lyria avant de regagner le silence, seulement perturbé par le ronronnement de la vie du complexe. De celui de la serre ou bat le chœur des systèmes de survie, de celui des laboratoires déployant à l'unisson des séquences chimiques toujours plus longues, des A, des C, des T et des G mais aussi des structures diverses et variés. Des soupirs de la cuve de clonage à celui du scientifique, peu à peu, sa dernière symphonie se compose. La dernière ode à Marran, espère t-il sûrement, chef d'orchestre malgré lui dont le cœur est resté sur la table de chevet, au côté des mégots et des photos, quelque part à l'est du bureau.
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Informations sur l'article
Ad vitam memoriam
09 Mai 2021
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