EDC de Constance

Je le savais dès mon arrivée dans la nouvelle ville, un jour, mon visage me reviendrait. Après des années à ressembler à un pot de fleur, asiatique de surcroît, cette identité insignifiante daigne enfin tirer sa révérence.

A chaque nom d'instrument, une des nombreuses "qualités" de Nakahira me vient en tête...

Scalpel, adieu morosité
Pince, au placard l'oisiveté
Bistouri, bon vent la couardise

... Entre temps l'anesthésiant a fait effet. Me revoilà moi, prête à me relancer, une nouvelle jeunesse m'attend.

A peine sortie de la clinique, sur le seuil, encore embrumée, je bute sur une masse sombre au sol. Ciel, que fait le petit personnel, incapable de déblayer les encombrants. Je le regarde avec plus d'attention, un androïde attendant d'être mis aux déchets après avoir été dépouillé de tout élément de valeur. Surement pas l'argent pour financer son entrée à la clinique.

Mince cet anesthésiant me forcerait il à éprouver un peu d'empathie envers un déchet qui encombre mon chemin, incroyable, je me retrouve à lui financer ses soins. Heureusement, j'ai au moins la décence de rajouter à la commande une nouvelle programmation de ses système mémoriels et sensitifs afin de s'assurer sa loyauté. Une micro bombe dans le cortex cérébral, pour le cas où sa conversation m'ennuie de trop.

Nous voilà, une âme, un sac à boulons...