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EDC de Cryx~52202

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Ce n'était qu'un rêve

Ce n'était qu'un rêve...
Morosité.
Passant son temps encore à travailler un plan sur holo, détail par détail, posant une cloison ici, une porte là, une annotation ailleurs.
Un de ses rêves fou encore, essayant d'y croire, parce qu'il le FALLAIT.
Je/Nous sommes seul juge de ce qu'il faut.
Ces dernières années il avait effacé, ou plutôt camouflé cette vague de pessimisme qui le submergeait auparavant. Marre d'être ralenti par les autres, d'être désespéré par les autres, de se sentir seul, de se sentir vain...
Cryx avait déposé une chape d'optimisme par dessus le tout, tout focus qu'il était sur l'Imperium, il n'avait plus à se préoccuper des gens à l'unité. S'il modifiait le bloc entier, tout suivrai, plutôt que s'échiner à bouger un à un vainement. Les innombrables petites pièces de ce jeu d'échec géant, se dévorant mutuellement au fur et à mesure, prenant des positions et des échanges... Et lui... qui ne souhaiter que donner un coup de pied dans tout cela.
C'était presque un état d'aveuglement volontaire, il ne voulait plus voir, ne voulait plus observer cette décadence qui le faisait vomir. Non... pas tout à fait un aveuglement. Il en était conscient. Cette population qu'il méprisait toujours plus dans l'ensemble à quelques exceptions prêt. Sa couche de surface s'ébranlait parfois, laissant voir l'obscure réalité.
Il ne sont pas prêt... Pas encore... Mais quand le seront-ils?
Quand Je/Nous l'aurons décidé.
Il les avait tous effacé, petit à petit, les individualités s'estompaient. Il n'en voulait plus, n'en avait plus cure. Dès lors il ne prenait plus compte que de l'Imperium dans son ensemble, qu'il traitait comme une entité à part entière, communiquant avec lui, dans la lueur blafarde de son labo...
Langue tirée sur le coté, il appliqua doucement un logo de l'Imperium sur l'un des flancs de sa construction holographique et l'observa.
- Qu'est ce que tu veux? Dis moi ce que tu souhaites? Pourquoi restes-tu à t'enfoncer, à être l'artisan de ta propre destruction?... N'y a t-il donc vraiment rien qui peut être fait pour t'aider?
Dis moi... Dis moi!
Dis moi où tu vas...
Je le sais moi, tu veux savoir? Tu n'écoutes pas, tu n'écoutes rien!
Bouges toi, bouges toi! Bouges toi le cul!
où dans moins de 100 ans tu auras disparu!
Je/Nous survivrons toujours, même par des débris rampant.
Il lance un cahier à travers l'hologramme qui prend le geste comme une commande, tressautant et changeant au passage de l'objet pour afficher un autre étage.
Cryx secoue la tête et se la prend entre ses mains. Perles salines qui apparaissent au coin des yeux.
- Je ne te comprend pas, te comprend plus... Est-ce que je t'ai seulement compris un jour? Je ne fais qu'appliquer ce que souhaitait Imperator. Pourquoi tu renies tout en bloc? N'y a t-il donc vraiment qu'auprès de Lui que tu te relèveras? Tout essai est-il donc vain?
Ha me dit pas que je fais pas assez!
Que tu le dis. Jamais assez.
Invectivant l'hologramme en levant un doigt menaçant et en lui balançant tous les schéma qui lui passe sous la main de rage.
- Tu m'énerves! Tu ne le veux simplement pas car tu aimes l'immobilisme. T'es trop ancré dans tes habitudes pour changer.
Muselé, bridé.
Tu m'énerves!
Il se reprend la tête entre les mains, crispant les doigts dans ses cheveux. On ne peut jamais faire confiance qu'envers soi même... Voilà ce à quoi il pensait. Sauf qu'à l'heure actuelle il était tellement surchargé de boulot...
Concepteur d'idées comme il aimait dire. Trop prolifique. Trop loin. Trop fou?
Ce n'était qu'un rêve...
30 ans de prévision de projets pour faire bondir l'Imperium plus loin que ces 100 dernières années.
Un rêve qui pourrait être réalité si on s'en donnait les moyens.
Mais il créait plus vite qu'il ne pouvait assumer la mise en place. Une douzaine de recherches scientifiques, et pas moins d'une quarantaine de projets de constructions et d'explorations planifiés... Et ce n'était qu'une ébauche vouée à fortement évoluer et se complexifier avec le temps et les expériences.
- Je ne pourrait pas y arriver seul. Je ne peux pas je ne peux pas...
Tu n'es pas seul.
Mais à qui le confier? Qui s'en souciait?
Victime comme tous les autres de cette même solitude, cet isolement qui gangrenait toujours l'Imperium.
Muselé, bridé.
Pas de vrai partage, pas de travail en commun, encore et toujours trop de cloisonnement. Ce verrou qui condamnait l'Imperium, mais ils étaient trop content de le garder en place, pour une utilité vaine.
...
Ils n'ont toujours pas compris que ça détruisait tout.
Il aimerait tellement tout faire sauter et remettre un ordre sain et bien plus efficace...
Ne me détruit pas, reconstruit moi.
Ce n'était qu'un rêve...
Cette noblesse idéalisée depuis plus de 20 ans. Qu'il voyait comme le summum de la reconnaissance impériale, et permettant d'aller encore plus loin pour Lui. Tant de respect, de rêves, d'admiration et d'envie derrière ça.
Tant de déception à présent.
Muselé, bridé.
Il n'avait pas signé pour être un frein. C'était un accélérateur.
Alors, tout moteur hurlant, les roues patinaient sur le sol, creusant les sillons de sa propre tombe, bloqué par les pédales de frein écrasées par les autres, empêchant l'Imperium de bondir en avant.
Tu te fais mal tout seul.
Je me fais mal pour toi...
Au fond, ce n'est peut être pas qu'un rêve...
Mais le cauchemar d'une réalité.

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